On croit se promener dans une de ces
villes-champignons comme il en a tant poussé autour de Paris. Et l'on est dans
un authentique melting-pot culturel et ethnique. Une trentaine de nationalités
représentées. Plus de la moitié de la population d'origine étrangère, d'Asie
surtout. Le monde dans un morceau de Brie, mais si peu visible... Bienvenue Ă
Bussy-Saint-Georges !
Depuis quinze ans qu'il est maire, Hugues Rondeau
accompagne la mutation de sa commune, naguère bourg rural avec son église et
ses deux-trois cafés, aujourd'hui coquette cité de 25 000 habitants,
traversée de grandes avenues. Ces derniers mois, on a beaucoup parlé de Bussy
dans la presse. Dans son bureau de l'hĂ´tel de ville, l'Ă©lu de centre droit
brandit avec fierté un périodique espagnol qui a consacré de pleines pages à sa
paisible commune.
L'objet de cette attention médiatique ? Un
lotissement en cours d'achèvement dans un quartier neuf, en bordure de terres
agricoles. Un lotissement voulu par le maire qui, depuis dix ans, pousse un
projet unique en France : réunir sur un même lieu des religions
qu'ailleurs, on dit souvent inconciliables.
Au bout de la voie en cul-de-sac qui dessert cette « esplanade des religions »,
voici la mosquée, avec son toit dont un angle pointe en direction de La Mecque.
À côté, une parcelle vide : l'emplacement de la future synagogue. La
communauté juive - 120 familles - n'a pas encore bouclé son financement. « Les travaux devraient démarrer au
printemps », assure Guy Benarousse, le rabbin.
On fait quelques mètres, et on tombe sur un autre
Ă©difice en chantier : le temple bouddhiste Lao. Il fait parking commun
avec un vaste bâtiment ressemblant à une entreprise d'informatique : la
pagode bouddhiste Fo Guang Shan. Avec 5 000 mètres carrés de surface au
sol, c'est la plus grande d'Europe. Une église évangélique arménienne
complètera le tableau de cet oecuménisme sans équivalent dans le pays.
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