Paracha Vayechev : GenÚse 37 à 40 - Vayechev
signifie « Il demeurera »
Â
Etude de Thomas
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Comme pour chaque paracha, câest un vaste flot
dâenseignements profonds et merveilleux que le Dieu des cieux nous donne de
dĂ©guster au travers de sa Torah puissante et glorieuse comme David le dit :« Combien jâaime ta
Torah ! Elle est tout le jour lâobjet de ma mĂ©ditation. » (Psaumes 119.97). Ici, la Torah va
nous permettre de comprendre plus en profondeur le principe de « Mesure pour mesure »au travers du personnage de
Yossef (Joseph) pour en tirer dâexcellents enseignements.
« Celui qui veille sur sa bouche garde son
ùme; Celui qui ouvre de grandes lÚvres court à sa perte. » (Proverbes 13:3)
« Mais si vous vous mordez et vous dévorez les
uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.
» (Galates 5.15)
RĂ©sumĂ© de la paracha :Â
Avec cette parachah commence lâhistoire de la
descendance de Yaaqov (Jacob). Celle-ci sâengage prioritairement autour du
personnage de Yossef, fils prĂ©fĂ©rĂ© dâIsraĂ«l son pĂšre (Jacob). Yossef a des
songes qui le projettent à une destinée dont ses frÚres sont
jaloux. Yossef est vendu Ă des marchands ismaĂ©lites qui lâemmĂšnent en
Ăgypte. A ce point, lâhistoire de Yossef marque une pause pour
sâintĂ©resser Ă la seconde figure importante des fils dâIsraĂ«l : YĂ©houdah
(Juda) qui, aprÚs la vente de Yossef, mena une vie séparée de ses frÚres. Son
aventure personnelle sâachĂšve par la naissance de ses jumeaux : PĂ©rĂ©ts et
ZĂ©rah. Puis, lâhistoire de Yossef laissĂ©e en suspens reprend. Potiphar, un
important notable de Pharaon le prend Ă Â son service. Mais la femme de
Potiphar, le tente et désire commettre adultÚre avec lui et face au refus de
Yossef, elle lâaccuse faussement et il est emprisonnĂ©. Yossef, sur qui
repose le Souffle dâĂlohim devient responsable de la prison. Le grand Ă©chanson
et le grand panetier de Pharaon sont accusĂ©s dâoffenses envers Pharaon,
Ils se retrouvent sous la garde de Yossef. Chacun fait un rĂȘve que Yossef
leur explique. Ce que Yossef prédit se réalise, mais le grand échanson qui
est blanchi de tout soupçon, oublie YossefâŠ
Mesure pour mesure : « Ce quâun homme aura semĂ©,
il le moissonnera aussi. » (Galates 6.7)
« Si tu dis : Ah! nous ne savions pas!⊠Celui
qui pĂšse les coeurs ne le voit-il pas ? Celui qui veille sur ton Ăąme ne le
connaßt-il pas? Et ne rendra-t-il pas à chacun selon ses oeuvres ? » (Proverbes
24.12)
Faisons ici le focus sur un verset de cette
incroyable paracha afin de comprendre non seulement les méfaits de la médisance
et du colportage mais également, de saisir la profondeur du principe
Ă©ternel, vrai et connu de tout temps par les sages dâIsraĂ«l : « Mida KĂ©nĂ©guĂšde Mida » â Mesure pour mesure âÂ
comme il est dit la la bouche de Rabbouni YĂ©shoua :
« Ne jugez(condamnez) point, afin que vous ne
soyez point jugés (condamnés). Car on vous jugera du jugement dont vous jugez,
et lâon vous mesurera avec la
mesure dont vous mesurez (âŠ) Hypocrite, ĂŽte premiĂšrement
la poutre de ton oeil, et alors tu verras comment ĂŽter la paille de lâoeil de
ton frÚre. » (Matthieu 7.1-5)
Yossef (Joseph) est un des personnages clés de
cette paracha. Dans la tradition juive, la grandeur de Yossef est telle que le
Messie souffrant dĂ©crit en ĂsaĂŻe 53 sera mĂȘme appelĂ© âMessie Ben Yossefâ, ce
qui, pour ceux qui croient en la Brit Hadacha (alliance renouvelée), correspond
au dĂ©voilement du Messie dâIsraĂ«l en la personne de YĂ©shoua : YĂ©shoua est
venue une premiĂšre fois en tant que Messie Ben Yossef (Messie souffrant) avant
de revenir pour la Gueoula finale (délivrance) en Messie Ben David (Messie Roi
des rois). A ce sujet, les innombrables rapprochements entre lâhistoire de
Yossef et de YĂ©shoua sont multiples ainsi que le veut le principe Ă©tabli par
les sages dâIsraĂ«l :
« MaassĂ© avot siman lebanim » â « Tout ce qui
est arrivé aux pÚres (les patriarches) est un signe pour les fils ».  Yossef, jalousé
et envié par ses frÚres, fut livré à la mort et laissé pour mort pendant une
longue pĂ©riode jusquâau jour oĂč il se rĂ©vĂ©la de nouveau Ă eux pour leur
offrir la dĂ©livrance en Egypte. Câest toute lâhistoire de YĂ©shoua qui
aujourdâhui encore est laissĂ© pour mort et traitĂ© dâimposteur et/ou de sorcier
par beaucoup de ses frĂšres juifs bien que dans peu de temps, il se rĂ©vĂ©lera Ă
lâensemble du peuple dâIsraĂ«l comme Ă©tant celui qui leur apportera la
délivrance. (Déjà , il existe plusieurs rabbanim et des centaines de
milliers de juifs qui ont reçu la révélation du Messie Yéshoua).
En plus de ce rapprochement fait avec le
Messie, la Vie de Yossef (Joseph) est exemplaire, il est un modĂšle de crainte
de Dieu, de persévérance, de patience, de foi comme il est dit quelque part :
« Dieu aime celui qui, dans une cave de
noirceur, jeûne avec chasteté plutÎt que celui qui vit avec délicatesse dans
des chambres secrÚtes, sans restriction », « car tout homme qui pratique
la loi du seigneur sera aimé de lui. »
Et encore :
« Et oĂč le TrĂšs-haut demeure, mĂȘme si un homme
subit la jalousie ou lâesclavage ou la calomnie, le seigneur qui demeure en
lui, à cause de sa modération, non seulement le délivrera du mal mais
lâexaltera aussi et le glorifiera comme pour moi (Yossef). Car dans chaque voie
lâhomme est protĂ©gĂ©, soit en intention ou en parole ou en pensĂ©e. »
Cependant, si Yossef est une figure du Messie, il
nâen reste pas moins un homme qui peut fauter et tomber comme nous allons le
voir ensemble. Nous allons ici nous attarder sur un verset particulier, riche
en enseignements, qui nous dépeint certaines fautes de Yossef, ce qui nous
permettra dâen tirer dâexcellents enseignements fidĂšles Ă la Brit Hadasha
(alliance renouvelée) :
«⊠Et Yossef rapportait sur
leur compte des médisances à leur pÚre » (GenÚse 37.2).
Une autre traduction dira : « Et Yossef rapportait à leur pÚre leurs mauvais propos. ». Ce
verset nous parle de Yossef qui, voyant plusieurs péchés chez ses
frÚres, allait réguliÚrement les rapporter à son pÚre.
Rachi sur ce verset nous rapporte un excellent
commentaire qui sera le socle de cette Ă©tude :
« Tout ce
quâil voyait de mal chez ses frĂšres, les fils de LĂ©a, il le racontait Ă son
pĂšre : ils mangeaient de la chair dâanimaux vivants, ils humiliaient les
fils des servantes en les appelant « esclaves ». Mais aussi, Yossef
les soupçonnait dâimmoralitĂ©. Et câest en corrĂ©lation avec ces 3 accusations quâil
fut puni, ce que lâon appelle en hĂ©breu « Mida KĂ©nĂ©guĂšde Mida » â Mesure pour
mesure.
Ainsi
« ils égorgÚrent un jeune agneau » lors de la vente de Yossef, et ne
le mangĂšrent pas vivant (verset 31). Pour avoir racontĂ© quâils appelaient leurs
frĂšres « esclaves », Yossef fut vendu comme esclave. Et par rapport Ă
leur dĂ©bauche, Yossef fut confrontĂ© Ă lâimmoralitĂ© : « et la femme de son
maĂźtre leva les yeux sur YossefâŠÂ » (Midrash Rabba 39)
Ainsi que le rapporte le Rav Eliaou Hassan dans son
excellent ouvrage « la paracha » :
« Si nous voyons parfaitement le « mesure
pour mesure » dans le fait quâil raconta que ses frĂšres appelaient
les fils des servantes « esclaves » et quâils se conduisaient avec
immoralitĂ©, il est difficile de comprendre la « punition » quâil reçu
lorsque ceux-ci Ă©gorgĂšrent un agneau devant lui au moment de le vendre aux
caravaniers. En quoi fut-ce une punition ?
Rabbi Haïm Chmoulévitch nous répond quelque
chose dâextrĂȘmement frappant :
Il nây a pas de punition plus grande pour un
homme que dâavoir devant ses yeux la preuve quâil sâest trompĂ© ! Ainsi, lorsque
Yossef vit quâils Ă©gorgĂšrent un agneau, il comprit quâil sâĂ©tait trompĂ© Ă leur
sujet et quâil les avait soupçonnĂ©s Ă tort. Il est difficile de dĂ©crire sa
honte et ses remords tant le choc fut violent !
Ce terrible sentiment de voir la preuve de son
erreur lorsquâil est trop tard est comparable Ă cette histoire :Â un
certain Rav Ă©tait victime constamment dâinsultes et dâattaques de la part dâun
journaliste qui avait de la haine pour la Torah et pour ceux qui la
pratiquaient. Jusquâau jour oĂč ce journaliste mourut brutalement. Ainsi, la
tristesse et lâaffliction se rĂ©pandirent dans le coeur du Rav et, sa mine qui
habituellement Ă©tait joyeuse, Ă©tait devenue grise et on lui demanda pourquoi.
Il rĂ©pondit : « Jâai tellement de pitiĂ© pour
cet homme. Imaginez-vous : toute sa vie il a pensĂ© quâil nây avait pas de juge
et pas de jugement, il sâest efforcĂ© toute sa vie de lutter contre la Torah et
de renier ses principes et voilĂ quâaujourdâhui il est mort ! Il se rend compte
en ce moment mĂȘme quâil a une Ăąme, quâil y a un juge et un jugement et que
toute sa vie il sâest trompĂ©. Une erreur grande comme lâĂ©ternitĂ© quâil vient de
perdre ! Comment ne pas avoir de la peine pour un tel homme ? Y a-t-il plus
grande punition ? »
Quelle terrible vérité !
Un homme a dit un jour :
« Lorsque tu juges et montres
quelquâun du doigt, ta propre main tâaccuse trois fois plus quâelle ne lâaccuse
lui ! En effet, nâas tu pas remarquĂ© que lorsque tu montres quelquâun du
doigt, ton index est dans la direction de la personne et TROIS autres doigts
son dans ta direction !!! Alors Ă©coute ta main et juge-toi donc toi-mĂȘme
trois fois avant de parler sur les autres une fois ! »
Ainsi, pour avoir colporté et médit sur ses frÚres
en les critiquant et en les jugeant sans cesse, Yossef vu sur sa vie cette
parole de lâenseignement de YĂ©shoua sâaccomplir :
« Prenez garde à ce que vous entendez. On vous
mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour
vous. » (Marc 4.24)
Premier jugement : Pour avoir jugé à tort selon les
apparences, il fut témoins de son erreur : ses frÚres ne mangeaient pas
dâanimaux avec le sang : il subit la honte et lâamertume du jugement
dâapparence.
DeuxiÚme jugement : Pour avoir médit et rapporté
que ses frĂšres appelaient « esclaves » dâautres de leur frĂšres (fils
de LĂ©a), il fut vendu comme esclave.
TroisiÚme jugement : Pour avoir rapporté et médit
sur la dĂ©bauche de ses frĂšres, il fut confrontĂ© Ă lâimmoralitĂ©.
Oui, en dâautres endroits, Dieu nous avertis au
travers de sa Torah parfaite : « Tu ne colporteras pas de rumeur sans fondement. Ne te rends pas
complice dâun mĂ©chant par un faux tĂ©moignage. » (Exode 23:1)
Mais ce nâest pas tout. Salomon, ce grand sage nous
rapporte aussi ce que la Torah de Dieu nous apprend :
« Celui qui couvre les fautes, cherche
lâamitiĂ©; mais celui qui en fait rapport, divise les meilleurs amis. »(Proverbes 17:9). Yossef
a pleinement vécu la division causé par ses médisances et ses mauvais propos.
De plus, il convient de méditer cet enseignement de
sagesse de lâEternel Dieu : « Les paroles dâun rapporteur
sont comme des coups qui retentissent au plus profond des entrailles. » (Proverbes 26:22)
Sur ce verset, Rachi rapporte
ce commentaire qui sâappuie sur lâhĂ©breu et lâinterprĂ©tation des maĂźtres
dâIsraĂ«l : « Les propos des calomniateurs sont comme cause de mort pour
eux. »
Ainsi, Yossef, aprÚs avoir rapporté, médit et
calomnié ses frÚres, a effectivement expérimenté que ses paroles étaient comme
cause de mort pour lui : Tentative de meurtre à son égard et laissé pour mort.
Evidemment, si ces jugements semblent sévÚres,
câest aussi pour nous rappeler que lâon ne se moque pas de Dieu. Cependant, il
ne faut pas perdre de vue que Yossef avait une destinée précise et
difficile : son songe devait se rĂ©aliser et câest lui qui
devait apporter plus tard la délivrance à sa famille comme il est dit
: « Ce nâest donc pas vous qui mâavez
envoyĂ© ici, mais câest Dieu; » (GenĂšse 45.8)
Seulement, son cheminement aurait pu ĂȘtre diffĂ©rent
mais il fut adaptĂ© Ă ses fautes afin que la justice divine sâaccomplisse par la
mĂȘme occasion et que Yossef puisse en tirer leçon, puis plus tard, tous ceux
qui auront cette chance dâĂ©tudier la Torah. Si Yossef nâavait aucunement
fauté, Dieu ne lui aurait certainement pas permis de passer par ces épreuves
précises et son cheminement aurait été sans doute bien différent.
Quoiquâil en soit, Yossef a fautĂ©, et il a
expĂ©rimentĂ© le principe Ă©noncĂ© par la Torah et lâEvangile : « Mesure pour mesure ».
Nous sommes constamment confronté à ce principe
spirituel Ă tous les niveaux, tant individuel que collectif. Regardons un
exemple au niveau collectif : lâEglise officielle a rejetĂ© et mĂ©prisĂ© IsraĂ«l, a
prĂ©tendu ĂȘtre Ă©tablis Ă sa place (fausse thĂ©ologie du remplacement) tout en abolissant/mĂ©prisant
la Torah parfaite de Dieu (fausse doctrine de lâabolition de la loi de Dieu) ?
LâEternel a alors suscitĂ© lâIslam qui lui rend mesure pour mesure : LâIslam
rejette et mĂ©prise lâEglise officielle, prĂ©tend ĂȘtre Ă©tablis Ă sa place et
pointe rĂ©guliĂšrement du doigt la fausse doctrine de lâabolition de la loi
de Dieu chez les chrétiens ! MESURE POUR MESURE.
Un autre exemple terrible mais vrais :Â La
France soutient des Etats terroristes comme la Palestine gouverné par le Hamas
qui souhaite la destruction dâIsraĂ«l et cela, tout en participant au
financement du terrorisme dans le monde ? Mesure pour mesure : Les terroristes
attaquent la France et souhaite la destruction de la France.
Un dernier simple exemple cette fois Ă titre
individuel : je me rappelle dâun homme qui sâest ouvertement moquĂ© de Dieu en
ma prĂ©sence, tandis quâil savait pertinemment que jâĂ©tais convertis au Dieu
dâIsraĂ«l. A peine cinq minutes plus tard, plusieurs personnes sont arrivĂ©s et
lâont repris sur un tout autre sujet en se moquant ouvertement de lui avec
insistance, il en fut trĂšs gĂȘnĂ© et dans la mesure oĂč il refuse de se repentir,
câest malheureusement rĂ©guliĂšrement que cela lui arrive comme il est dit : « Mais ils se montrĂšrent rebelles, Et ils devinrent malheureux par leur iniquitĂ©. » (psaumes 106.43).
Certaines fois la rétribution arrive immédiatement,
dâautres fois, câest plus long, ces choses sont entre les mains de Dieu
qui décident des temps et des circonstances. Si le monde savait à quel point le
principe du « mesure pour mesure » est réel et parfaitement juste, il se
repentirait rapidementâŠ
Au sujet du chĂątiment divin et des Ă©preuves, Yonah
de Geronne, dans son magistral ouvrage « Les portes du repentir » explique :
« Sache et
comprend que le chĂątiment divin a pour objectif le bien de lâhomme. Dieu le
punit avec deux desseins : le premier objectif de la punition est lâexpiation
de son péché et le pardon de sa faute, comme il est dit « vois
mon affliction et mes difficultés et pardonne tous mes péchés » (psaumes
25.18). Le chùtiment permet aussi la guérison de son ùme par les souffrances
physiques et morale que Dieu lui envoie.« GuĂ©ris mon Ăąme car jâai
fautĂ© contre toi ».Â
Lorsquâun
homme accepte le chùtiment divin et améliore ses voies et ses actes, il doit se
rĂ©jouir de ses souffrances en ce quâelles lui font beaucoup de bien. Il doit
donc remercier Dieu pour ses souffrances, comme il le remercie pour ses autres
rĂ©ussites, ainsi quâil est Ă©crit : « Je
lĂšve la Coupe de la dĂ©livrance, et jâinvoque le nom de Dieu » (psaumes 116
13.) »
Câest ici exactement lâenseignement de Yaacov
(Jacques) dans les textes de la Brit Hadacha (alliance renouvelée) : « Mes frÚres, regardez comme un sujet de joie complÚte les diverses
Ă©preuves auxquelles vous pouvez ĂȘtre exposĂ©s, sachant que lâĂ©preuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son oeuvre,
afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien. »
Et Paul de dire : « Ătant regardĂ©s comme
mourants, et voici nous vivons; comme chùtiés, quoique non mis à mort; comme
attristés, et nous sommes toujours joyeux; comme pauvres, et nous en
enrichissons plusieurs; comme nâayant rien, et nous possĂ©dons toutes choses. » (2 Corinthiens 6.10))
La pire des choses pour un homme est de vivre dans lâimpiĂ©tĂ©
et dans la tranquillitĂ©, sans ĂȘtre dĂ©rangĂ© mais en prospĂ©rant mĂȘme !
Le Maharal de Prague, un sage dâIsraĂ«l, enseigne la
sagesse à ceux qui se pensent sans péché mais qui aiment à pointer du doigt le
péché des autres :
« La chair du vivant sent la
coupure du couteau, tandis que la chair morte ne la sent pas. Nâayant plus la
vie, elle ne sent pas ce qui manque. Il en résulte que la reconnaissance de nos
lacunes est le degrés le plus élevé auquel nous puissions nous trouver. Que
nous ne les reconnaissions pas et que nous ne les sentions pas est dĂ» Ă
lâimmensitĂ© du dĂ©faut de sagesse qui est en nous. »
Si « la chair du vivant ne sent plus la coupure du
couteau », cela signifie certainement que cette personne est « morte quoique
vivante » et que le vrai Dieu lâa complĂštement abandonnĂ©. Tandis que lâhomme
qui est Ă©prouvĂ© par la souffrance, la douleur et lâĂ©preuve, est encore sous le
regard de Dieu, qui probablement veut le pousser Ă la repentance : bien souvent
Dieu permet ces choses afin que lâhomme scrute et examine ses voies
pour comprendre ses fautes et/ou ses manquements en vue de la repentance et de
la délivrance.
Rabbi Eliezer ben Yaacov dit :
« tant quâun homme vit dans la tranquillitĂ©, aucune de ses transgressions
nâest pardonnĂ©e. Par les souffrances, il est dĂ©sirĂ© de Dieu : « car celui
que Dieu aime, il corrige, comme un pÚre son fils désiré (proverbe 3.
12) ».
Ainsi, Yossef est sorti grandi de toutes ses justes
épreuves, il a manifesté son attachement à Dieu en dépit de ses fautes. Son
repentir au travers de lâĂ©preuve lui a donnĂ© de belles leçons comme il est dit
quelque part Ă son sujet :
« En 10 tentations le Seigneur me montra son
approbation et pour chacune dâelles jâendurais, car la persĂ©vĂ©rance est un
contrÎle puissant et la patience apporte beaucoup de bonnes choses. »
et aussi :
« Vous aussi aimez-vous les uns les autres et
de grande persistance, cachez les fautes lâun de
lâautre, car Dieu se plait dans lâunitĂ© des frĂšres et dans la rĂ©solution dâun
cĆur disposĂ© Ă lâamour ;
».
Dans son traité sur la médisance, le Hafets Haïm
rapporte :
La tĂąche suprĂȘme de lâhomme est
de se garder de pécher avec sa
bouche. Nos sages enseignent que tous les commandements et les bonnes oeuvres
quâon a accomplis et toute la Torah quâon a Ă©tudiĂ©e ne suffisent pas pour
compenser les dĂ©gĂąts causĂ©s par la parole. (extrait dâune lettre du Gaon de
Vilna).
De mĂȘme que lâĂ©tude de la Torah
a autant de poids que toutes les autres mitsvoth (commandements) réunies, le
lachon hara (mauvaise bouche, médisance, colportage, commérage) a autant de
poids que tous les autres péchés réunis. (Yerouchalmi, Péa 1,1)
Une fois encore, câest prĂ©cisĂ©ment lâenseignement
de Yaacov (Jacques) dans la Brit Hadacha (alliance renouvelée) :
« Voici, mĂȘme les navires, qui sont si grands et que poussent
des vents impétueux, sont dirigés par un trÚs petit gouvernail, au gré du
pilote. De mĂȘme, la langue est un petit membre, et elle
se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forĂȘt ! La langue aussi est un feu; câest le monde de lâiniquitĂ©.
La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant
le cours de la vie, Ă©tant elle-mĂȘme enflammĂ©e par la gĂ©henne. Toutes les
espĂšces de bĂȘtes et dâoiseaux, de reptiles et dâanimaux marins, sont domptĂ©s et
ont été domptés par la nature humaine; mais la langue, aucun homme ne peut
la dompter; câest un mal quâon ne peut rĂ©primer; elle est pleine dâun venin mortel. Par elle nous
bénissons le Seigneur notre PÚre, et par elle nous maudissons les hommes faits
Ă lâimage de Dieu.De la mĂȘme bouche sortent la bĂ©nĂ©diction et la malĂ©diction.
Il ne faut pas, mes frĂšres, quâil en soit ainsi. La source fait-elle jaillir
par la mĂȘme ouverture lâeau douce et lâeau amĂšre ? » (Jacques 3).
PriĂšre :
Que le
Seigneur des cieux et de la terre nous aide Ă garder notre bouche, Ă nous
Ă©loigner de toute mĂ©disance, de tout colportage, de tout jugement dâapparence
envers les hommes car si un frĂšre ou une soeur nâest pas au courant dâune
médisance dite à son sujet, que celui qui médit fasse attention : Dieu, qui
voit dans le secret ne le sait-il pas ? Sans repentance, sa rétribution tombera
certainement. Que le Tout Puissant nous aide Ă nous comporter avec justice et
vĂ©ritĂ©, sans faire un mauvais usage de notre langue mais quâau contraire elle
soit utilisĂ© pour guĂ©rir, bĂ©nir, rĂ©parer sans pour autant se taire face Ă
lâinjustice et au pĂ©chĂ© des uns et des autres. Que Dieu nous donne de sonder et
de scruter nos voies, de garder lâĂ©quilibre et dâutiliser nos lĂšvres et notre
langue avec sagesse, quâil nous aide Ă discerner comment parler Ă chacun, avec
sagesse et amour, non comme étant animer du désir mauvais de critiquer et de
condamner mais comme étant compréhensif, rempli de compassion, utilisant notre
bouche dans le seul but dâapporter la bĂ©nĂ©diction, la grĂące et la vĂ©ritĂ© en
discernant comment parler de la meilleur façon Ă chacun dâune maniĂšre agrĂ©able
au PĂšre Saint et VĂ©ritable, le Dieu dâIsraĂ«l sans perdre de vue quâil faut
aussi savoir « fermer la bouche aux contradicteurs de la Torah de Dieu ». Que
le Seigneur nous prĂ©serve de lâorgueil spirituel, plus terrible de tous les
venins, quâil nous accorde lâhumilitĂ©, quâil nous donne dâĂȘtre davantage
conscient de nos immenses lacunes afin de sâappuyer constamment sur sa
puissance qui sâaccomplit dans les faiblesses dâun homme ou dâune femme
repentant et confiant dans sa grande bonté. Toutes ces choses, Dieu, nous te
les demandons au nom du Messie YĂ©shoua, qui a permis Ă un si grand nombre de
paĂŻens de sortir de leur vie paĂŻenne, dâabandonner leurs vaines idoles pour se
convertir au Dieu véritable et marcher sur les chemins resserrés du salut et de
la rédemption avec joie du coeur malgré les épreuves, les yeux fixés sur la
rĂ©munĂ©ration glorieuse qui attend les enfants du Dieu dâIsraĂ«l.
Ainsi,
aide nous Seigneur Ă prier comme David cette priĂšre dâun coeur pur et sincĂšre
et nous te supplions de nous exaucer :
« Eternel, mets une garde à ma bouche, Veille sur la
porte de mes lÚvres !
» (Psaumes 141.3)
Amen vé amen.
Etude de Thomas, inspirée des
enseignements de sages dâIsraĂ«l et de lâexcellent ouvrage « la
paracha » du Rav Eliaou Hassan.
Source :
www.rencontrerdieu.com/Â