« Nous avons essayé de réaliser dans nos vies la vérité de
l’identification avec Christ dans sa mort et dans sa résurrection, mais malgré
tout ce que nous avons de connaissance du sujet, malgré tous nos efforts
d’appropriation, malgré tous nos abandons entre les mains de Dieu, la réalité
semble toujours nous échapper. Nous n’avons pas trouvé la victoire et la
bénédiction que nous avons cherchées”…
En
écoutant ces doléances, le problème aussitôt me devint clair. Leurs paroles
mêmes les révèlent. Sans s’en rendre compte, ces personnes-là sont beaucoup
plus préoccupées de ce qu’elles peuvent recevoir de Dieu que de ce qu’elles
peuvent lui donner. Elles sont beaucoup plus sensibles à ce qu’elles désirent
que Dieu fasse pour elles qu’à ce qu’elles pourraient devenir pour Lui.
Si elles pouvaient, elles se serviraient de Dieu et de l’œuvre de
la Croix à leurs propres fins. Elle est là toute entière, la source de leurs
difficultés.
La Croix n’est pas le point de départ
d’un exploit personnel, mais le point final de la vie propre.
Nombreux sont ceux qui sont prêts à s’en servir pour eux-mêmes;
mais la pensée de Dieu c’est qu’elle amène les hommes à ses pieds, tout
entiers.
Même parmi ceux qui fréquentent constamment des conférences ou des
retraites pour l’approfondissement de la vie spirituelle, nous rencontrons
beaucoup de chrétiens qui sont les victimes de ce piège fatal. Bien qu’ils
aient assimilé des années durant d’abondantes connaissances et des enseignements
toujours plus profonds, ils persistent à camper autour de leur vieux centre personnel, saisissant au vol tout ce que Dieu a pour
eux, jouissant de toutes leurs possessions, s’appropriant tout leur héritage en Christ.
Oh
! Que Dieu puisse enfin fracasser ce placage, nous délivrer de notre superficialité, et mettre à nu toutes ces tentatives de se
servir de la croix, au lieu de mourir sur cette croix !
Dissimulée le plus souvent derrière notre mendicité spirituelle et
nos supplications pour que Dieu nous donne nos propres victoires, se cache une secrète préoccupation pour nos personnes, et non
pour la Sienne.
Dieu n’est pas disposé à tolérer cette gravitation autour de
notre moi.
Combien
d’années n’ais-je pas moi-même enseigné les vérités de Romains 6, et distribué
des conseils à ceux qui se plaignaient de leurs défaites et de leur servitude,
avant de découvrir cette clé : dans sa mort, la mort de
Christ, je suis devenu vivant pour Dieu !
Aussi
longtemps que la
préoccupation première d’un croyant est d’obtenir victoire et délivrance, cela signifie
que par quelque obscur subterfuge il persiste à vivre
pour lui-même.
Nous ne sommes pas appelés simplement à recevoir sa vie divine
communiquée à la nouvelle naissance; nous sommes appelés à une pleine participation à la vie
de Christ. Nous ne sommes pas appelés simplement à apprécier le bourgeon,
mais à permettre à la fleur de s’épanouir pleinement. Qu’il ne s’imagine pas,
celui qui se laisse encore dominer par le principe d’une vie égoïste vécue pour lui-même qu’il est
en train de participer dans une mesure quelconque à cette vie divine.
Le but de Dieu
Il
n’y a qu’une sorte de vie que le Seigneur Jésus-Christ soit prêt à vivre en
nous : c’est une vie vécue pour le Père et
livrée au service des autres. Le
piège de l’heure, c’est qu’alors qu’ils veulent volontiers d’une expérience
critique au cours de laquelle ils recevront, pour eux-mêmes, la vie de Christ,
les hommes n’ont que
peu d’intérêt pour une manifestation
quotidienne de cette vie sous le regard du divin Observateur, à la seule
satisfaction de Dieu.
Une vie pour Lui
Quand
on avance sur la voie céleste, en pleine jouissance de la vie d’un Autre, on
n’est pas pour autant sur un chemin facile, même si l’on est entouré de
chrétiens. Car il y a des gens qui se trouvent sur une haute route d’un tout
autre ordre, et c’est un grand choc de s’apercevoir qu’on est en train de
suivre une toute autre voie, car la vie de Christ dont nous vivons, il n’y a
qu’une manière de la vivre : c’est de la donner entièrement à Dieu et aux
autres. Dès l’instant où nous nous installons pour en tirer
parti à des fins personnelles, le Dispensateur de la vie se détourne de nous. Ce n’est pas dans ce sens qu’elle fonctionne, la vie divine.
Si nous persistons à
interpréter le Calvaire à la lumière d’un profit — même spirituel — que nous
pouvons en retirer, c’est que nous ne
sommes pas encore délivrés du monde. Nous partageons peut-être les bienfaits de
l’évangile avec ceux qui sont perdus, nous efforçant de les gagner, mais nous
les partageons à notre manière et en sauvegardant nos droits à disposer de nous-mêmes.
Des multitudes de chrétiens sont
prisonniers d’un système qui, fondé sur la sécurité et les récompenses, est
entièrement de ce monde. Pour les délivrer de leur captivité, Dieu attend
qu’ils aient complètement renoncé à leurs propres voies. IL N’IMPOSERA SA VOIE A PERSONNE.
C’est
d’un cœur heureux et conscients de notre privilège que nous avons choisi de SUIVRE
LA VOIE PAR EXCELLENCE OU TOUTE NOTRE VIE EST POUR LUI.
par deVern Fromke
extrait de « La suprême intention »
www.lesarment.com
Source : https://www.lasulamite.com/