En Matthieu 24
et en Marc 13 Jésus a donné une vision prophétique de la situation qui sera
celle du monde juste avant son retour. Aujourd’hui, nous voyons tout autour de
nous nombre de circonstances qu’il avait prédites. Mais Jésus a aussi donné aux
croyants des indications pour survivre au sein de ces situations. La condition
préalable de base peut se résumer en un mot: endurance. Quoi qu’il soit souvent
retranscrit différemment dans plusieurs traductions – « patience »,
« tenir bon jusqu’au bout/à la fin » Semeur /Jérusalem/Parole
Vivante/TOB, « persévérance » Segond, la meilleure traduction
univoque est probablement celle d’ « endurance »
Pour commencer, regardons deux passages
spécifiques. Dans chacun de ces exemples, Jésus parle de la rupture des
relations et de la persécution qui se répand parmi les chrétiens. Tout d’abord
en Matthieu 24:
« Et,
parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira
(Segond/Semeur). » v. 12
Lorsque les gens deviennent iniques, leur
amour disparaît également. Nous pensons souvent que l’amour est libre et
désinhibé, qu’il n’a pas besoin de loi ou de discipline. Mais cette idée est
fausse. L’amour et la discipline vont de pair. Lorsque la discipline et la loi
sont rompues, l’amour se refroidit. Il est significatif que le mot
« amour » dans ce passage soit agapè, qui représente essentiellement
l’amour des chrétiens. Jésus ne parle pas de l’amour du monde qui se refroidira
mais plutôt de celui des chrétiens. C’est une situation beaucoup plus sérieuse.
Après avoir prédit ce manque d’amour, Jésus rajoute une admonition au verset
13:
« Mais
celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. » (Segond)
Pour être sauvé, nous devons aller jusqu’au
bout du chemin et cela demandera de l’endurance de notre part. En Marc
13:12-13, nous lisons une prédiction et un avertissement similaire:
« Le
frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se
soulèveront contre leurs parents, et les feront mourir. Vous serez haïs de
tous, à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. »
Encore une fois, il nous est donné une image
très sombre: la trahison, la déloyauté dans les familles et les chrétiens haïs
par tous les hommes. Voilà pourquoi Jésus a dit que nous devions persévérer.
Ce que produit l’endurance
Certains versets parlent généralement de
l’endurance et des épreuves auxquelles nous devrons faire face, d’autres
exposent des principes sur la façon de persévérer. Tout d’abord Romains 5:
« Étant
donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur
Jésus-Christ, à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans
laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la
gloire de Dieu. Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant
que l’affliction produit la persévérance, persévérance [endurance] la victoire
dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. » v. 1-4
L’endurance produit un caractère victorieux
dans l’épreuve. En résumé, il s’agit de la formation de notre caractère. Nous
pouvons nous réjouir (nous vanter, nous glorifier et exulter) dans la
tribulation parce que seule la tribulation produit l’endurance. L’endurance, Ã
son tour, produit un caractère éprouvé.
En Jacques 1:2
nous lisons, « Mes frères, quand
vous passez par toutes sortes d’épreuves, considérez-vous comme heureux. »
Nous devons louer Dieu du fait qu’il nous considère dignes des épreuves que
nous endurons, en gardant à l’esprit que la finalité de l’épreuve est toujours
notre propre bien. Jacques continue en expliquant le fonctionnement de cet
apparent paradoxe:
« Car
vous le savez: la mise à l’épreuve de votre foi produit l’endurance. Mais il
faut que votre endurance aille jusqu’au bout de ce qu’elle peut faire pour que
vous parveniez à l’état d’adultes et soyez pleins de force, des hommes auxquels
il ne manque rien. » Jacques 1:3-4
Jacques dit que si nous traversons
les épreuves et que nous tenons bon, cela forgera chaque sphère de notre
caractère et de notre personnalité. Cela fera de nous des chrétiens complets et
accomplis.
L’un des terrains fondamentaux manifestes qui favorise le développement de
notre caractère, est celui de la communauté proche et engagée où nous nous
réunissons chaque semaine avec le même petit groupe de personnes. Lorsque nous
partageons nos vies dans ce contexte il devient souvent fâcheusement évident
que certains traits de notre caractère n’ont jamais été traités. Si nous
évitons de nous exposer aux autres, nous pouvons nous abuser nous-mêmes sur les
zones non éprouvées de notre caractère et reculer à chaque fois que nous sommes
confrontés à une épreuve qui met ces zones en évidence.
Quelqu’un a
dit que la communauté était « le toit enlevé et les murs abattus ».
Nous ne craignons pas d’ouvrir le toit parce que Dieu voit au travers de toutes
façons mais il peut devenir très inconfortable d’abattre les murs afin que nos
compagnons chrétiens puissent voir à l’intérieur. Il n’existe pas de meilleur
terrain pour éprouver notre caractère chrétien que la communion proche et
engagée avec des croyants.
Les épreuves
Quelles sont
les épreuves que nous devrons traverser? Matthieu 13 nous en donne
aperçu très simple dans la parabole du semeur semant du grain. Dans cette parabole,
Jésus parle de différentes sortes de terrains, chacun représentant un différent
type de personne qui entend la parole de Dieu. En décrivant comment une partie
du grain tombe sur le côté du chemin et est dévoré par les oiseaux avant de
pouvoir entrer en terre et comment une autre partie tombe sur un sol rocailleux
et plein de ronces, Jésus explique le type de personne représenté par chacune
de ces situations.
« Chaque
fois que quelqu’un entend le message qui concerne le Royaume et ne le comprend
pas, le diable vient arracher ce qui a été semé dans son cœur. Tel est celui
qui a reçu la semence « au bord du chemin ». Matthieu 13:19
Le grain ne pourra jamais entrer dans la vie
de ce type de personne, il restera sur le sol jusqu’à ce qu’un oiseau vienne et
s’en empare. Jésus continue en décrivant deux types de personnes qui ont reçu
le grain et commencent à produire du fruit. Cependant, en définitive, le fruit
ne devient rien de bon parce qu’elles ont échoué aux épreuves auxquelles elles
ont été soumises. Le premier groupe de personnes est celui où se trouvent des
« endroits pierreux », le second est le groupe qui a des « épines ».
« Celui
qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend
la parole et la reçoit aussitôt avec joie; mais il n’a pas de racines en
lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une
persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute. Celui qui
a reçu la semence parmi les épines, c’est celui qui entend la parole, mais en
qui les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole,
et la rendent infructueuse. » Matthieu 13:20-22
Pour le dire plus simplement, il y a deux
sortes d’épreuves: lorsque la vie est trop difficile et lorsqu’elle est trop
facile. La première épreuve est celle de la persécution et la seconde celle
de la prospérité. Certaines personnes ne résistent pas à la persécution
d’autres ne résistent pas à la prospérité. Certaines personnes s’en tirent bien
lorsqu’elles sont persécutées mais dès que Dieu les bénit avec une belle
maison, deux voitures et un bateau, elles se laissent beaucoup plus absorber
par les choses de ce monde que par le royaume de Dieu.
D’autres
personnes reçoivent la Parole avec joie, parlent en langues, donnent leur
témoignage partout, prophétisent, elles baignent dans les bénédictions de Dieu.
Mais, quelques mois plus tard, elles sont portées disparues parce que le temps
de l’opposition est arrivé et elles se sont tout simplement découragées.
La vérité est
que nous devons endurer les deux types d’épreuves. Nous serons mis à l’épreuve
par les tribulations mais aussi par la réussite et nous devrons tenir bon dans
les deux cas. Permettez-moi de vous faire quelques suggestions concernant la
manière biblique d’atteindre l’endurance.
1. Un
engagement ferme. La première façon est de s’engager sans réserve et avec
un total dévouement pour Jésus-Christ. C’est la manière dont devrait commencer
toute marche chrétienne normale.
Voici deux exhortations scripturaires pour les nouveaux convertis. La première
qui se trouve en Actes 11:23, rapporte ce qu’a dit Barnabas au groupe de
nouveaux chrétiens dans la ville d’Antioche:
« Lorsqu’il fut arrivé, et qu’il eut vu
la grâce de Dieu, il s’en réjouit, et il les exhorta tous à rester d’un cœur
ferme attachés au Seigneur. »
L’expression-clé « d’un cœur
ferme », indique qu’il faut vraiment conditionner son esprit à s’attacher
au Seigneur, sans restriction. Si vos amis ne le font pas, vous le faites. Même
si votre famille ne le fait pas, vous le faites. Voilà la fermeté de cœur dont
nous avons besoin.
Puis, en Actes14:22, nous retrouvons Barnabas et Paul exhortant de nouveaux
convertis d’une façon similaire:
« Fortifiant l’esprit des disciples, les
exhortant à persévérer dans la foi, et disant que c’est par beaucoup de
tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. »
Les nouveaux convertis doivent savoir qu’il
n’y a pas d’autre manière pour entrer dans le royaume de Dieu que par les
tribulations. Je comprends la notion de « royaume de Dieu » dans deux
sens: il y a le futur royaume de Dieu, que Jésus amènera et établira mais il y
a également celui où nous entrons et vivons maintenant. Et il nous faut passer
par maintes tribulations pour entrer dans une mode de vie du royaume. Nous
serons mis sous pression dans chaque domaine de notre vie.
Lorsque les gens viennent au Seigneur, il en va de notre devoir envers eux de
les avertir que s’ils veulent entrer dans ce mode de vie du royaume, ce sera au
travers de tribulations et d’oppositions. Il n’est pas juste de dire aux
nouveaux convertis que, s’ils viennent à Jésus, tous leurs problèmes vont être
résolus. Le fait est qu’en tant que chrétiens, ils auront des problèmes dont
ils ne soupçonnaient même pas l’existence avant. Un engagement ferme envers le
Seigneur Jésus-Christ sera nécessaire pour endurer ces épreuves.
2. Se
fixer sur les choses éternelles. Le deuxième principe concernant
l’endurance se trouve en Hébreux 11:27 et se réfère à Moïse qui, ayant grandi
en Egypte, était destiné à hériter du trône en tant que fils de la fille de
Pharaon. Il avait de l’instruction, de la fortune et jouissait de privilèges
sociaux, en fait, tout ce que le monde pouvait offrir. Mais à l’âge de quarante
ans, il tourna le dos à tout cela, s’enfuit d’Egypte et passa les quarante
années suivantes à garder des moutons aux fins fonds du désert. Le verset dit
de Moïse:
« C’est
par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans être effrayé de la colère du roi; car il
se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible. »
Voilà l’essence même de l’endurance: voir Celui
qui est invisible. La foi est la faculté qui nous rend capables de voir ce qui
est invisible. Elle est liée aux choses que l’on ne voit pas, « la conviction des choses qu’on ne voit pas. »
(Hébreux 11:1 Darby) Si nous devons tenir bon, le monde invisible doit être
pour nous plus réel que le visible. Sinon, nous nous attacherons au système du
monde et nous tournerons le dos à la réalité invisible du Royaume de Dieu.
En 2 Corinthiens 4:17-18, nous lisons:
« Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous,
au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons,
non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les
choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. »
Il est important de voir que l’affliction
fait juste aboutir le plan de Dieu pour nous tant que nous gardons nos yeux
fixés sur les choses invisibles. Les choses invisibles sont éternelles et ne
changent pas. Passez du temps avec votre Bible. Lisez-la, méditez-la, vivez en
elle, croyez ce qu’elle dit, demandez au Saint-Esprit de vous en faire vivre la
réalité. Elle deviendra bientôt si tangible pour vous qu’aucune chose de ce
monde ne pourra vous tenter d’être déloyal à Jésus-Christ.
3. Ne
pas abandonner. En plus de la nécessité d’avoir un engagement ferme pour le
Seigneur et de garder nos yeux fixés sur les choses invisibles, il existe un
troisième principe: si vous échouez, n’abandonnez pas. L’une des astuces les
plus habiles du diable est de dire « tu es un raté. Il vaudrait mieux que
tu laisses tomber parce que Dieu t’a déjà laissé tomber. » Ne le croyez
pas, c’est un menteur. Dans le Psaume 37 David a écrit:
« L’Éternel
affermit les pas de l’homme, Et il prend plaisir à sa voie; S’il tombe, il
n’est pas terrassé, Car l’Éternel lui prend la main. » v. 23-24
Rappelez-vous que si vous échouez, vous ne
serez pas complètement terrassé, parce que le Seigneur vous tient la main.
David le savait. Même s’il était tombé de manière tragique dans l’affaire de
Bethsabée, Dieu lui a pardonné et l’a restauré. Il fut capable de dire,
« même si tu tombes, n’abandonne pas, Dieu te relèvera ». Dans le
Nouveau Testament, il y a un homme qui est tombé aussi. Son nom était Pierre.
Jésus a parlé à Pierre, sachant qu’il allait le renier trois fois:
« Le
Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le
froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi,
quand tu seras converti, affermis tes frères. » Luc 22:31-32
Jésus n’a pas prié pour que Pierre ne le
renie pas mais pour que sa foi ne défaille pas. Jésus a dit à Pierre, « Même si tu me renies, ta foi ne défaillira
pas. Tu tomberas mais tu te relèveras. » De la même manière, si vous
tombez, tendez juste la main par la foi et laissez le Seigneur vous relever.
N’abandonnez pas: le Seigneur ne vous a pas abandonné.
4. Le
regard fixé sur le prix. Le quatrième principe consiste à se rappeler de la
remise des prix. Tous les problèmes de la vie ne sont pas réglés dans le
présent. Certaines choses subsistent pour l’avenir.
Paul écrit son témoignage de foi de sa cellule de prison: « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la
course, j’ai gardé la foi. » (2 Timothée 4:7). Ces trois choses sont
inséparables. Si vous voulez garder la foi, il vous faut combattre le combat.
La foi est un combat. Vous ne pouvez pas éviter le combat et garder la foi.
Vous devez combattre le combat pour achever la course. Paul a fait les trois:
il a combattu le combat, il a achevé la course et il a gardé la foi. A partir
de là il a attendu la remise des prix.
« Désormais
la couronne de justice m’est réservée; le Seigneur, le juste juge, me le
donnera dans ce jour-là , et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui
auront aimé son avènement. » 2 Timothée 4:8
Paul était dans l’attente d’un jugement et
d’une probable exécution aux mains d’un législateur extrêmement injuste. Mais
il a dit, « ce n’est pas mon dernier
mot. Il y aura un autre jour du jugement- un jour de remise des prix- et le
Juge sera parfaitement juste. »
Certains
d’entre nous seront très surpris de voir à qui sera attribuée la médaille d’or.
Elle ne sera pas basée sur la vitesse à laquelle nous aurons couru mais plutôt
sur la fidélité et la fermeté avec lesquelles nous aurons servi. Si nous
voulons réussir l’épreuve, nous en sortirons comme de l’or purifié par le feu.
Adapté d’un article dans ‘New Wine’,
‘L’endurance dans la tribulation’, mai 1980.
Pour une étude plus approfondie, nous vous
recommandons les brochures ‘Un caractère à toute épreuve’, et ‘L’épreuve’ de Derek
Prince Ministries.
Source : https://derekprince.fr