Source http://www.ccel.org
(Christian Classics Ethereal Library,
Calvin College).
Article traduit par
Henri Viaud-Murat, publié autrefois sur le site Internet paroledevie.org (site
fermé depuis Août 2007).
Premier article
d'une série de 14 articles.
Cet article est un
des chapitres du livre : "Christian's Secret of a Happy
Life" (Le secret d'une vie chrétienne heureuse). L'auteur explique ce
qu'est la vraie foi, et comment l'exercer.
Dans la progression
de notre âme, hors du désert de l'expérience chrétienne, et jusqu'à notre
entrée dans la terre où coule le lait et le miel, la première étape est celle
de la consécration. La seconde est celle de la foi. Là , comme pour la première
étape, l'ennemi est très habile pour accumuler devant nous des obstacles et des
difficultés.
Quand l'enfant de
Dieu ouvre ses yeux spirituels pour réaliser la plénitude qui l'attend en
Jésus, il désire ardemment s'approprier cette plénitude. Il entend alors de
tous les côtés, de la part de tous ceux qui l'enseignent, qu'il ne peut
recevoir cette plénitude que par la foi. Mais ce thème de la foi est enveloppé
d'un tel mystère dans son intelligence, que cette déclaration, au lieu de
l'éclairer sur les moyens d'entrer dans cette plénitude, l'enfonce dans un
abîme de perplexité.
Il se dit :
"Bien entendu, tout s'obtient par la foi. Je sais que toutes choses, dans
la vie chrétienne, se reçoivent par la foi. Et c'est bien cela qui rend les
choses si difficiles. Car je vois bien que je n'ai pas la foi. Je ne sais même
pas ce que c'est, ni comment l'obtenir !" Alors, l'enfant de Dieu,
dérouté dès le début par cette insurmontable difficulté, est plongé dans les
ténèbres, et frôle le désespoir.
Son problème vient du
fait que tout ce thème de la foi est en général très mal compris. Car, en
réalité, la foi est la chose la plus simple et la plus évidente du monde, et
aussi la plus facile à obtenir !
Je suppose que votre
idée de la foi est quelque chose comme cela : vous considérez la foi comme
un travail religieux de l'âme, ou comme une disposition intérieure du cœur,
reçue par grâce. C'est, pour vous, quelque chose de tangible, que vous pouvez
acquérir et posséder comme une sorte de trésor. Une fois que vous l'aurez reçu,
vous l'utiliserez avec joie, comme un passeport qui vous permettra de recevoir
les faveurs de Dieu, ou comme une monnaie avec laquelle vous pourrez acquérir
Ses dons. Vous avez beaucoup prié pour avoir cette foi, vous attendant tout le
temps à recevoir ce précieux sésame. Mais vous n'avez encore rien reçu de
semblable, et vous en concluez que, jusqu'à présent, vous n'avez pas la
foi !
En fait, la foi n'a
absolument rien à voir avec cela ! Il ne s'agit pas de quelque chose de
tangible, comme un bien que vous possédez. La foi, c'est tout simplement croire ce que Dieu vous dit.
Elle ressemble à la vue, et ne peut être séparée de son objet. Elle n'existe
pas de manière indépendante.
Supposez que vous
fermiez un moment les yeux. Vous perdriez votre temps si vous vous demandiez
tout le temps, alors que vos yeux sont fermés, si vous êtes capable de
voir ! Ouvrez donc les yeux et exercez votre faculté de voir ! C'est
en voyant quelque chose que vous savez que vous pouvez voir ! Il en est de
même pour la foi. Cela ne sert à rien de vous examiner tout le temps pour
savoir si vous avez la foi. C'est en croyant quelque chose que vous savez que
vous avez la foi !
De même que la vue
est le fait de voir, la foi n'est rien d'autre que le fait de croire. La seule
chose qui vous est nécessaire pour savoir que vous pouvez voir, c'est de
regarder quelque chose et de voir cette chose telle qu'elle est. La seule chose
qui est nécessaire pour savoir que vous avez la foi, c'est de croire quelque
chose, et d'accepter cette chose telle qu'elle est. L'important n'est pas le fait
de croire, mais la chose que nous croyons ! Si vous croyez en la vérité,
vous êtes sauvé. Mais si vous croyez un mensonge, vous êtes perdu ! Dans
les deux cas, la foi est la même, mais son objet est différent. Les choses que
vous croyez peuvent être diamétralement opposées, et c'est cela qui fait toute
la différence !
Votre salut, en
réalité, ne réside pas dans la qualité propre de votre foi. Ce n'est pas elle,
en réalité, qui vous sauve en elle-même. Mais c'est le fait d'être mis en
relation, par la foi, avec le Sauveur qui vous sauve ! Votre foi, en fait,
n'est rien d'autre qu'un lien, qui vous met en relation avec le Sauveur, si
vous vous servez de ce lien pour vous attacher à Lui et à Sa Parole. Mais vous
pourriez vous servir de ce même lien pour vous attacher à un mensonge, qui vous
conduirait alors à la perdition.
(NDE : L'incrédulité, dans ce
cas, n'est pas le fait de ne pas croire. Mais c'est le fait de croire autre
chose que la Parole de Dieu ! Le Seigneur a donné à tous les hommes la
capacité de croire. Il a donné à tous Ses enfants une mesure de foi. Nous
pouvons nous servir de cette foi pour croire en la Parole de Dieu, ou en la
parole des hommes et du Malin. Ceux qui affirment ne croire en rien croient en
fait qu'il n'y a rien ! Ils ont choisi d'utiliser leur foi pour croire au
néant).
Je vous supplie donc
de reconnaître l'extrême simplicité de la foi. Elle n'est rien de plus, et rien
de moins, que croire ce que Dieu dit, quand Il dit qu'Il a fait quelque chose
pour nous, ou qu'Il va faire quelque chose pour nous. Il suffit alors de placer
en Lui notre confiance, pour Le laisser faire ce qu'Il a dit qu'Il
ferait !
C'est tellement
simple que c'est difficile à expliquer ! Si l'on me demande ce que
signifie le fait de faire confiance à quelqu'un pour qu'il fasse un certain
travail pour moi, je répondrais simplement que cela signifie que je dois
laisser cette personne faire ce travail pour moi, et que je ne dois plus m'en
occuper moi-même ! Chacun de nous a eu l'occasion de confier quelque chose
de très important à quelqu'un d'autre, tout en étant parfaitement en paix, Ã
cause de la confiance que nous avions en cette personne. Par exemple, il arrive
très souvent que des mères, sans éprouver la moindre anxiété, confient leurs
précieux enfants à d'autres personnes qui s'en occupent. Nous tous, nous
confions continuellement, sans aucune crainte, notre santé, et même notre vie,
à des cuisiniers, des domestiques, ou des conducteurs de trains et de tramways.
Nous sommes complètement entre les mains de toutes ces personnes, qui
pourraient nous causer beaucoup de problèmes, et même nous faire mourir, s'ils
le voulaient, ou s'ils cessaient de bien faire leur métier ! Nous faisons
cela constamment, et nous n'en faisons pas toute une histoire ! Nous faisons
souvent confiance à toutes sortes de personnes que nous connaissons à peine,
simplement sur la base d'une connaissance générale de la nature humaine, ou des
règles communes qui régissent les rapports sociaux. Nous n'avons pourtant pas
le sentiment que nous sommes en train de faire quelque chose de
remarquable !
Cher lecteur, vous
avez fait tout cela vous-même, et vous le faites continuellement. Vous ne
pourriez pas vivre un seul jour dans ce monde, et accomplir toutes les actions
quotidiennes de la vie, sans faire confiance à vos semblables. Et il ne vous
est jamais venu à l'esprit que vous ne pouviez pas le faire !
Et pourtant, vous
n'hésitez pas à dire, continuellement, que vous ne pouvez pas faire confiance Ã
votre Dieu !
J'aimerais que vous
puissiez essayer de vous imaginer en train de conduire vos relations humaines
dans ce monde de la même manière que vous le faites pour vos relations
spirituelles. Supposons qu'à partir de demain, vous vous mettiez en tête que
vous ne pouvez plus faire confiance à personne, parce que vous n'avez pas la
foi. Vous vous asseyez à table pour prendre votre petit-déjeuner, et vous
dites : "Je ne peux rien manger aujourd'hui, parce que je n'ai pas la
foi. Je ne peux pas croire que la cuisinière n'a pas mis du poison dans mon
café, ni que le boucher ne nous a pas vendu du jambon avarié." Vous ne
tarderiez pas à mourir de faim !
Vous vous rendez
ensuite à vos occupations habituelles, en vous disant : "Je ne peux
pas prendre le tram aujourd'hui, car je n'ai pas la foi. Je ne peux pas faire
confiance au conducteur, ni à l'ingénieur qui a construit le tram, ni à ceux
qui ont construit la ligne de chemin de fer ou la route." Vous seriez
obligé de marcher tout le temps, et vous seriez vite épuisé. En outre, vous
seriez incapable d'aller à tous les endroits où vous devez vous rendre, car
vous n'auriez plus confiance en aucun moyen de transport.
Vous diriez ensuite Ã
tous vos amis, ou à vos contacts de travail : "Je regrette, mais je
ne peux plus vous croire, parce que je n'ai pas la foi. Je ne peux plus croire
personne !" Vous ouvririez votre journal, mais vous seriez obligé de
le reposer aussitôt, en disant : "Je ne peux pas croire un mot de ce
qui est écrit dans ce journal, parce que je n'ai pas la foi ! Je ne crois
même pas que nous avons une Reine, car je ne l'ai jamais vue personnellement.
Je ne crois pas que l'Irlande existe, parce que je n'y suis jamais allé !
Je n'ai pas la foi ! Alors, bien entendu, je ne peux plus croire en rien,
à moins de ne l'avoir moi-même vu ou touché. C'est une grande épreuve, mais je
ne peux pas faire autrement ! Car je n'ai pas la foi !"
Imaginez que vous
passiez un seul jour de votre vie dans cet état d'esprit ! Vous réalisez Ã
quel point ce serait désastreux ! Tous ceux qui vous observeraient
seraient persuadés que vous êtes devenu vraiment fou ! Comprenez-vous
aussi que tous vos amis se sentiraient réellement offensés et insultés ?
Si vous avez des domestiques, ils refuseraient de vous servir un jour de
plus !
Posez-vous ensuite
cette question : "Si un tel manque de foi envers mes semblables peut
produire des résultats aussi désastreux, et si mon comportement en devient
complètement insensé, qu'est-ce que cela doit être, sur le plan spirituel, si
je dis à Dieu que je ne peux pas Lui faire confiance, ni croire en Sa Parole,
et que c'est une grande épreuve, mais que je ne peux pas m'en empêcher, parce
que je n'ai pas la foi ?"
Est-il possible que
vous puissiez faire confiance à vos semblables, mais que vous ne puissiez pas
faire confiance à votre Dieu ? Pouvez-vous accepter sans problème le
témoignage des hommes, et ne pas recevoir le témoignage de Dieu ?
Pouvez-vous croire ce que disent les hommes, et ne pas croire ce que Dieu
dit ? Pouvez-vous confier sans crainte ce que vous avez de plus cher sur
cette terre à des hommes faibles et faillibles, et craindre de confier vos
intérêts spirituels à notre Sauveur béni, qui a versé Son sang pour vous
sauver, et qui a déclaré qu'Il était "capable de vous sauver
parfaitement" ?
Certainement, oui,
certainement, cher croyant (ce terme même de "croyant" implique que
vous pouvez croire), vous n'allez plus oser vous trouver des excuses, sous
prétexte que vous n'avez pas la foi. Car, en disant cela, vous savez que vous
voulez dire que vous n'avez pas foi en Dieu. Car il ne vous est pas demandé
d'avoir foi en vous-même ! D'ailleurs, votre âme serait en fort mauvaise
posture si vous aviez foi en vous-même ! Je vous en supplie donc, quand
vous dites que vous n'avez pas la foi, ayez le courage de compléter votre
phrase, et de dire : "Je n'ai pas foi en Dieu. Je ne peux pas croire
en Dieu." Assurément, je crois que cette pensée deviendra tellement
terrible pour vous, que vous n'oserez pas continuer à la garder !
Vous direz
peut-être : "Je ne peux pas croire sans le Saint-Esprit." C'est
vrai. Mais voulez-vous en conclure que si vous manquez de foi, c'est parce que
le Saint-Esprit béni n'a pas accompli Son œuvre ? Si c'était le cas, il
est certain que vous ne seriez pas à blâmer, et que vous n'auriez pas besoin de
vous sentir condamné. Toutes les exhortations que l'on pourrait vous faire pour
croire seraient inutiles.
Mais non ! Ne
voyez-vous pas qu'en prenant cette position, en disant que vous n'avez pas la
foi et que vous ne pouvez pas croire, en fait, non seulement vous faites Dieu
menteur, mais vous manifestez aussi un flagrant manque de confiance dans le
Saint-Esprit ? Car Il est toujours prêt à nous aider dans nos faiblesses.
Nous n'avons jamais à attendre qu'Il agisse, c'est Lui qui attend que nous
croyions ! Pour ma part, j'ai toujours une confiance absolue dans le
Saint-Esprit béni ! Il est toujours prêt à accomplir Son œuvre. C'est
pourquoi j'ose dire à chacun d'entre vous que vous pouvez croire maintenant, en
ce moment même, et que, si vous ne le faites pas, ce n'est pas la faute du Saint-Esprit,
c'est votre faute !
Mettez donc votre
volonté en action, et décidez de croire ! Dites : "Seigneur, je
veux croire ! Je crois !" Et continuez à le dire. Soyez
déterminé à croire, en face de toutes les suggestions de doute qui peuvent
venir vous tenter. Sortez délibérément de votre incrédulité, embrassez
résolument la Parole et les promesses de Dieu, et osez vous abandonner à la
puissance du Seigneur Jésus, qui est capable de vous garder et de vous sauver.
Si vous avez déjà pu confier certains de vos précieux intérêts entre les mains
d'un ami terrestre, je vous en conjure, confiez tous vos intérêts spirituels
entre les mains de votre Ami Céleste ! Ne vous permettez plus jamais,
JAMAIS, de douter à nouveau !
Rappelez-vous encore
ceci : il y a deux choses qui ne peuvent absolument pas se mêler, tout
comme l'huile et l'eau. Ce sont la confiance et l'inquiétude. Diriez-vous que
vous faites confiance à un ami, à qui vous avez donné quelque chose pour qu'il
s'en occupe, si vous passez ensuite vos nuits et vos jours à vous demander avec
anxiété et inquiétude si vous avez bien fait, et si votre ami va réussir ?
Pouvez-vous appeler cela de la confiance, si vous avez confié votre vie entre
les mains du Seigneur, et si vous passez ensuite vos nuits et vos jours à vous
demander avec anxiété si vous avez bien fait ? Un Chrétien qui fait
réellement confiance au Seigneur, et qui Lui confie quelque chose, cesse de
s'inquiéter à ce sujet, puisqu'il l'a confié au Seigneur. S'il s'inquiète,
c'est la preuve certaine qu'il ne fait pas confiance au Seigneur. Si nous
appliquons cette simple règle, nous constatons à quel point l'Eglise de
Jésus-Christ fait bien peu confiance à Son Seigneur ! Il n'est pas
étonnant que le Seigneur ait posé cette question pathétique : "Mais,
quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la
terre ?" (Luc 18 : 8). Il trouvera beaucoup de Chrétiens en
pleine activité, certainement beaucoup de cœurs sérieux et consacrés. Mais
trouvera-t-Il la foi, la seule chose à laquelle Il attache le plus de
valeur ? C'est une question solennelle, et j'aimerais que chaque Chrétien
l'examine sérieusement. Puisse s'achever le temps que nous avons passé dans
l'incrédulité de ce monde ! Et que tous ceux qui connaissent notre
Seigneur béni, qui est parfaitement digne de confiance, soient définitivement
convaincus qu'Il est le Véritable et qu'Il ne ment pas, en Lui faisant
pleinement confiance !
Je me rappelle, au
début de ma vie chrétienne, avoir été profondément stimulée par ce que j'avais
lu dans un recueil d'anciennes prédications, un appel adressé à tous ceux qui
aiment le Seigneur Jésus, pour qu'ils montrent à tous à quel point le Seigneur
est digne de confiance, par la fermeté de leur propre foi en Lui. Je me
rappelle que mon âme avait profondément aspiré à être appelée à marcher dans
des voies si sombres, que mon privilège glorieux et béni serait alors de
m'abandonner au Seigneur dans une confiance complète.
Il se peut que vous
ne soyez pas encore passé par de telles voies. Mais c'est aujourd'hui votre heureux
privilège, plus que jamais auparavant, de prouver votre loyale confiance dans
le Seigneur, en commençant à marcher avec Lui dans une vie de foi, et à passer
chaque instant dans une confiance enfantine et absolue en Lui.
Vous Lui avez déjÃ
fait confiance pour certaines choses, et Il ne vous a pas déçu. Faites-Lui
maintenant confiance pour toutes choses. Et vous verrez s'Il ne fait pas pour
vous infiniment au-delà de tout ce que vous pourrez penser ou demander !
Il agira dans votre vie non pas en fonction de vos capacités et de votre
puissance, mais en raison de Sa puissance infinie, qui accomplira en vous tout
le bon plaisir de Sa volonté bénie.
Vous n'avez pas de
mal à faire confiance au Seigneur pour la direction de l'univers et de toute la
création visible. Vos problèmes sont-ils plus difficiles à régler que ceux-là ,
au point d'être inquiet et anxieux quant à leur solution ? Loin de vous de
tels doutes indignes ! Prenez fermement appui sur la puissance et la
fidélité de votre Dieu, et vous verrez avec quelle rapidité toutes les
difficultés s'évanouiront devant votre ferme détermination à croire !
Faites confiance quand vous traversez des ténèbres, faites confiance quand vous
êtes dans la lumière, faites confiance la nuit, faites confiance dès le matin,
et vous verrez que la foi deviendra de plus en plus pour votre âme une habitude
facile et naturelle, même si cela peut exiger un certain effort au début.
Toutes choses sont
possibles à Dieu, et tout est possible à celui qui croit ! Dans le passé,
c'est par la foi qu'ils ont "vaincu des royaumes, exercé la justice,
obtenu des promesses, fermé la gueule des lions, éteint la puissance du feu,
échappé au tranchant de l'épée, guéri de leurs maladies, été vaillants à la
guerre, mis en fuite des armées étrangères" (Hébreux 11 : 33-34).
Par la foi, vous
pouvez encore le faire ! Car c'est le Seigneur Lui-même qui nous a
dit : "Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un
grain de sénevé, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d'ici là ,
et elle se transporterait ; rien ne vous serait impossible" (Matthieu
17 : 20).
Si vous êtes un
enfant de Dieu, tout ce qu'il vous faut, c'est avoir au moins un grain de
sénevé de foi. Vous ne devez donc plus oser répéter que vous ne pouvez pas
faire confiance au Seigneur, parce que vous n'avez pas la foi ! Dites
plutôt : "Je peux faire confiance à mon Seigneur, et je Lui ferai
confiance ! Toutes les puissances de la terre et de l'enfer ne pourront
jamais me faire douter de mon merveilleux, glorieux et fidèle Rédempteur !"
Le plus grand
événement de notre siècle a été l'émancipation des esclaves. On peut y trouver
une merveilleuse illustration de la foi. Les esclaves ont reçu leur
émancipation par la foi, tout comme nous devons recevoir la nôtre par la foi.
Ils ont reçu la bonne nouvelle que le gouvernement avait proclamé leur liberté.
En fait, ils ont été libres dès le moment où la Proclamation d'Emancipation a
été faite. Mais ils n'ont pu entrer réellement en possession de leur liberté
qu'après avoir entendu cette bonne nouvelle, et après avoir cru ! Il y eut
d'abord le fait de
l'émancipation légale. Mais il a fallu que les esclaves croient, avant de pouvoir
bénéficier de ce fait. Puis, après tout cela, ils ont pu ressentir la réalité de leur
libération. C'est toujours l'ordre divin des choses, tout comme l'ordre du sens
commun : d'abord le fait,
ensuite la foi, puis,
enfin, la sensation.
Mais l'homme a inversé cet ordre ! Pour lui, c'est d'abord la sensation,
puis la foi, et enfin le fait.
Si les esclaves
avaient suivi l'ordre des hommes, en ce qui concerne leur émancipation, et
s'ils avaient refusé de croire avant d'avoir réellement senti qu'ils étaient
libres, ils auraient pu rester longtemps encore dans la servitude ! J'ai
entendu parler d'un témoignage où cela avait été le cas. Dans une petite ville
retirée du Sud des Etats-Unis, une dame du Nord finit par découvrir, deux ou
trois ans après la fin de la Guerre de Sécession, que certains de ses anciens
esclaves n'avaient pas encore pris possession de leur liberté. Quand elle les
informa que les Nordistes les avaient libérés, cela éveilla l'attention d'une
vieille femme Noire, qui l'interrompit pour lui poser une question
empressée :
- Ma'ame, on est libwes ?
- Bien sûr, vous êtes libres, répondit la dame.
- Oh, ma'ame, es-tu cewtaine ? demanda la
vieille femme avec un intérêt intense.
- Mais oui, j'en suis tout à fait certaine,
répondit la dame. Comment est-il possible que tu ne l'aies pas
appris ?
- Eh bien, dit la vieille femme, on a bien
entendu diwe qu'on était libwes. On a demandé au maîtwe, et il a dit qu'on
ne l'était pas. Alow, on a eu peuw de pawtiw. Et puis, on l'a entendu diwe
à nouveau. On est allé voiw le colonel. Il a dit qu'on fewait mieux de
wester avec le vieux maïtwe. Et on est westé comme ça. Pawfois, on a espéwé
qu'on était libwes, et puis on a pensé qu'on ne l'était pas. Mais
maintenant, ma'ame, si tu es sûwe qu'on est libwes, peux-tu bien
m'expliquer tout ça ?
Voyant qu'il y avait
là un problème sérieux, la dame prit la peine de tout expliquer à cette pauvre
femme. Elle lui parla de la guerre entre le Nord et le Sud, d'Abraham Lincoln,
de la victoire des Nordistes, de la Proclamation d'Emancipation des esclaves,
et de leur liberté actuelle.
La pauvre esclave
l'avait écoutée avec l'attention la plus soutenue. Elle entendit proclamer la
bonne nouvelle. Et elle crut ! Quand l'histoire fut finie, elle dit à son
ancienne maîtresse, en s'en allant : "Je suis libwe ! Je ne vais
plus wester avec le vieux maîtwe !"
Elle avait enfin reçu
sa liberté, et elle l'avait reçue par la foi ! Cela faisait longtemps que
le gouvernement avait décrété sa liberté, mais cela ne lui avait nullement
profité, car elle n'avait jamais réellement cru à cette proclamation. Cette
bonne nouvelle ne lui avait fait aucun bien, car elle n'avait pas "trouvé
la foi" en cette femme, qui l'avait pourtant entendue. Mais à présent elle
croyait. Et, en croyant, elle osa se reconnaître elle-même comme libre !
Non pas parce qu'elle avait constaté un changement quelconque dans sa vie et dans
son environnement, non pas parce qu'elle avait ressenti certaines émotions
nouvelles dans son cœur, mais parce
qu'elle avait eu confiance en la parole de quelqu'un qui lui
annonçait la bonne nouvelle de sa libération.
Ai-je besoin de vous
faire comprendre comment cela peut s'appliquer à votre vie chrétienne ?
Dans une centaine de messages différents, Dieu nous a déclaré que nous étions
libres. Et Il ne cesse de nous demander de nous considérer nous-mêmes comme
réellement libres ! Que votre foi se saisisse de cette proclamation, et
considérez-la comme vraie ! Déclarez à tous vos amis, à vous-même, et
aussi à Dieu, dans le secret de votre âme, que vous êtes libre ! Refusez
d'écouter, même une seconde, les déclarations mensongères de votre vieux
maître, qui veut vous faire croire que vous êtes toujours son esclave !
Que rien ne vous décourage, aucun sentiment contraire à l'intérieur, aucun
signe négatif à extérieur ! Tenez ferme à votre proclamation, face Ã
toutes les oppositions ! Et je vous promets, en m'appuyant sur toute
l'autorité de notre Dieu, qu'il vous sera fait selon votre foi !
Parmi tout ce que
nous pouvons offrir à Dieu dans notre vie chrétienne, rien ne Lui est plus doux
que notre confiance absolue en Lui, et rien ne Le glorifie autant ! Ainsi,
au milieu des heures les plus sombres, rappelez-vous ceci :
"C'est là ce qui
fait votre joie, quoique maintenant, puisqu'il le faut, vous soyez attristés
pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l'épreuve de votre foi,
plus précieuse que l'or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait
pour résultat la louange, la gloire et l'honneur, lorsque Jésus-Christ
apparaîtra, lui que vous aimez sans l'avoir vu, en qui vous croyez sans le voir
encore, vous réjouissant d'une joie ineffable et glorieuse, parce que vous
obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi" (1 Pierre 1 :
6-9).
Source :
http://www.latrompette.net/