France : Un enseignant suspendu pour avoir étudié
des textes bibliques en classe
Un
professeur des écoles du regroupement pédagogique intercommunal de Malicornay,
a été suspendu de ses fonctions, le temps d’une enquête administrative sur ses
pratiques pédagogiques.
Cette mesure
exceptionnelle, jugée disproportionnée par plusieurs, est intervenue après
qu’un courrier anonyme d’un collectif de parents soit parvenu à l’inspection. L’enseignant aurait enfreint le
principe de laïcité en
étudiant plusieurs textes bibliques avec ses élèves de CM1-CM2. Pour
l’inspection académique, la suspension à titre conservatoire n’est pas une
sanction. Elle permettrait simplement de mener l’enquête pour définir si oui ou
non, l’enseignant a enfreint la loi sur la laïcité de 2013.
L’enseignant mis en
cause, très apprécié de la plupart des élèves et de leurs familles, est soutenu
par plusieurs élus locaux. Selon François Broggi, maire de Badecon-le-Prin, qui
juge la mesure disproportionnée, l’enseignant aurait informé les parents de son
projet pédagogique en début d’année, lors de la première réunion avec les parents
d’élèves. Si la charte de la laïcité exclut l’enseignement religieux des écoles
de la République, selon Pierre-François Gâchet, elle n’interdit pas l’étude des
textes religieux.
“Mais elle doit être effectuée avec mesure et
discernement, de manière à ne choquer personne et en évitant tout
prosélytisme.”
Cette suspension pose la question de l’étude
d’autres textes à l’école. Ainsi, l’étude récurrente de textes mettant en scène
des sorcières ne serait-elle pas également une atteinte au principe de laïcité
? Car oui, les contes et les histoires de sorcières font partie de notre
patrimoine culturel, au mĂŞme titre que la Bible ou la mythologie, mais la sorcellerie
est aujourd’hui encore pratiquée, et considérée par certains comme une
croyance, associée à des rites. On pourrait ainsi craindre que l’étude de
telles histoires revête pour un certain nombre d’enseignants, un caractère plus
religieux que culturel. La question mérite en tout cas d’être posée.
C’est aujourd’hui lundi 6 mars, que se réunira la
commission acadĂ©mique paritaire chargĂ©e de dĂ©terminer si les faits reprochĂ©s Ă
l’enseignant sont répréhensibles.
La rédaction