Des
bénédictions mais sans payer le prix de l’obéissance, du réconfort sans
consentir de sacrifice, du bonheur mais sans repentance personnelle.
Aujourd’hui,
nombre de responsables d’églises communiquent Ă leurs auditoires un message Ă
la fois agréable à entendre, inspirant et positif. En fait, les bancs de leurs
églises sont remplis de croyants dont le seul désir est de se laisser bercer
par ces promesses ! Ce n’est là pourtant que la moitié de l’Évangile, et une
moitié d’Évangile n’est pas l’Évangile du tout. De loin, on dirait un
christianisme authentique, mais c’est une illusion. Leur évangile est dénué de force
et de puissance. Malgré son côté attrayant, il se révèle incapable d’accomplir
le but ultime de Dieu qui vise Ă la transformation radicale de chaque individu.
Il
est certainement plaisant d’aller dans une église où tout est positif, mais on
n’a là qu’une version
light de la vie chrétienne qui met l’accent sur les promesses
grandioses et lumineuses de bénédictions et passe sous silence les exigences de
courage, d’obéissance et de sacrifice du chrétien.
Un
pasteur me convia récemment à venir prêcher dans son église. Je pris l’avion
pour me rendre dans sa localité, et m’entretins avec lui le samedi après-midi.
Il me confia qu’il avait recours à une nouvelle stratégie pour favoriser la croissance
en nombre de son assemblée. Confiant, il m’expliqua : «nous avons
agrandi notre café-restaurant, de sorte qu’il n’a pas son pareil en ville ! De
plus, notre service médias fait un travail formidable tous les dimanches. On
est “tendance”,
avant-gardistes; on présente bien. Je suis heureux que vous ayez pu venir ce
week-end.»
Il
se garda de la dire, mais j’eus la nette impression que, selon lui, mon séjour
dans son église serait pour moi un temps d’apprentissage unique.
Le
lendemain matin, en effet, je fus impressionné par toute la mise en scène. Une
vidéo sembla tout droit sortie des studios d’Hollywood; la musique était forte et
divertissante. Lorsque le pasteur me présenta, le groupe musical
joua quelques accords, comme pour signaler que j’entrais dans l’arène.
L’ambiance était euphorique.
Ce
matin-là , j’ai prêché sur la puissance de Christ qui nous libère des forteresses
sataniques et des péchés secrets. D’après l’expression que je
pouvais lire sur les visages dans l’assemblée, c’était un message qu’ils
n’avaient pas entendu depuis longtemps, peut-être même jamais auparavant. Le
pasteur m’avait dit de ne pas “faire
d’appel, afin de ne pas mettre les gens mal à l’aise”. Je n’avais pas
remarqué la petite pendule numérique installée sur la chaire, et calée sur
trente minutes. Vers la fin de mon message, les gens Ă©taient visiblement Ă©mus.
Soudain, l’alarme de la pendule retentit. Toute l’assemblée pouvait l’entendre
! J’ai demandé au pasteur : «Souhaitez-vous
vraiment que je m’arrête maintenant ?» Il secoua la tête et me fit signe de
continuer. Ce jour-là , les gens ont versé des larmes de repentance et se sont prosternés
devant la merveilleuse grâce et la sainteté de Jésus.
Lors
du déjeûner, ce même jour, je demandai au pasteur : «Est-ce que votre café-restaurant et votre service médias vous aident
vraiment à voir des vies transformées ?»
Il
baissa les yeux et secoua la tête. «Non, pas vraiment…».
—
Mon ami, je sais que vous croyez que l’Évangile est puissant pour transformer
des vies. Lorsque la puissance transformatrice de Dieu est Ă
l’œuvre, on assiste à des changements de vie, des réconciliations de couples,
et on voit des chrétiens se consacrer volontiers en raison de leur amour ardent
pour Dieu. Permettez-moi de vous donner quelques conseils : laissez tomber le
cappucino, et recherchez la présence saisissante de Christ.
—
Je suppose que je me suis égaré, dit le pasteur à voix basse. J’ai
abandonné l’amour et la puissance rédemptrice de l’Évangile pour faire la
promotion d’un spectacle. (Il soupira profondément et me regarda droit dans les
yeux). Pasteur Glen, pouvez-vous m’aider ?
Oui,
il nous faut plus, il nous faut la réalité de l’Évangile. En lisant la Bible,
j’ai découvert de nombreux passages qui représentent un défi pour ma vie personnelle.
Quelques uns sont compliqués et difficiles à interpréter. Je ne parle pas de
ceux-là . Je fais allusion à ceux qui sont clairs comme de l’eau de roche… ceux
qui viennent me bousculer dans ma zone de confort.
Question de vie ou de mort
JĂ©sus avait les mots justes. Il Ă©tait doux
comme un agneau. Il accueillait les parias comme ses amis, touchait les lépreux
pour les guérir, et prenait les enfants dans ses bras. Mais il exigeait
en retour une loyauté sans faille ainsi qu’une obéissance à toute épreuve, ni
plus, ni moins. Si nous nous concentrons exclusivement sur sa bonté et sa
compassion, notre perception de son caractère, de ses desseins et de son cœur
n’est que partielle.
Ă€
notre époque, de nombreux chrétiens sont convaincus que Jésus-Christ est venu
sur terre pour les rendre heureux et leur assurer la prospérité. Dans l’univers
de l’Église, on note une tendance à graviter autour de livres et de messages
qui mettent l’accent sur la réussite, l’épanouissement personnel et le plaisir
Ă©gocentrique. Ă€ la moindre dĂ©ception, la logique pousse ces chrĂ©tiens-lĂ Ă
croire que Dieu les a laissé tomber. Parce que la souffrance ne saurait faire
partie du plan ! Ils prennent alors Dieu pour quelqu’un de méchant, étant donné
qu’il permet la souffrance. Or, Christ n’est pas venu pour rendre notre égoïsme et nos
péchés plus acceptables à nos yeux. Il est venu nous pardonner nos
péchés, nous transformer et changer nos cœurs, afin que nous trouvions le péché
détestable et non désirable. Pour que cela se produise, quelque chose doit
mourir au plus profond de nous-mĂŞmes.
Voici la vérité : Jésus-Christ n’est pas venu dans le but juste de
vous blesser; il est venu pour crucifier votre chair.
Peu
de temps avant son arrestation, Jésus dit à Philippe et à André : «En vérité, en vérité, je vous le dis, si le
grain de blé tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte
beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perd, et celui qui a de la haine pour
sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle.» (Jean 12/24).
JĂ©sus
n’est pas venu dans le but d’améliorer un tant soit peu nos vies normales,
pécheresses et égoïstes.
Il est venu transformer
radicalement la vie telle que nous la connaissons.
Il
est venu mettre un terme Ă nos
existences corrompues afin que nous puissions découvrir la vie véritable. Un
grain de blé ne peut germer qu’à condition de « mourir » après avoir été planté.
Jésus fait référence à sa propre mort, à son ensevelissement et à sa
résurrection proche, mais ce principe nous est également destiné.
Si nous aimons notre vie pécheresse (NDLR : tournée vers
nous-mêmes) au point de rechercher avant tout le succès, le plaisir
et l’approbation des hommes, notre vie spirituelle finira par dépérir et
mourir.
En revanche, si notre amour pour ces contrefaçons meurt (si
nous n’avons « rien à faire » de ces choses-là ), nous ferons l’expérience de la
véritable aventure qui consiste à aimer et suivre Christ. Voilà ce qu’est la
vraie vie ! Le
choix nous appartient.
Extrait du livre de Glen
Berteau «Le christianisme light»
Source : https://lesarment.com