II- LA COUPE QUI DEBORDE
Le brisement n'est cependant que le
dĂ©but du rĂ©veil. Le rĂ©veil lui-mĂȘme, c'est d'ĂȘtre rempli du Saint-Esprit au point de
déborder ; c'est aussi la vie
victorieuse. Si l'on nous demandait maintenant : « Etes-vous rempli du
Saint-Esprit ? », que
rĂ©pondrions-nous ? Le rĂ©veil, c'est de pouvoir rĂ©pondre oui Ă cette question Ă
n'importe quel moment de la journée. Il n'y a aucun orgueil à l'affirmer, car
c'est entiĂšrement et uniquement l'oeuvre de Dieu et c'est pure grĂące. Tout ce
que nous avons à faire est d'offrir à Dieu un coeur brisé pour qu'il puisse le
remplir et le maintenir dans la plénitude. Murray a dit avec raison : « Comme
l'eau recherche et remplit toujours les lieux les plus bas, ainsi Dieu nous
emplit de sa gloire et de sa puissance dĂšs l'instant oĂč il nous trouve humbles
et vides. » Une image suggestive est celle de la coupe â reprĂ©sentant notre coeur â que nous
tendons à Jésus pour qu'il la remplisse de l'Eau vive. Jésus est représenté
tenant une cruche d'or. Tandis qu'il passe, il regarde notre coupe ; si elle est propre, il l'emplit
jusqu'à la faire déborder. Et, comme il passe toujours, elle peut toujours
déborder. C'est ce que veut dire David, au Psaume 23 : « Ma
coupe déborde. »
Le réveil, c'est quand toi et moi, nous
nous laissons remplir de cette eau vive jusqu'Ă dĂ©border, pour nous-mĂȘmes et
pour les autres, et cela avec une paix constante dans le coeur. On s'imagine
parfois que mourir Ă soi-mĂȘme rend malheureux ; au contraire, c'est le refus de
mourir Ă soi-mĂȘme qui rend misĂ©rable. Plus nous avancerons dans la mort avec
Christ, plus nous connaßtrons sa vie de résurrection, et plus notre paix et
notre joie seront réelles. Sa vie en nous débordera sur notre prochain, avec
une profonde nostalgie de voir les Ăąmes perdues venir Ă Christ et l'ardent
désir que nos frÚres et soeurs chrétiens reçoivent une pleine bénédiction.
Sous
le sang
Il n'y a qu'une chose qui empĂȘche le Seigneur
JĂ©sus de remplir notre coupe :
c'est le péché sous une de ses multiples formes. Il ne saurait remplir des
coupes impures. Tout ce qui procÚde du moi, si infime que cela soit, est péché.
La pitiĂ© de soi-mĂȘme dans les Ă©preuves et les difficultĂ©s, la recherche de ses
intĂ©rĂȘts propres dans les affaires ou le service pour Dieu, le laisser-aller
dans les loisirs, la sensibilité, la susceptibilité, le ressentiment, la
défense de ses droits lorsqu'on est offensé ou accusé, l'égocentrisme, le
repliement sur soi-mĂȘme, les soucis, les craintes, tout cela provient du moi,
tout cela est par conséquent péché et souille notre coupe.
Cependant, tous ces péchés se
trouvaient dans la coupe que le
Seigneur, à Gethsémané, hésita un moment à vider, mais qu'Il but jusqu'à la lie
au Calvaire. Si nous lui permettons de nous révéler le contenu de notre coupe et que nous le lui abandonnions, Il le
purifiera dans son sang précieux. Il ne s'agit pas là simplement d'une
purification du péché, mais encore de la souillure et de la culpabilité qu'elle
entraĂźne, de sorte qu'il n'en reste plus trace en nous. Et, tandis qu'Il
purifie notre coupe, Il la remplit du Saint-Esprit. Nous pouvons ainsi
expérimenter chaque jour à nouveau l'efficacité de ce sang précieux.
Supposons maintenant que nous ayons
laissé le Seigneur Jésus purifier notre coupe et
la remplir, et que, tout à coup, nous cédions à une impulsion, une pensée
d'envie ou de colÚre. Qu'arrive-t-il alors ? Notre coupe, à nouveau souillée,
cesse aussitÎt de déborder. Et, si nous restons vaincus, elle ne déborde plus
jamais.
Pour connaßtre un réveil permanent,
nous devons apprendre Ă garder notre coupe pure.
Ce n'est pas dans la volonté de Dieu qu'un réveil cesse et soit désormais connu
sous le nom de réveil de telle ou telle époque. Si tel est le cas, cela est dû
uniquement au péché,-ces petits péchés que le diable verse dans notre coupe. En
revenant au Calvaire et en expérimentant à nouveau la puissance du sang de
Jésus pour nous purifier instant aprÚs instant du péché, dÚs qu'il apparaßt,
nous apprenons le secret de la sainteté et de la plénitude, d'une coupe constamment purifiée et
constamment débordante.
DĂšs que vous avez conscience d'ĂȘtre
effleuré par des sentiments d'envie, d'irritabilité ou de quoi que ce soit
d'autre, abandonnez-les Ă JĂ©sus en lui demandant de les effacer par la
puissance de son sang. Vous verrez alors que votre réaction charnelle
disparaĂźtra ; la paix reviendra, et la coupe Ă
nouveau débordera. Plus vous rechercherez cette purification, moins vous aurez de
réactions du moi. Mais la purification n'est possible que si nous avons été
préalablement brisés par Dieu sur le point en question. Supposons que nous
soyons irrités par le caractÚre d'une certaine personne : il ne suffit pas
simplement d'apporter notre irritation Ă la Croix, mais il faut encore que nous
soyons brisés et que nous cédions sur toute la ligne, acceptant la maniÚre
d'agir de cette personne comme étant la volonté de Dieu pour nous. Alors, nous
pourrons apporter à Jésus nos réactions égoïstes, sachant que son sang
purifiera ce péché. Lorsque nous avons été purifiés d'un péché, ne continuons
pas Ă nous en lamenter : ne soyons pas prĂ©occupĂ©s de nous-mĂȘmes. Regardons
plutÎt à notre Sauveur victorieux et bénissons-Le de ce que cette victoire est toujours
effective.
Il
existe dans la Parole de Dieu un guide absolument sûr pour régler notre marche
avec Jésus et signaler en nous l'apparition du péché :
« Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été
appelés pour former un seul corps, rÚgne dans vos coeurs. Et soyez
reconnaissants » Colossiens 3:15.
Tout ce qui trouble en nous la paix de Dieu est pĂ©chĂ©, mĂȘme si
cela nous paraĂźt insignifiant. Cette paix doit ----- dans nos coeurs ; selon
une traduction plus littérale, elle est un -----. Si, cependant, Dieu ne nous
rend pas sa paix, c'est le signe que nous ne sommes pas réellement brisés.
Peut-ĂȘtre devons-nous demander pardon Ă quelqu'un d'autre, aussi bien qu'Ă
Dieu. Ou, peut-ĂȘtre, persistons-nous Ă croire que c'est la faute de l'autre.
Mais si nous avons perdu la paix, cela suffit pour nous indiquer clairement qui
est coupable. En effet, le péché d'autrui ne saurait nous faire perdre notre
paix. Dieu veut nous montrer la culpabilité de notre réaction, et c'est
seulement lorsque nous aurons acceptĂ© d'ĂȘtre brisĂ©s sur ce point particulier
que sa paix nous sera rendue.
Si nous sommes prĂȘts Ă nous laisser gouverner par la paix de Dieu,
la mauvaise humeur, l'autoritarisme, la négligence, jusque dans leurs moindres
manifestations, nous sont révélés comme des péchés. Plusieurs fois par jour, et
pour les plus petites choses, nous devrons avoir recours au sang de JĂ©sus, et
nous connaĂźtrons comme jamais auparavant la voie du brisement, au travers de
laquelle JĂ©sus pourra se manifester dans toute sa merveilleuse grĂące.
Cependant, plusieurs d'entre nous ont négligé si souvent les
avertissements de l'arbitre qu'ils ne les perçoivent plus. Les jours se suivent
sans que nous trouvions l'occasion d'ĂȘtre brisĂ©s, et sans que nous ressentions
le besoin d'ĂȘtre purifiĂ©s ; cet Ă©tat est gĂ©nĂ©ralement pire que nous ne le
croyons. Il faut désirer ardemment retrouver la communion avec Dieu, avant
d'accepter de crier Ă Lui pour qu'Il nous montre oĂč nous avons besoin du sang
de JĂ©sus. Pour commencer, Il nous montrera une chose seulement, mais notre
obéissance et notre brisement sur ce point constitueront le premier pas vers le
réveil en nous.
Faiblesse
ou péché ?
Certains se demandent s'il est juste d'appeler péchés des choses
telles que le dĂ©sir de plaire, le repliement sur soi-mĂȘme, la crainte. --,
dit-on parfois. Cependant, c'est le contraire qui est vrai, car, si ces choses
ne sont pas des péchés, il nous faudra les supporter toute notre vie, sans
pouvoir en ĂȘtre dĂ©livrĂ©s. Mais, si ce sont effectivement des pĂ©chĂ©s, alors il
existe une source capable de nous en purifier dĂšs l'instant oĂč, les
reconnaissant comme tels, nous les plaçons sous le sang de Jésus. Et ce sont bien
là des péchés qui proviennent de notre incrédulité, d'une forme rentrée de
l'orgueil, et qui tant de fois ont empĂȘchĂ© le Seigneur d'agir en nous et nous
ont séparés de Lui.
Chapitre 2 du livre « Le Chemin du Calvaire » par Roy
Hessein