Article de Hannah Whitall Smith (10/14)
Source http://www.ccel.orgÂ
(Christian Classics Ethereal Library,
Calvin College).
Article traduit par
Henri Viaud-Murat, publié autrefois sur le site Internet paroledevie.org (site
fermé depuis Août 2007).
Dixième article
d'une série de 14 articles.
Cet article est un
des chapitres du livre : "Christian's Secret of a Happy
Life" (Le secret d'une vie chrétienne heureuse). Jésus a prié, disant
: "Qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux, et toi en
moi !"
Toute ce que Dieu
fait dans la vie du Chrétien est destiné à le conduire dans une union bénie
avec Lui-même, afin que cette prière de notre Seigneur soit exaucée :
"Je leur ai
donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un,
moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, et que le monde
connaisse que tu m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé"
(Jean 17Â : 22-23).
Cette union a
toujours été le plan glorieux du cœur de Dieu pour Son peuple, avant même la
fondation du monde. C'était un mystère caché, à toutes les époques et toutes
les générations. Mais il a été révélé par les Ecritures, et par l'incarnation
de Christ. Et il est aussi accompli, par une expérience concrète, dans la vie
de nombreux enfants de Dieu.
Mais tous ne
connaissent pas cette expérience. Pourtant, elle est offerte à tous, et Dieu n'a
pas fait en sorte qu'elle soit cachée, ou difficile à réaliser. Mais les yeux
de beaucoup de Chrétiens sont trop obscurcis, et leurs cœurs trop plongés dans
l'incrédulité, pour qu'ils puissent entrer dans cette expérience. Mais Dieu
veut faire connaître cette expérience à tous Ses enfants, d'une manière
concrète. C'est pour cela qu'aujourd'hui le Seigneur invite partout les
Chrétiens à s'abandonner à Lui, pour qu'Il puisse produire en eux le bon
plaisir de Sa volonté.
Toutes les étapes de
la vie Chrétienne conduisent à cet objectif. Le Seigneur l'a conçu pour nous.
Il nous faut le comprendre intelligemment, et pleinement consentir à le
poursuivre. Sinon, le travail de l'âme du Seigneur ne sera pas accompli. Son
cœur ne sera pas satisfait, et nos propres cœurs ne trouveront pas leur repos
final, parce que l'objectif divin ne sera pas atteint.
En général,
l'expérience des Chrétiens correspond à l'histoire des disciples. Tout d'abord,
ils ont pris conscience de leur condition et de leurs besoins. Puis ils sont
venus à Christ et se sont soumis à Son autorité. Puis ils L'ont suivi, ont
travaillé pour Lui, et ont cru en Lui. Malgré cela, et bien loin de Son
exemple, ils ont cherché à savoir qui était le plus grand parmi eux, et ils ont
fui loin de la croix. Ils n'ont compris ni la mission ni les paroles du
Seigneur. Ils L'ont abandonné dans le danger. Pourtant, le Seigneur les a
reconnus comme Ses disciples, et les a envoyés prêcher, leur donnant Sa
puissance pour travailler pour Lui. Ils ne connaissaient Christ que "selon
la chair." Il était leur Seigneur et leur Maître, mais Il ne vivait pas en
eux, Il n'était pas leur vie.
Puis vint la
Pentecôte. Les disciples purent connaître le Seigneur comme demeurant en eux.
Par Sa vie en eux, ils pouvaient être unis à Lui. Il était devenu "Christ
en eux," travaillant en eux pour leur donner le vouloir et le faire, selon
le bon plaisir de Sa volonté. Par la loi de l'Esprit de Vie, Il les a délivrés
de l'esclavage de la loi du péché et de la mort, sous laquelle ils étaient maintenus.
La lutte de volontés et d'intérêts qui existait entre eux et le Seigneur cessa.
Une seule volonté les animait, la volonté de leur Dieu. Ils étaient devenus UN
avec Lui.
Tous les Chrétiens
pourront certainement se reconnaître dans cette description, bien que l'étape
finale de leur voyage n'ait pas encore été pleinement atteinte. Cher lecteur,
vous avez peut-être abandonné beaucoup de choses pour suivre Christ. Vous avez
sans doute cru en Lui et travaillé pour Lui. Vous L'aimez, et pourtant vous
n'êtes sans doute pas encore semblable à Lui. Il est bien votre Seigneur, vous
avez confiance en Lui, mais vous n'êtes pas encore un avec Lui. Il y a encore
deux volontés, deux vies, deux intérêts divergents. Vous n'avez pas encore
perdu votre propre vie, afin de ne vivre que de la Sienne. Auparavant, c'était
vous sans Christ. Puis, ce fut vous et Christ. Peut-être est-ce maintenant
Christ et vous. Mais est-ce à présent Christ et Lui seul, sans rien de
vous ?
Peut-être ne
comprenez-vous pas ce que signifie cette union. Certains pensent qu'il s'agit
d'une grande émotion, d'une merveilleuse sensation d'unité, et ils se tournent
à l'intérieur d'eux-mêmes pour examiner leurs émotions. Selon l'état de leurs
émotions, ils décideront du degré de leur union intérieure avec Dieu. Mais
c'est dans ce domaine, plus que dans aucun autre, que nous rencontrons l'erreur
de nous appuyer sur nos sensations et nos sentiments.
Dans son essence,
notre union avec Christ consiste à vivre comme Christ et à avoir le caractère
de Christ. Cela ne concerne pas ce que nous ressentons, mais c'est ce que nous
sommes qui règle la question ! Quelle que soit la grandeur ou l'exaltation
de nos émotions concernant ce thème, si notre caractère n'est pas à l'image de
celui de Christ, si nous n'avons pas avec Lui une union d'objectifs et
d'intentions, une similitude de pensées et d'actions, nous ne pouvons pas
parler d'union avec Christ.
C'est une question de
simple bon sens, et cela correspond aussi à l'enseignement des Ecritures.
Quand nous disons que
deux personnes sont "une," cela signifie que leurs objectifs, leurs
actions, leurs pensées et leurs désirs sont les mêmes. Supposez qu'un ami
déverse sur vous l'expression enthousiaste de son amour et de son union avec
vous. Mais si les objectifs de cet ami, ses actions, et ses conceptions des
choses, sont à l'opposé des vôtres, vous ne pourrez pas dire qu'il existe une
réelle union entre cet ami et vous, quelle que soit votre affection mutuelle.
Pour être véritablement un avec quelqu'un, nous devons avoir les mêmes goûts et
les mêmes aversions, les mêmes joies et les mêmes chagrins, les mêmes
espérances et les mêmes craintes. Comme quelqu'un l'a dit, nous devons regarder
au travers des yeux de l'autre, et penser avec son cerveau. Comme je l'ai déjÃ
dit, il s'agit d'une question de simple bon sens.
Notre union avec
Christ ne peut se juger par aucune autre règle. Il est hors de question d'être
un avec Lui, si notre nature, notre vie et notre caractère ne sont pas
semblables aux Siens. Si nos pensées et nos voies ne sont pas semblables Ã
celles de Christ, nous ne sommes pas un avec Lui, quoi que nous ressentions.
J'ai connu des
Chrétiens qui n'avaient pratiquement rien de semblable à Christ dans leur
caractère, mais qui prétendaient être un avec Christ, de la manière la plus
étroite, simplement parce qu'ils étaient très émotionnels, et qu'ils
éprouvaient pour Christ des sentiments d'amour extatique. Je ne connais rien de
plus triste ! Le Seigneur pensait certainement à de telles personnes,
quand Il a dit, dans Matthieu 7Â : 21Â : "Ceux qui me
disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume
des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les
cieux." Il ne voulait pas dire que la volonté de Dieu était arbitraire,
mais Il annonçait clairement les choses telles qu'elles étaient. Il est clair
qu'il doit en être ainsi. C'est comme si nous disions : "Personne ne
peut rejoindre les rangs des astronomes, s'il n'est pas lui-même
astronome !" Ce ne sont pas nos émotions qui feront de nous un
astronome, mais notre vie et nos actions. Nous devons donc être effectivement un avec Christ, et
pas seulement sentir que nous sommes un avec Lui !
On ne peut pas
échapper à la nature inexorable des choses, surtout dans ce domaine. Si notre
caractère, notre vie et nos actions ne sont pas semblables à ceux de Christ,
nous ne pouvons pas être un avec Lui. Il n'y a aucun autre moyen d'être un avec
Lui ! Nous devons être "participants de Sa nature." Sinon, nous
ne pouvons pas être participants de Sa vie. Car Sa vie et Sa nature sont un.
Mais les Chrétiens
émotionnels ne comprennent pas toujours cela. Ils se sentent si proches de Christ, si
unis à Lui, qu'ils croient que cela doit être vrai. Ils négligent de considérer
la nécessité absolue d'être aussi un avec le caractère et le comportement de
Christ. Ils font reposer leurs espérances et leur confiance sur la nature
délicieuse de leurs émotions et de leurs sentiments exaltés, qui leur font
croire qu'ils sont nécessairement un avec le Seigneur, sinon ils ne pourraient
pas faire des expériences aussi riches et aussi saintes !
C'est un fait
psychologique que de telles émotions peuvent être produites par d'autres causes
que des influences purement divines. Elles dépendent largement du tempérament
et des conditions physiques de certaines personnes. Il est donc très dangereux
de dépendre de nos émotions et d'en faire le critère de notre union spirituelle
avec Christ. Il peut en résulter une grave séduction spirituelle, comme celle
dont nous met en garde Luc 6Â : 46-49Â : "Pourquoi m'appelez-vous
Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ? Je vous
montrerai à qui est semblable tout homme qui vient à moi, entend mes paroles,
et les met en pratique. Il est semblable à un homme qui, bâtissant une maison,
a creusé, creusé profondément, et a posé le fondement sur le roc. Une
inondation est venue, et le torrent s'est jeté contre cette maison, sans
pouvoir l'ébranler, parce qu'elle était bien bâtie. Mais celui qui entend, et
ne met pas en pratique, est semblable à un homme qui a bâti une maison sur la
terre, sans fondement. Le torrent s'est jeté contre elle : aussitôt elle
est tombée, et la ruine de cette maison a été grande."
Nous pouvons dire
avec ravissement et adoration : "Seigneur, Seigneur," mais
faisons-nous ce qu'il dit ? Car le Seigneur nous dit bien que c'est cela,
après tout, qui est le plus important.
Par conséquent, si,
étant conduits par nos sentiments, nous donnons notre témoignage dans des
réunions, ou auprès de nos amis, ou même dans notre propre cœur devant le
Seigneur, en disant que nous demeurons en Lui, nous ferions bien de considérer
avec le plus grand sérieux ces paroles du Saint-Esprit : "Celui qui
dit qu'il demeure en lui doit marcher
aussi comme il a marché lui-même" (1 Jean 2 : 6).
Si nous ne marchons
pas comme Il a marché Lui-même, il n'est pas possible que nous demeurions en
Lui, quelles que soient les impressions ou les sensations qui nous le feraient
croire.
Si vous êtes déjà un
avec Christ, vous serez rempli de douceur envers ceux que vous rencontrez. Vous
supporterez tout sans vous plaindre. Si l'on vous injurie, vous ne répliquerez
pas. Vous accepterez que l'on vous piétine, comme Christ l'a accepté, et vous
n'éprouverez que de l'amour pour vos persécuteurs. Vous rechercherez l'honneur
des autres et non le vôtre. Vous irez occuper la place la plus basse, et vous
serez le serviteur de tous, comme Christ l'a été. Vous aimerez réellement vos
ennemis, et vous ferez du bien à ceux qui vous exploitent avec mépris. Bref,
vous vivrez une vie à la ressemblance de celle de Christ. Extérieurement comme
intérieurement, vous manifesterez l'Esprit de Christ, et vous marcherez au
milieu des hommes comme Il a marché. Chers amis, c'est cela, être un avec
Christ. Si tout cela ne fait pas partie de votre vie, Ã votre mesure, vous
n'êtes pas un avec Christ, quelles que soient l'exaltation et l'extase que vous
procurent vos sentiments.
Etre un avec Christ
est quelque chose de trop merveilleux et de trop solennel, c'est une expérience
bien trop puissante, pour que cela soit vécu comme une simple conséquence de
vos sentiments exaltés. Jésus était saint. Ceux qui sont un avec Lui doivent
aussi être saints. Il n'y a aucun moyen d'échapper à ce fait tout simple et
parfaitement évident.
Quand notre Seigneur
a tenté de nous faire comprendre en quoi consistait Son union avec Dieu Son
Père, Il a employé des mots tels que ceux-ci : "Je fais toujours ce
qui Lui est agréable," "je fais toujours ce qu'Il me demande,"
"le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit
faire au Père ; et tout ce que le Père fait, le Fils aussi le fait
pareillement," "je ne puis rien faire de moi-même : selon que
j'entends, je juge ; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche
pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé," "les
paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; et le Père qui
demeure en moi, c'est lui qui fait les Å“uvres. Croyez-moi, je suis dans le
Père, et le Père est en moi ; croyez du moins à cause de ces œuvres."
La preuve de Son
union avec le Père était le fait qu'Il accomplissait les mêmes œuvres que Son
Père. Il en est de même pour nous. Notre Seigneur a pu dire de Lui-même qu'Il
demandait à être cru, parce qu'Il faisait les œuvres de Son Père. Il doit
certainement en être de même pour Ses disciples !
"Un bon arbre ne
peut pas produire du mauvais fruit, ni un mauvais arbre produire du bon
fruit." C'est une vérité éternelle. Ce n'est pas une question de
volonté ! Un bon arbre est
incapable de produire du mauvais fruit ! Un Chrétien qui
est un avec Christ ne peut faire autrement que de produire une vie semblable Ã
celle de Christ, de même qu'une vigne ne peut produire que du raisin. Elle ne
produira certainement pas des chardons !
Ne croyez pas que je
rejette les émotions. Au contraire, je crois que ce sont de précieux dons,
quand elles viennent de Dieu. On doit vraiment se réjouir de pouvoir éprouver
des émotions. Ce que je conteste, c'est le fait de vouloir faire de nos
émotions le critère de notre état spirituel et de nos relations avec les
autres, ainsi que le fondement de notre foi. Laissons nos émotions se
manifester et s'évanouir, selon qu'il plaira à Dieu, mais n'en tenons aucun
compte ! Ce qui est nécessaire, c'est de considérer que la vraie marque de
notre union avec Christ sera toujours la qualité de notre caractère, de notre
vie et de notre comportement de tous les jours. Alors tout ira bien. Car
"celui qui dit : je l'ai connu, et qui ne garde pas ses
commandements, est un menteur, et la vérité n'est point en lui. Mais celui qui
garde sa parole, l'amour de Dieu est véritablement parfait en lui: par là nous
savons que nous sommes en lui" (1 Jean 2Â : 4-5).
Cher lecteur, il se
peut que le triste problème de votre vie soit que vous regrettez d'éprouver si
peu de bons sentiments. Vous faites tout votre possible pour produire les
sentiments dont vous entendez parler autour de vous, mais en vain. Vous priez
avec ferveur pour cela, mais vous êtes souvent tenté de faire des reproches Ã
Dieu, parce qu'Il ne vous accorde pas ce que vous désirez. Et vous êtes rempli
d'une angoisse presque intolérable, parce que vous pensez que le fait de ne pas
éprouver ces émotions est le signe que votre âme n'est pas unie à Christ. Vous
jugez en fonction de vos sentiments, et vous pensez qu'il n'y a pas d'autre
moyen de juger.
Voici un conseil que
je vous donne : laissez tranquilles vos sentiments, et ne leur prêtez
aucune attention ! Ils n'ont rien à faire avec la question de notre union
avec Christ ! Ils ne sont pas les indicateurs de votre état spirituel. Ils
ne sont que les indicateurs de votre tempérament, et de votre condition
physique ou psychologique actuelle. Souvent, des personnes très peu
spirituelles passent par des expériences émotionnelles très puissantes. Nous le
savons tous, parce que nous avons déjà assisté à des réunions de réveil ou Ã
des conventions. J'ai eu moi-même une domestique noire qui s'évanouissait
parfois sous l'effet d'expériences émotionnelles très puissantes, et
merveilleuses pour elle, chaque fois qu'il y avait des réunions de réveil dans
son église. A d'autres moments, elle ne manifestait guère les signes d'une
vraie spiritualité. Elle n'avait même pas une très bonne moralité. Pourtant,
s'il y a quelque chose que la Bible enseigne clairement, c'est bien cela,
qu'une véritable nouvelle naissance spirituelle doit s'accompagner d'une vie et
d'une marche chrétiennes semblables à celles de Christ. Il ne peut pas en être
autrement. Mais je crains que certains Chrétiens aient complètement séparé ces
deux choses, et qu'ils accordent une importance exagérée à leurs expériences,
au détriment de la qualité de leur marche chrétienne. Ils en sont venus Ã
s'occuper bien davantage de leurs émotions que de leur caractère.
Dans le Sud des
Etats-Unis, une certaine assemblée noire était une plaie pour tout son
voisinage, car beaucoup de ses membres ne se privaient pas de voler, de mentir,
et de violer les règles les plus élémentaires de la moralité, sans en éprouver
apparemment le moindre problème de conscience. Pourtant, une grande "puissance"
et des émotions très fortes se manifestaient dans leurs réunions. Quelqu'un
finit par évoquer ce problème devant le pasteur, en le suppliant de prêcher un
sermon sur la nécessité de produire le fruit de l'Esprit, et en dénonçant les
péchés de sa congrégation. Il répondit : "Ah, monsieur, je sais
qu'ils se comportent mal ! Mais quand j'essaye de les reprendre, cela
jette un grand froid sur nos réunions !"
Vous ne pouvez pas
agir sur vos émotions, mais vous pouvez agir sur votre caractère, si vous le
voulez ! Vous pouvez être tellement rempli de Christ que vous manifesterez
la vie de Christ. Et si vous manifestez la vie de Christ, c'est que vous êtes
un avec Lui, d'une manière vitale et essentielle, même si vos sentiments et vos
émotions vous disent que c'est impossible !
A présent que nous
avons vu en quoi consiste notre union avec Christ, je voudrais à présent
aborder un autre point : comment réaliser cette union ?
Il nous faut tout
d'abord considérer les faits, et nous situer par rapport à ces faits.
Il est écrit dans 1
Cor. 3 : 16 : "Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de
Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ?" Pourtant, quand vous
lisez le début de cette épître, vous constatez que ceux à qui ces merveilleuses
paroles étaient adressées étaient des "bébés en Christ," encore
charnels, qui marchaient selon l'homme. Vous pouvez donc comprendre que cette
merveilleuse union avec Christ, ce glorieux et ineffable mystère d'un Dieu
demeurant dans Ses créatures, constitue le privilège du plus faible et du plus
faillible des Chrétiens ! Dieu ne vous demande donc pas d'atteindre
quelque chose que vous ne possédez pas, mais de réaliser ce que vous avez déjÃ
en Christ. Tous ceux qui croient au Seigneur Jésus bénéficient de la même
grâce ! Leur corps est le temple du Saint-Esprit qui demeure en eux, et
c'est un don de Dieu.
Il me semble que les
choses se passent de la manière suivante. Tout se passe comme si Christ demeure
dans une maison, mais qu'Il est enfermé dans un placard reculé, inconnu et
ignoré des habitants de cette maison. Le Seigneur désire ardemment Se faire
connaître et S'unir à eux dans tous les détails de leur vie quotidienne. Il
veut partager leurs intérêts, mais Il ne peut pas les forcer à faire attention
à Lui. Son amour ne peut être pleinement satisfait que si les habitants de la
maison recherchent volontairement Sa communion. Les jours passent dans cette
demeure privilégiée, mais ses occupants continuent à ignorer leur merveilleux
privilège. Ils vaquent à leurs affaires sans même penser à la présence de leur
merveilleux Invité. Ils dressent leurs plans sans Lui en parler. Ils ne savent
pas que Sa sagesse peut les guider et que Sa puissance peut les protéger. Les
jours et les semaines s'écoulent tristement dans la solitude, alors qu'ils auraient
pu être remplis de la douceur de Sa présence !
Mais, soudain,
retentit cette proclamation : "Le Seigneur est dans la
maison !"
De quelle manière le
propriétaire va-t-il réagir à cette annonce ? Va-t-il exprimer sa profonde
reconnaissance, et ouvrir toute grande la porte, pour laisser entrer son
glorieux Invité ? Ou va-t-il hésiter en tremblant, effrayé de Sa présence,
et se réfugier dans un coin pour éviter Son regard auquel rien n'échappe ?
Cher ami, je
t'annonce cette joyeuse bonne nouvelle : le Seigneur demeure dans ton
cœur ! Depuis le jour de ta conversion, Il demeure en toi, mais tu as vécu
dans l'ignorance de Sa présence. Chaque seconde de ta vie aurait pu être vécue
dans la lumière glorieuse de Sa douce présence, et toutes tes décisions auraient
pu bénéficier de Son conseil. Mais, parce que tu ne le savais pas, et que tu
n'as pas réalisé qu'Il était là , ta vie a été solitaire et remplie d'échecs.
Mais, maintenant que je te fais cette proclamation, comment vas-tu
réagir ? Es-tu heureux qu'Il soit en toi ? Veux-tu ouvrir toutes les
portes de ton cœur pour L'accueillir ? Veux-tu, avec joie et
reconnaissance, abandonner les rênes de ta vie entre Ses mains ? Veux-tu
Le consulter en toute occasion, Le laisser prendre toutes les décisions de ta
vie, et marquer chacun de tes sentiers ? Veux-tu L'inviter dans tes
appartements les plus intimes, et partager avec Lui tous tes secrets ?
Veux-tu répondre "OUI !" à Son désir ardent de S'unir à toi, et
Lui confier, avec joie et sans hésitation, tout ce qui concerne ta vie ?
Si tu le veux, ton âme commencera à connaître quelque chose de la joie d'être
une avec Christ.
Pourtant, tout ce que
je viens de décrire n'est qu'une faible représentation de la réalité
bénie ! Il est déjà glorieux d'avoir Christ demeurant dans notre maison ou
notre cœur. Mais il est bien plus glorieux encore d'être introduit dans une
union effective avec Lui, et d'être avec Lui une seule volonté, un seul propos,
un seul intérêt, une seule vie ! Des paroles humaines ne peuvent exprimer
une telle gloire. Pourtant, je désire l'exprimer. Je voudrais donner à votre
âme la faim inextinguible d'atteindre cette réalité, et faire en sorte que vous
ne puissiez avoir aucun repos avant de l'atteindre ! Comprenez-vous bien
ce que signifient ces paroles : être
un avec Christ ? Pouvez-vous saisir même le plus petit
commencement de leur signification ? Votre âme n'exulte-t-elle pas Ã
l'idée d'une destinée aussi merveilleuse ? Car il s'agit bien d'une
réalité ! Cela signifie que nous sommes appelés à ne posséder aucune autre
vie que la Sienne, à n'avoir aucune autre volonté que Sa volonté, aucun autre
intérêt que Ses intérêts, à partager Ses richesses, à pénétrer dans Ses joies,
à connaître Ses peines, à manifester Sa vie, à posséder Sa pensée, à réfléchir,
à sentir, à agir et à marcher comme Lui ! Oh, qui aurait pu rêver d'une
destinée semblable à la nôtre !
Cher ami, veux-tu que
cette destinée soit la tienne ? Le Seigneur ne te l'imposera pas, car Il
veut que tu sois Son compagnon et Son ami. Une union forcée ne serait pas
compatible avec Son désir. Tu dois répondre volontairement.
La fiancée doit
répondre "oui" à son fiancé sans y être forcée. Sinon leur union ne
leur procurera aucune joie. Peux-tu répondre "oui" à ton Seigneur, de
tout ton cœur ?
Il s'agit d'une
transaction tellement simple, et pourtant tellement réelle ! Il n'y a que
trois pas à faire ! Tout d'abord, il faut être convaincu que les Ecritures
enseignent bien que Dieu vient demeurer en ceux qui croient en Jésus-Christ. Il
faut ensuite abandonner tout notre être au Seigneur, pour qu'Il nous possède
complètement. Enfin, il faut croire qu'Il a bien pris possession de nous, et
qu'Il est venu demeurer en nous.
Commence donc à te
reconnaître comme mort à ta vie passée, et à reconnaître Christ comme ta seule
vie. Maintiens fermement cette attitude, en confessant : "J'ai été
crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est
Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la
foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi"
(Galates 2 : 20). Répète-le jour et nuit,, jusqu'à ce que cela devienne la
respiration habituelle de ton âme. Dépouille-toi par la foi de la vie de ta
vieille nature, et revêts-toi concrètement de ta nouvelle vie en Christ. Que
cet acte, en se renouvelant constamment, devienne l'attitude normale de tout
ton être. En continuant à pratiquer cela chaque jour, tu verras que tu porteras
continuellement dans ton corps la mort du Seigneur Jésus, pour que la vie de
Jésus puisse se manifester dans ton corps mortel.
Tu apprendras ainsi Ã
savoir ce que signifie le salut. Et tu partageras avec émerveillement les
secrets du Seigneur, ce dont tu n'avais jamais rêvé jusque-là  !
Combien j'ai
erré ! Mais Dieu est ma demeure,
Dieu Lui-même est ici
présent !
Pourquoi ai-je porté
mes yeux aussi loin,
Alors qu'Il est
partout, et si proche ?
Pourtant, dans Sa
proximité,
Dieu n'était jamais
bien loin.
Il vit en moi, et mon
esprit
Est la demeure qu'Il
chérit le plus !
Tout ce temps où je
me croyais
Seul, perdu et
fatigué,
Sans joie, je
marchais sur la terre,
Alors que j'étais
moi-même le sanctuaire de Dieu !
Source :
http://www.latrompette.net/
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