Je crie Ă Dieu, chaque jour, Ă chaque heure,
constamment, pour recevoir mille fois plus de son amour.
Le sacrifice a été consommé; tout ce qui est de moi
doit disparaître.
Me perdre en Dieu, c’est ma gloire.
Je ne veux rien en moi que Christ : dans mes
pensées, dans mes paroles, dans ma prédication, dans mes prières …
Je pénètre de plus en plus en Lui. Là , le bruit du
Moi, du monde et du péché n’existe plus; tout est amour, calme et repos; les
yeux fixés sur Lui, le coeur est ferme, la langue déliée; l’Esprit dirige tout.
C’est là le salut acquis à tous les croyants, c’est la glorieuse liberté des
enfants de Dieu.
C’est un bien qui est pour vous, et je demande Ă
Dieu que vous ne puissiez jamais être satisfaits tant que vous ne le possédez
pas.
Si les chrétiens en général en sont dépourvus,
c’est qu’il y a parmi eux trop de sommeil, pas assez de jeûne et de
renoncement, de travail pour le salut des âmes. Trop de conversations mondaines,
trop de prédications … c’est trop : entendre, entendre, entendre, et pas assez
s’exprimer, sonder son coeur et ses voies dans la prière.
Beaucoup passent tout le dimanche en public, et
quand ils n’entendraient que des anges [leur prêcher], ils n’en seraient pas
moins rétrogrades.
C’est étonnant de voir avec quelle facilité Satan
dupe les chrétiens : en un instant il remplit les cerveaux et vide les coeurs …
Dans toutes les églises, Satan s’est servi de la
beauté extérieure, celle de la forme, pour faire oublier la beauté intérieure,
celle de la pureté du coeur. Est-ce trop tard pour comprendre ?…
… Je vois dans quel misérable état se trouve tout
le monde [chrétien] : personne n’a vraiment la paix, sauf ceux qui ont tout
quitté pour Jésus-Christ, et qui Le suivent.
Ceux-là seuls, qui se sont abandonnés à Dieu et qui
vivent dans la prière continuelle, sont des gens pratiques, pour la terre et
pour le ciel. Ils traversent le monde avec calme, ils sont résignés à toute
croix que Dieu voudra leur envoyer, et c’est de la plus grande croix qu’ils
font leur plus grande gloire.
Ceux qui ne se sont pas abandonnés à Dieu, pour
vivre dans la prière, trouvent dans chaque croix un sujet de perplexité qui
leur enlève le peu d’amour et de patience qu’ils ont.
Etre tout rempli de vie pour Dieu, c’est en quelque
sorte jouir deux fois du Ciel; tandis que ceux qui sont inconstants, n’étant
pas entièrement chrétiens, souffrent deux enfers.
J’ai constaté beaucoup de fraternité entre
chrétiens, et l’on m’a reçu avec un grand respect. Le Seigneur a signalé sa
présence avec moi dans plusieurs localités; presque chaque soir les auditoires
ont été remués et j’ai vu une vingtaine de personnes arriver au salut. Je crois
que j’en aurais vu bien davantage, si j’avais pu trouver un homme de prière. J’ai vu beaucoup d’excellentes personnes,
mais aucune qui sache lutter avec Dieu…
Texte de William Bramwel, 1792
paru dans le n°27 (le sarment)
Source :
www.lesarment.com