Oui à Noël ! Non aux
anti-Noël !
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C’est
nouveau, ça vient de sortir, ça gicle d’un peu partout à la fois : il ne faut
pas fêter Noël. Noël ne serait pas une fête chrétienne. Pas une fête biblique.
Non à Noël.
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Je
ne suis pas de cet avis. Et je dis pourquoi.
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Un petit rappel
historique
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On
le sait, Noël en tant que naissance de Jésus, n’a pu historiquement se produire
le 25 décembre. Les éléments de contexte que nous connaissons (les bergers ne
pouvaient pas faire paître leurs moutons dehors en cette saison et en ce lieu)
réfutent cette date.
La
plupart des chrétiens s’accordent sur ce point, et chacun sait que le 25 (ou
21) décembre revêt davantage une portée symbolique : celle du jour qui reprend
le dessus sur la nuit.
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MĂŞme
calquée sur une ancienne fête païenne, l’image n’en reste pas moins pertinente.
Si
nous, chrétiens, croyons que le soleil, le jour, la nuit, le cycle des planètes
et des étoiles ont été fixés par Dieu, qu’importe ce que les autres croyances
ont pu en faire ! Il n’en demeure pas moins vrai que, ce jour-là (25 ou 21
décembre, selon les calendriers julien ou grégorien), la lumière “gagne” sur
les ténèbres. La symbolique est forte. Elle l’était pour les païens, cela n’est
pas une raison pour qu’elle ne le soit pas pour les chrétiens.
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Il
en va de même pour la mise à mort par crucifixion : que des milliers d’autres
personnes, avant ou après Jésus, coupables ou innocents, amis ou ennemis de
Dieu, aient été crucifiés ne nous empêche pas de faire de la croix une
symbolique forte de notre foi.
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On nous dit aussi
que, si la naissance de Jésus n’est pas datée dans la Bible, c’est que la date
ne devait pas ĂŞtre si importante.
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Cet
argument ne tient pas. De nombreux éléments permettent aux esprits
scientifiques, chercheurs, astronomes, d’avancer des théories, dont certaines
extrêmement précises et convaincantes, sur une date ou une période supposée de
la naissance de Jésus. Cette date devait coïncider avec un événement
astronomique majeur (la présence d’une super-étoile suffisamment singulière
pour guider les mages). Pour cela, elle a fallu qu’elle soit inscrite dans le
livre de la course des étoiles depuis la fondation de l’univers. Oui, cette
date a été définie de tout temps par Dieu, et la naissance de Jésus devait se
produire à ce moment-là , et à nul autre. Dieu nous a donné un certain nombre
d’indices pour cela, il n’a pas voulu rester silencieux à ce sujet. Que nous ne
soyons pas indiscutablement et universellement certains de la date n’en fait
pas un événement mineur.
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La naissance de
Jésus est absolument majeure dans l’histoire. Elle est annoncée par les prophètes,
prévue dans la course des étoiles et, même avec la marge d’erreur que l’on
sait, elle continue de déterminer le temps de référence d’une grande partie de
la planète, puisque nous comptons les années avant et après Jésus-Christ. Cette
naissance et sa date sont définitivement des éléments fondamentaux de
l’histoire de l’humanité.
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Refuser
le caractère majeur de la date (réelle ou supposée) de Noël devrait alors
amener aussi les “anti-Noël” par souci de cohérence, à refuser le calendrier
que nous utilisons. Et par voie de conséquence, à remettre en cause la totalité
des dates, anniversaires, fêtes qui rythment nos années, puisqu’elles sont
calquées sur un rythme qui prend sa source… au premier Noël.
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Nous
avons le privilège, en tant que chrétiens, que la naissance de notre Sauveur
marque le repère universel du point zéro. A l’avoir tellement intégré dans
notre quotidien, nous n’en mesurons même pas la portée. Si dans l’avenir, il
était décidé que le jour qui marquerait le départ de nos calendriers serait
calqué sur la naissance de Mahomet, de Bouddha, de la Déclaration des Droits de
l’Homme ou du premier pas sur la lune, je serais curieux de voir si Noël serait
pour eux toujours aussi peu important…
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Noël : temps de fête
et d’excès
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Pour
ces nouveaux opposants à Noël, faire la fête serait synonyme d’orgies, de
dĂ©chĂ©ance morale, d’abus en tous genres. FĂŞter NoĂ«l serait donc se soumettre Ă
ces abus du monde.
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Dans
ce cas, refusons aussi le mariage. On sait tous aussi que les fĂŞtes de mariage
sont des lieux où certains ne savent pas gérer leur consommation d’alcool.
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Refusons
aussi de faire des bébés : il y a dans l’acte sexuel tant de risques de
déviances.
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Supprimons
les ministères de prêtres et de pasteurs pour tous les abus sexuels ou
spirituels dont ils se rendent coupables.
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Et
puis brûlons les Bibles : tant de guerres et de dominations infâmes ont été
opérées en son nom.
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Cela
n’a aucun sens.
Â
Que
certains, voire beaucoup, usent mal ou abusent d’un objet, d’un acte ou d’un
événement, ne le rend pas mauvais par nature. Il est capital de responsabiliser chacun pour assumer une fête de
Noël sainement tout en la vivant pleinement.
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Que certains –
chrétiens ou non – refusent ce qu’on en a fait, je peux l’entendre : la plus
grosse opération commerciale de l’année.
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Pourtant,
la quasi totalité des membres des sociétés occidentales ne considèrent pas le
commerce comme une faute : nous commerçons tous les jours, à commencer par le
fait d’ouvrir notre robinet, de nous loger, de nous chauffer, de nous nourrir,
etc. Les actes de commerce sont quotidiens, et seuls ceux qui ont décidé de
vivre dans l’autosuffisance ont assez de crédibilité pour fustiger le commerce.
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Que certains
refusent le folklore déchristianisé, les déco, les boules, les sapins, les
pères Noël et les traîneaux, je l’entends aussi.
Â
Et
c’est vrai que tout ce folklore-là a pris une place colossale qui masque souvent la réalité
spirituelle de la Nativité.
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Mettons
de côté le cas particulier du Père Noël,
qui, par sa personnification de l’événement en lieu et place de Jésus, et par
le possible mensonge
qu’il fait entretenir auprès des enfants, peut venir polluer les discussions.
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Concentrons-nous
sur tout le reste, l’esprit festif, les lumières, le folklore, les chants de
NoĂ«l… Tout cela, ce n’est ni bien, ni mal. Mais l’attitude que l’on adresse Ă
ce folklore, c’est un message adressé à un élément de cohésion – j’allais
presque dire de communion – nationale.
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Car
il y a dans Noël quelque chose qui relie la population, chrétienne ou non.
Alors que les chrétiens sincères cherchent toujours des moyens de rejoindre
leurs contemporains, de parler leur langage, de créer des passerelles avec eux,
“le monde” leur en sert un sur un plateau, basé qui plus est – même
imparfaitement – sur le personnage central de leur foi. Et il faudrait qu’ils
le trouvent “pas assez chrétien” pour eux ? Permettez que je m’indigne ?
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Des voix s’élèvent
contre le jeu d’hypocrite un peu malsain dans le fait de se faire des cadeaux.
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Ils
voient un crime de lèse-bienséance à qui n’offre pas un présent. Je peux
comprendre cela.
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Mais
pour autant, je trouve qu’il y a dans la symbolique de se faire des cadeaux
quelque chose de beau, un rappel que la Nativité est un
cadeau que nous ne méritons pas. Sans compter que les cadeaux sont
un des cinq langages d’amour : certaines personnes y sont extrêmement sensibles
! Noël, c’est l’occasion rêvée d’offrir à notre tour, parce que tout le monde
est ouvert Ă recevoir des cadeaux. Que le cadeau soit
matériel, qu’il consiste en un service, une attention ou du temps offert, même
ceux qui ne sont pas à l’aise avec les cadeaux sont plus réceptifs à Noël.
Â
Je dis un grand OUI Ă
Noël !
Â
Car
cette fête donne chaque année l’occasion aux chrétiens – même tièdes – de
pouvoir Ă©voquer un Ă©pisode biblique au sujet de la personne la plus importante
de leur vie, ce qui n’est quand même pas rien !
Â
Et
par ailleurs, même sans connotation chrétienne, je trouve que c’est toujours
une bonne idée d’encourager les familles aux retrouvailles, à la bienveillance
et Ă manifester son affection les uns pour les autres.
Â
Ne
crachons pas dans la soupe ! Nous avons toute légitimité pour parler d’un
Ă©lĂ©ment majeur de notre foi : saisissons-le ! Nous serions les premiers Ă
hurler à la persécution le jour où Noël sera interdit et éventuellement
remplacé par une appellation et un contenu totalement dénué de bases
chrétiennes.
Â
Pascal
Portoukalian
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Source :
www.infochretienne.com
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