Source http://www.ccel.org
(Christian Classics Ethereal Library,
Calvin College).
Article traduit par
Henri Viaud-Murat, publié autrefois sur le site Internet paroledevie.org (site
fermé depuis Août 2007).
Nous n'avons pas
toujours bien compris en quoi consiste notre croissance spirituelle, et nous
nous fatiguons bien souvent à vouloir nous faire croître nous-mêmes ! Ce n'est
pas cela la croissance du Chrétien !
Quand un Chrétien a
compris qu'il devait se consacrer entièrement au Seigneur, dans une foi
complète, et qu'il a accepté de marcher dans cette vie de communion heureuse
avec Dieu et de parfaite paix, il peut poser naturellement la question
suivante : "Est-ce fini maintenant, suis-je arrivé au
but ?" Je réponds toujours aussitôt : "Non ! Ce n'est
que le commencement !"
Pourtant, cette
vérité est si peu comprise que ceux qui critiquent cette vie de foi disent
qu'ils ne croient pas que l'on puisse croître en grâce. Ils enseignent que nous
parvenons à un état de perfection concrète, dans lequel il n'est plus question
de progresser. Un tel enseignement annule toutes les exhortations de l'Ecriture
qui nous montrent que nous devons croître et grandir.
C'est exactement le
contraire qui est vrai. Je crois donc qu'il est important d'étudier
soigneusement cette question. Je souhaite pouvoir répondre aussi exactement que
possible à toutes les objections, et montrer en quoi consiste exactement cette
croissance spirituelle, et de quelle manière nous devons croître.
Le texte qui est le
plus fréquemment cité à ce sujet est 2 Pierre 3 : 18 : "Mais
croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ."
Ce texte exprime
exactement ce que nous croyons être la volonté de Dieu pour nous, à laquelle Il
nous a rendus capables d'obéir concrètement. Nous acceptons, dans toute leur
plénitude, tous les commandements et toutes les promesses de Dieu, qui nous
demande de ne plus être des enfants, et de croître en Christ dans tous les
domaines, jusqu'Ã ce que nous atteignions la perfection, Ã la mesure de la
plénitude de la stature parfaite de Christ. Nous sommes heureux de ne plus être
condamnés à rester des bébés, nourris de lait. Mais nous nous réjouissons de
pouvoir, par notre croissance et notre développement, devenir ceux qui peuvent
se nourrir d'aliments solides, bien connaître la parole de la justice, et être
capables de discerner le bien et le mal. Ce qui nous attristerait le plus,
c'est de croire que nous pourrions parvenir à un point de notre vie chrétienne
où nous ne pourrions plus progresser.
Mais nous croyons
aussi en une croissance qui nous conduit à la maturité, et à un état de développement
spirituel qui nous permette de produire un fruit parvenu à une pleine maturité.
Nous espérons atteindre le but qui nous est fixé. Si ce n'est pas le cas, nous
ne pourrions en attribuer la cause qu'à un problème rencontré au cours de notre
croissance. Aucun parent ne serait satisfait de la croissance de son enfant,
si, jour après jour et année après année, celui-ci restait en permanence Ã
l'état de bébé. Aucun fermier ne serait satisfait si son blé restait à l'état
de brin d'herbe, sans jamais produire d'épi qui mûrisse jusqu'à la moisson.
Pour être réelle, une croissance doit être progressive. Les jours et les mois
qui passent doivent révéler un développement et un accroissement de la
maturité. Mais est-ce bien le cas des Chrétiens, pour ce qui concerne leur
croissance dans la grâce ? Ceux qui désirent et s'efforcent de progresser
le plus dans cette croissance constatent souvent qu'entre le début et la fin
d'une année, ils n'ont pas beaucoup progressé dans leur croissance chrétienne.
Certains peuvent même constater que leur coupure avec le monde, leur
consécration et leur zèle ne sont pas aussi nets et puissants qu'au début de
leur vie chrétienne !
Je parlais un jour Ã
un groupe de Chrétiens, et je les exhortais à pénétrer dans la terre promise, d'une
manière délibérée, immédiate et définitive, lorsqu'une sœur très intelligente
m'interrompit. Elle n'était pas du tout d'accord avec ce que je venais de dire,
et s'exclama : "Mais, ma chère sœur, je crois que nous devons croître
dans la grâce !" Je lui demandai : "Depuis combien de temps
croissez-vous ?" Elle me répondit : "Depuis près de
vingt-cinq ans." J'ajoutai : "Par rapport au début de votre vie
chrétienne, comment pouvez-vous juger aujourd'hui votre consécration au
Seigneur et votre séparation du monde ?" Elle me dit alors :
"Hélas ! Je n'ai pas l'impression d'avoir beaucoup
progressé !" Elle réalisa alors, en me faisant cette réponse, que sa
croissance n'avait pas été une réussite, bien au contraire.
Le problème de cette
sœur, comme pour beaucoup d'autres Chrétiens, était le suivant : elle
s'efforçait de croître pour atteindre
la grâce, au lieu de croître dans
la grâce ! Ceux qui font cela ressemblent à un rosier qu'un jardinier
aurait planté dans une terre dure et caillouteuse, en espérant qu'il allait
pouvoir croître et prospérer. Bien entendu, ce rosier ne pourrait, dans cet
endroit, que se ratatiner et se dessécher, au lieu de se développer et
d'atteindre sa maturité !
Pour illustrer
parfaitement une telle "croissance," il suffit de prendre l'exemple
des Israélites errant dans le désert. Ils y ont marché pendant près de quarante
ans, tout le long de nombreuses étapes, sans jamais y trouver vraiment du
repos. A la fin de leurs pérégrinations, ils n'étaient pas plus près de la
terre promise qu'au début. Quand ils ont commencé leur voyage, à Kadès Barnéa,
ils étaient aux frontières du pays de Canaan, et il ne leur aurait fallu que
peu de temps pour y pénétrer.
A la fin de leur
périple, dans les plaines de Moab, ils se sont retrouvés à la frontière de la
terre promise. Mais il y avait à présent une grande différence : ils se
trouvaient devant une rivière à traverser, ce qui n'aurait pas été le cas s'ils
avaient pris la route directe. Toutes leurs marches et tous leurs combats dans
le désert ne leur avaient pas permis de posséder le moindre arpent dans la
terre promise. Pour en prendre possession, ils devaient d'abord y
pénétrer ! Pour grandir dans la grâce, il faut d'abord y avoir été
planté !
Une fois qu'ils
eurent pénétré dans la terre promise, leur conquête fut très rapide. Quand une
âme est plantée dans la grâce, la croissance qu'elle peut connaître en un seul
mois est bien plus rapide que celle d'une autre âme plantée dans un autre
sol ! Car la grâce est un sol très fertile, et toutes les plantes qui y
croissent connaissent une croissance merveilleuse ! Elles sont soignées
par un Divin Jardinier, elles baignent dans le Soleil de la Justice, et sont
arrosées par la rosée du Ciel ! Il n'est donc pas étonnant qu'elles
puissent produire du fruit, "et un grain en donne cent, un autre soixante,
un autre trente."
Quelqu'un pourrait
demander : "Qu'est-ce que l'on entend exactement par "croître
dans la grâce" ?" Il est difficile de répondre à cette question,
parce que bien peu de gens savent réellement ce qu'est la grâce de Dieu. On dit
en général qu'il s'agit d'une faveur gratuite et imméritée. Mais ce n'est
qu'une petite partie de la réalité ! La grâce est l'amour merveilleux et
infini de Dieu, déversé sur nous sans restriction ni limitation, en fonction
non pas de nos mérites, mais de Son amour infini, qui dépasse toute
connaissance, et dont la hauteur et la profondeur sont insondables. Je pense
parfois que nous attribuons au mot "amour" une signification
complètement différente, lorsqu'il s'agit de l'amour divin, comparé à l'amour
humain. S'il existe un amour humain rempli de tendresse, de dévouement et
d'esprit de sacrifice, capable de supporter et d'endurer, prêt à souffrir avec
joie pour ceux qu'il aime, et à se sacrifier volontiers pour le bonheur d'un être
aimé, il existe aussi un amour divin, infiniment plus rempli de tendresse, de
dévouement et d'esprit de sacrifice, infiniment plus capable de supporter et
d'endurer, infiniment plus disposé à souffrir avec joie et à se sacrifier pour
tous ceux qui sont l'objet de cet amour, et à les combler de ses dons et de ses
bénédictions. Cher lecteur, vous pouvez réunir tout l'amour que vous pouvez
connaître, tout l'amour que vous avez pu ressentir ou recevoir, vous pouvez y
ajouter tout l'amour de tous les cœurs aimants du monde entier, et multiplier
tout cet amour à l'infini, vous n'aurez encore qu'une très faible idée de ce
qu'est l'amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ. Tout cela, c'est la grâce de
Dieu !
Quand on est planté
dans cette grâce, on peut vivre au cœur même de cet amour divin, en être
enveloppé, en être complètement imprégné et rempli, au point de ne connaître
rien d'autre que cet amour, en permanence, pour grandir jour après jour dans la
connaissance de cet amour, et dans la foi en cet amour. C'est ce qui nous
permet de confier toutes choses aux soins de ce Dieu d'amour, sans avoir le
moindre doute qu'Il fasse tout concourir à notre bien !
Grandir dans la
grâce, c'est le contraire de toute dépendance de soi-même, de tout effort
personnel, de tout esprit légaliste, quel qu'il soit. C'est remettre notre
croissance, comme tout autre chose, entre les mains du Seigneur, et tout
laisser entre Ses mains. C'est être tellement satisfait du travail de notre
Divin Jardinier, de Sa compétence et de Sa sagesse, que nous n'aurons pas le
moindre doute quant à l'efficacité de Ses méthodes et de Ses traitements !
C'est croître comme croissent les lys, ou les bébés, sans aucune anxiété ni
aucune inquiétude. C'est croître par la puissance d'un principe intérieur de
vie, qui ne peut que nous faire croître. C'est croître, parce que nous sommes
vivants, et que nous ne pouvons donc que croître. C'est croître, parce que
Celui qui nous a plantés a planté une plante capable de croître. Il nous a
re-créés pour croître !
C'est certainement ce
que le Seigneur a voulu dire, quand Il a dit : "Considérez comment
croissent les lys : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je
vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un
d'eux (Luc 12 : 27). Ou encore, quand Il a dit : "Qui de vous,
par ses inquiétudes, peut ajouter une coudée à la durée de sa vie ?"
(verset 25). Un enfant ou un lys qui croissent ne font aucun effort. Ils ne se
fatiguent pas, ne peinent pas, ne se forcent pas pour grandir. Les lys ne sont
même pas conscients qu'ils croissent. Mais il y a en eux un principe de vie. Et
grâce aux bons soins de la providence divine, à l'habileté du jardinier, à la
chaleur du soleil et à l'eau des pluies, ils croissent et continuent à croître.
Et le résultat est
évident ! Le Seigneur a dit que même Salomon, dans toute sa gloire, n'a
pas été vêtu comme l'un de ces lys. Les vêtements royaux de Salomon ont demandé
beaucoup de travail et ont coûté très cher en or et en argent. Tandis que la
parure des lys n'a rien coûté ! Nous pouvons dépenser beaucoup d'efforts
pour nous revêtir d'ornements spirituels, et beaucoup nous fatiguer pour
assurer notre croissance spirituelle, nous n'accomplirons rien. Car personne,
par toutes ses inquiétudes, ne pourra ajouter une coudée à la longueur de sa
vie. Aucun effort personnel ne pourra produire le magnifique vêtement spirituel
dont de Divin Jardinier habille les plantes qui croissent dans le jardin de Sa
grâce, par Ses soins attentifs.
Si je pouvais faire
réaliser à chacun de mes lecteurs à quel point nous sommes impuissants Ã
vouloir nous faire croître nous-mêmes ! Je suis convaincue que la plupart
d'entre eux seraient immédiatement délivrés d'un pesant fardeau ! Imaginez
un enfant possédé d'une obsession, qui lui ferait croire qu'il ne pourrait pas
grandir sans se livrer à un effort personnel, et qui aurait inventé tout un
système de cordes et de poulies pour s'étirer jusqu'à la taille voulue !
Certes, il passerait des jours et des années à dépenser beaucoup d'efforts, mais
il ne pourrait absolument pas changer ce fait inexorable : par toutes ses
inquiétudes, il serait incapable d'ajouter la moindre coudée à sa taille !
Toutes ses années de dur labeur seraient perdues, en espérant même que tous ses
efforts n'aient pas bloqué cette croissance si recherchée !
Imaginez qu'un lys
essaye de se parer lui-même de toutes sortes de belles couleurs et de formes
gracieuses, s'épuisant et transpirant pour se faire grandir, essayant de
modifier le cours du soleil et des nuages, afin que tous ses besoins soient
judicieusement satisfaits !
Et pourtant, en
présentant ces deux exemples, n'avons-nous pas le portrait exact de ce que
beaucoup de Chrétiens s'efforcent de faire ? Sachant qu'ils doivent
grandir, et sentant en eux un instinct qui leur donne le désir de grandir, ils
s'efforcent de se faire grandir eux-mêmes en déployant beaucoup d'énergie. Ils
passent leur vie à déployer tellement d'efforts que nous sommes fatigués rien
qu'en les regardant !
Croissez, chers amis,
mais, je vous en supplie, croissez comme Dieu le veut, car c'est la seule bonne
manière de croître ! Vérifiez que vous êtes bien plantés dans la grâce, et
laissez le Divin Jardinier vous cultiver comme Il l'entend, avec Ses propres
méthodes ! Mettez-vous simplement dans le soleil de Sa présence, laissez
la rosée du Ciel vous recouvrir, et constatez le résultat ! Les feuilles,
les fleurs et les fruits pousseront certainement en leur saison, car votre
Jardinier est compétent, et Il ne rate jamais Sa récolte ! Faites bien attention
à ne mettre aucun écran entre vous et le soleil de Sa Justice, ou la rosée de
Son Ciel. Même un écran très fin suffit à vous priver des bienfaits de la
chaleur ou de l'humidité, faisant ainsi sécher la plante, alors qu'elle aurait
pu profiter du soleil et de la rosée. La plus petite barrière entre vous et
Christ peut vous faire sécher et dépérir, comme une plante dans une cave ou
sous un boisseau. Veillez à ce que votre ciel soit bien clair. Ouvrez tout
votre être à tous les apports bienfaisants que votre Divin Jardinier peut
déverser sur vous ! Chauffez-vous au soleil de Son amour ! Buvez les
eaux de Sa bonté ! Gardez votre face continuellement tournée vers
Lui ! Regardez-Le, et votre âme vivra !
Vous n'avez pas
besoin de faire des efforts pour croître. La seule chose que vous devez vous
efforcer de faire, c'est de rester attaché au Cep. Le Jardinier, qui S'occupe
du Cep, s'occupe aussi des sarments. Il les taille, les nettoie, les arrose,
afin qu'ils puissent croître et produire du fruit, et que ce fruit demeure.
Comme les lys, ces sarments seront revêtus d'ornements si glorieux que ceux de
Salomon, en comparaison, sembleront n'avoir presque aucune valeur.
Peut-être avez-vous
l'impression, en ce moment, d'être planté dans un sol aride et désertique, dans
lequel rien ne peut pousser ! Remettez-vous entièrement entre les mains du
Divin Jardinier, et Il fera aussitôt refleurir le désert, comme un rosier. Il
fera jaillir des fontaines et des sources de ce désert de sable. Car la
promesse est certaine : l'homme qui se confie en l'Eternel "est comme
un arbre planté près des eaux, et qui étend ses racines vers le courant ;
il n'aperçoit point la chaleur quand elle vient, et son feuillage reste
vert ; dans l'année de la sécheresse, il n'a point de crainte, et il ne
cesse de porter du fruit" (Jérémie 17 : 8).
C'est la grande
prérogative du Divin Jardinier que de pouvoir transformer n'importe quel sol en
terrain de Sa grâce. Il suffit pour cela de Lui confier votre croissance. Il
n'a même pas besoin de vous transplanter dans un autre terrain. Mais, là où
vous êtes, dans les mêmes circonstances de votre vie, Il fait briller Son
soleil et descendre Sa rosée sur vous. Il transforme tous les obstacles en
merveilleuses occasions de croissance. Quelles que soient les circonstances de
ma vie, la puissance miraculeuse du Seigneur Lui permet d'accomplir Sa volonté
en moi. Nous devons toujours faire confiance au Seigneur. Il est un Jardinier
en qui nous pouvons pleinement nous confier. Qu'Il nous envoie des tempêtes,
des vents, des pluies ou du soleil, nous devons tout accepter de Lui, dans la
certitude la plus absolue que Celui qui a commencé à nous cultiver, pour nous
faire atteindre la maturité, sait ce qui nous convient le mieux pour nous faire
atteindre le but. Il saura réguler au mieux les éléments dont Il dispose, car
Il veut que notre croissance soit la plus rapide possible.
Permettez-moi donc de
vous exhorter à abandonner tous vos efforts personnels pour vous faire croître
vous-même, et laissez-vous simplement croître ! Abandonnez toutes choses Ã
votre Jardinier. C'est Son travail de vous faire croître, et Lui seul est
capable de le faire. Votre cas ne sera jamais trop difficile pour Lui. Même si
votre croissance passée a été infime, même si les sources de votre cœur vous
semblent desséchées, même si votre développement passé a été irrégulier et
informe, rien ne tout cela ne L'empêchera d'effectuer en vous un travail
parfait, si vous vous confiez complètement entre Ses mains, et si vous Le
laissez faire ! Même à Ses enfants rétrogrades et infidèles, Il a fait
cette promesse : "Je réparerai leur infidélité, j'aurai pour eux un
amour sincère ; car ma colère s'est détournée d'eux" (Osée 14 :
4). Et Il ajoute : "Je serai comme la rosée pour Israël, il fleurira
comme le lis, et il poussera des racines comme le Liban. Ses rameaux
s'étendront ; il aura la magnificence de l'olivier, et les parfums du
Liban. Ils reviendront s'asseoir à son ombre, ils redonneront la vie au
froment, et ils fleuriront comme la vigne ; ils auront la renommée du vin
du Liban" (versets 5-7). Et il dit ailleurs : "Et vous, enfants
de Sion, soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous en l'Eternel, votre Dieu,
car il vous donnera la pluie en son temps, il vous enverra la pluie de la
première et de l'arrière-saison, comme autrefois. Les aires se rempliront de
blé, et les cuves regorgeront de moût et d'huile. Je vous remplacerai les
années qu'ont dévorées la sauterelle, le jélek, le hasil et le gazam, ma grande
armée que j'avais envoyée contre vous. Vous mangerez et vous vous rassasierez,
et vous célébrerez le nom de l'Eternel, votre Dieu, qui aura fait pour vous des
prodiges ; et mon peuple ne sera plus jamais dans la confusion" (Joël
2 : 23-26).
Oh, puissiez-vous
connaître ce que le Seigneur a voulu dire, quand Il a dit :
"Considérez comment croissent les lys des champs : ils ne travaillent
ni ne filent" (Matthieu 6 : 28) ! Il est certain que cette image
donne une description bien différente de la réalité de la vie et de la
croissance de la plupart des Chrétiens. Car il s'agit d'une vie de repos, d'une
croissance sans effort, et pourtant, cette vie et cette croissance sont
couronnées de glorieux résultats ! Toute âme qui veut devenir l'un de ces
lys dans le jardin du Seigneur, et croître comme croissent les lys, recevra la même
parure magnifique que celle des lys des champs. Et elle connaîtra
l'accomplissement de ces merveilleuses paroles : "Mon bien-aimé est
descendu à son jardin, au parterre d'aromates, pour faire paître son troupeau
dans les jardins, et pour cueillir des lys" (Cantique 6 : 2).
C'est cela, la
croissance dans la grâce en laquelle nous croyons, pour ceux qui sont entrés
dans cette vie de foi totale et de complète confiance : une croissance qui
atteint les résultats escomptés, qui fait surgir ses fleurs et ses fruits. Une
croissance qui est celle d'un "arbre planté près des courants d'eau, qui
produit son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point :
tout ce qu'il fait lui réussit." Et nous sommes heureux de savoir qu'il y
a beaucoup d'arbres et de plantes semblables qui sont en train de pousser dans
l'héritage du Seigneur. Comme les lys contemplent la face du soleil et
croissent à sa lumière, nous aussi "qui, le visage découvert, contemplons
comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même
image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l'Esprit" (2 Cor.
3 : 18).
Si vous demandiez Ã
ces plantes pourquoi elles croissent si rapidement et avec tant de bonheur,
elles vous répondraient qu'elles ne se font aucun souci quant à leur
croissance, qu'elles ne sont même pas conscientes qu'elles croissent, que leur
Seigneur leur a demandé de demeurer en Lui, et qu'Il leur a promis que si elles
demeurent en Lui, elles produiront beaucoup de fruit. Leur seul souci, c'est
donc de demeurer en Lui. C'est leur part. Elles laissent tout le travail et
tous les efforts à leur Bon Jardinier, qui est seul capable de les soigner pour
leur faire produire du fruit. Vous découvrirez que ces âmes ne se soucient plus
de regarder à elles-mêmes, mais que leur seul souci est de regarder à Jésus.
Elles ne cherchent pas à filer ni à tisser les fils de leur parure spirituelle,
mais elles s'abandonnent à leur Seigneur pour qu'Il les revête comme il Lui
plaira. Elles ont complètement cessé de faire des efforts personnels et de
dépendre d'elles-mêmes. Elles ont perdu tout intérêt pour leur "moi."
Elles ont confié leur existence à Quelqu'un d'autre. Leur "moi"
humain a disparu, et Christ seul est tout en elles. Le résultat merveilleux de
tout cela, c'est que Salomon lui-même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu
comme elles le seront.
Considérons cette
question de manière pratique. Nous savons tous que notre croissance spirituelle
ne résulte pas de nos efforts personnels. Mais elle dépend d'une vie intérieure,
d'un principe interne de croissance. Tous vos efforts ne pourront pas faire
croître une plante morte !
Il est donc clair que
le plus important est de bien vous assurer que vous possédez cette vie
intérieure qui vous fera croître, et vous ne pourrez pas manquer de
croître ! Cette vie est une vie cachée avec Christ en Dieu, cette
merveilleuse vie divine communiquée par le Saint-Esprit qui demeure en vous.
Soyez remplis de cette vie, chers frères et sœurs ! Que vous en soyez
conscients ou non, vous croîtrez certainement, vous ne pourrez pas vous
empêcher de croître ! Ne vous souciez plus de votre croissance, mais
assurez-vous de posséder cette vie qui vous fera croître. Demeurez attachés au
Cep. Laissez la vie du Cep s'écouler dans vos veines spirituelles. Ne mettez
aucun obstacle à la circulation de cette puissance spirituelle qui donne la
vie, et qui travaille en vous pour produire le vouloir et le faire, selon le
bon plaisir de Sa volonté. Abandonnez-vous complètement à la douce direction du
Seigneur. Confiez-Lui votre croissance, aussi complètement que vous Lui avez
confié tout ce qui vous concerne. Acceptez qu'Il vous fasse passer par les
sentiers qu'Il a Lui-même tracés. Ne vous en préoccupez pas, n'y pensez même
pas. Faites-Lui absolument confiance, en permanence. Acceptez chaque moment tel
qu'il se présente à vous. Sachez que c'est Sa main aimante qui travaille, et
que votre croissance dépend de ce moment de soleil ou de pluie. Dites
constamment "oui" à la volonté de votre Père !
Jusqu'à présent, comme
beaucoup d'autres Chrétiens, vous avez essayé d'être à la fois le lys et le
jardinier, la vigne et le vigneron. Vous avez chargé vos épaules de fardeaux et
de responsabilités qui n'appartiennent qu'au Divin Jardinier, et que Lui seul
est capable de porter. A partir d'aujourd'hui, consentez à occuper votre vraie
place, et à n'être que ce que vous êtes en réalité. Dites-vous : "Si
je ne suis que le jardin, et pas le jardinier, si je ne suis que la vigne, et
pas le vigneron, il est essentiel, pour ma croissance et mon bonheur, que je
reste à ma place, que je n'usurpe pas la place du jardinier, et que je n'essaye
plus de faire son travail !"
N'essayez pas de
choisir le sol où vous allez être planté, ne tentez plus de tracer vos propres
limites. Ne plantez plus vos propres semences, ne faites plus rien pour
entretenir vous-mêmes vos sarments et surveiller leur croissance.
Contentez-vous du traitement que vous fait subir le Divin Jardinier, et des
soins qu'Il vous prodigue. Laissez-Lui choisir les semences qu'Il veut planter
dans votre jardin, et acceptez avec la même joie que ce soit celle d'une pomme
de terre ou d'une rose, si c'est Sa volonté ! Laissez-Le produire en vous
les vertus les plus ordinaires de la vie quotidienne, comme les ferveurs les
plus enthousiastes. Acceptez avec joie les saisons qu'Il vous fait traverser,
le soleil ou la pluie qu'Il envoie, la rapidité ou la lenteur de votre
croissance. Bref, acceptez tous les processus qu'Il vous fait traverser et
toutes les expériences qu'Il vous fait vivre, même si vous ne les comprenez pas
beaucoup !
Une telle attitude
est la source d'un repos infini. Comme la violette repose dans son petit coin,
et reçoit sa ration quotidienne de pluie ou de soleil, sans se préoccuper de la
terre qui tourbillonne autour d'elle, ainsi, nous devons nous reposer en Dieu,
instant après instant, acceptant avec joie notre ration quotidienne, sans
aucune anxiété quand nous voyons la tempête souffler autour de nous, parce que
nous nous confions en Son magnifique plan créateur et rédempteur.
Source :
http://www.latrompette.net