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Ce
qui nous perd, c’est notre impatience ; elle révèle ce que contient notre cœur.
Les problèmes et les besoins autour de nous sont trop énormes, trop urgents.
Notre vie personnelle, notre famille, notre église réclament à grands cris des
solutions, des moyens pratiques pour produire un minimum d’ordre, de stabilité.
Il y a des pressions financières, un monde Ă Ă©vangĂ©liser, une vie conjugale Ă
sauver, un monde qui nous observe et auquel il faut bien montrer que ce
christianisme que nous professons est authentique.
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En
de pareilles circonstances, qui pourrait supporter d’attendre ? Est-ce vraiment
mal de faire semblant, ou d’exagérer, rien qu’un tout petit peu ? De se
cramponner à ces vieux moyens, ces vieux systèmes qui ont si bien marché
autrefois, et qui marchent encore auprès du monde qui nous entoure ?
D’ailleurs,
ne serait-ce pas vouloir être « hyper spirituel », ne serait-il pas
irresponsable d’attendre plus longtemps ?Â
L’unique chose qui nous convaincra
d’attendre, nous empêchant de quitter l’arche et d’accrocher au passage quelque
vestige flottant de notre vieille humanité, c’est un amour passionné de la
vĂ©ritĂ©, et la haine de tout ce que contamine le mensonge.Â
En l’absence de cet
empêchement intérieur, nous nous hâterons de saisir tout ce qui passe à notre
portée ; nous accepterons de feindre des sentiments, de manipuler autrui.
Lorsque cela se produit, ce n’est pas la colombe que nous trouvons là ,
demeurant avec nous, mais un oiseau d’un tout autre genre, beaucoup moins
patient, beaucoup moins exigent !
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Tout
un livre, dans le nouveau testament, est consacré aux actes des apôtres, mais,
chose remarquable, le livre commence dans l’inaction totale. La Croix
appartient désormais à l’histoire, Jésus est ressuscité ; à présent les
disciples croient en Lui et pourtant il est Ă©crit : " comme il se trouvait
avec eux, il leur recommanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre
… (Ac 1.4)".
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Attendre
n’est jamais facile. C’est une sorte de souffrance, d’autant plus aigüe que
nous sommes entourĂ©s de dangers, de besoins.Â
Cependant, après une expérience personnelle extrêmement intense auprès
de Jésus trois années durant, après avoir été instruits sur le Royaume pendant
quarante jours par le Seigneur ressuscité, voilà qu’il était demandé aux
disciples d’attendre. Jésus le savait bien : la tâche qui les attendait était
trop importante pour qu’ils s’en acquittent en comptant sur leurs connaissances
et sur leur expérience. Il leur dit d’attendre une puissance, moins pour
pouvoir " donner leur témoignage " que pour être des témoins Ac 1.8.
Cette nécessité d’être est toujours plus importante et plus exigeante que la
nécessité de faire.
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JĂ©sus
a instruit ses disciples au sujet du Royaume pendant autant de jours que la
pluie tomba lors du séjour de Noé dans l’arche. Ecouter Jésus en personne
enseigner sur le Royaume, c’est peut-être moins une école qu’un baptême, par
lequel toutes nos idées sur le Royaume, sur l’église et sur le témoignage sont
submergées sous les eaux et évacuées. Si nous pouvions recevoir cet enseignement-là ,
nous serions bien plus disposés à attendre : nous serions incapable de faire
autre chose que d’attendre la puissance d’en haut.
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(Extraits
du livre "L’ESPRIT DE VERITE"Â
de Arthur Katz et Paul Volk)
Source :
http://www.bible-foi.org
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