Le 8 avril dernier, le gouvernement de Khartoum a donné aux chrétiens trente jours pour, soit quitter le pays, soit se faire enregistrer en tant que citoyens soudanais. Mais à leur grande surprise, ces chrétiens se sont rendus compte que les voies terrestres aussi bien qu’aériennes vers le Soudan du Sud avaient été fermées !
Ceux qui souhaitaient partir pour le Soudan du Sud se retrouvent donc pris au piège dans un pays où l’islam ne cesse de se radicaliser et qui n’hésite pas à considérer les chrétiens comme des ennemis à combattre. En effet, le Soudan se considère en guerre avec le Soudan du Sud depuis que les forces armées des deux pays s’opposent dans la région pétrolière d’Heglig.
« Ils ont brûlé des bibles »
Le 21 avril, des centaines de personnes, principalement des extrémistes islamistes ont attaqué le centre de formation dirigé par l’Eglise Presbytérienne du Soudan à Khartoum. « Ils ont brûlé des bibles et mis le feu au centre de formation des évêques ainsi qu’aux résidences des étudiants » raconte le pasteur Youssif Matar Kodi.
Déjà le 9 avril, l’école biblique de Gerief Ouest, qui forme des pasteurs de toutes dénominations, avait été attaquée par une centaine de musulmans qui proclamaient que le centre se trouvait sur « la terre musulmane de leurs ancêtres ».
Un étudiant de l’école raconte qu’ils étaient en pleine réunion de prière lorsque les assaillants sont arrivés. « Le fait que personne n’ait été blessé est une réponse aux prières qui sont montées vers Dieu à ce moment-là » témoigne-t-il.
Le nombre de chrétiens habitant encore au Soudan est pour l’instant inconnu, car depuisl’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011, beaucoup d’entre eux ont quitté le nord pour le sud.
Lors de la partition du pays en deux Etats distincts, le Nord a pris le nom de « Soudan » et le Sud a pris le nom de « Soudan du Sud ».
Photo : Devant une Ă©glise au Soudan
