Article de Henri Viaud-Murat.
Il est particulièrement
intéressant de voir de quelle manière a été apportée la prédication de
la croix, d’abord par le Seigneur Jésus, puis par
l’apôtre Paul.
Depuis le début de Son
ministère, l’essentiel de la prédication du Seigneur Jésus pourrait se
résumer en ces quelques mots: « Repentez-vous, croyez en
Dieu et croyez en Moi. »
Dans Son magnifique Sermon sur
la Montagne, le Seigneur Jésus donne à Ses disciples un magistral exposé
de la volonté de Dieu pour leur vie.
Il est clair que les exigences
formulées dans ce Sermon dépassent, et de loin, celles de la Loi! Les
disciples du Seigneur, qui n’avaient jamais rĂ©ussi Ă
observer toute la Loi, devaient se demander comment ils pourraient
obéir aux exigences encore plus grandes du Sermon sur la Montagne!
Par exemple, le Seigneur leur dit:
« Car, je vous le dis, si votre
justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez
point dans le royaume des cieux.
Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens: Tu ne tueras point; celui qui tuera mérite d’être
puni par les juges. Mais moi, je vous dis
que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par
les juges; que celui
qui dira à son frère: Raca! mérite d’être puni par le sanhédrin; et
que celui qui lui dira: Insensé! mérite d’être puni par le feu de la
géhenne. Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et
que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec
ton frère; puis, viens présenter ton offrande.
Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en
chemin avec lui, de peur qu’il ne te livre au juge, que le juge ne te
livre à l’officier de justice, et que tu ne sois mis en
prison. Je te le dis en vérité, tu ne sortiras pas de là que tu
n’aies payé le dernier quadrant.
Vous avez appris qu’il a été dit: Tu ne commettras point d’adultère. Mais moi, je vous dis
que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un
adultère avec elle dans son coeur. Si ton oeil droit est pour toi
une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il
est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que ton
corps entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta
main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la
loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres
périsse, et que ton corps entier n’aille pas dans la
géhenne.
Il a été dit: Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce. Mais moi, je vous dis
que celui qui rĂ©pudie sa femme, sauf pour cause d’infidĂ©litĂ©, l’expose Ă
devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée
commet un adultère.
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras point, mais tu
t’acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais Moi, je vous dis
de ne jurer aucunement, ni par le ciel,
parce que c’est le trône de Dieu; ni par la terre, parce que c’est
son marchepied; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand roi.
Ne jure pas non plus par ta tĂŞte, car tu ne peux rendre
blanc ou noir un seul cheveu. Que votre parole soit oui, oui, non,
non; ce qu’on y ajoute vient du malin.
Vous avez appris qu’il a été dit: oeil pour oeil, et dent pour dent. Mais Moi, je vous dis
de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue
droite, présente-lui aussi l’autre. Si quelqu’un veut plaider
contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. Si
quelqu’un te force Ă faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne Ă
celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui
veut emprunter de toi.
Vous avez appris qu’il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi.
Mais Moi, je vous dis:
Aimez vos ennemis, bĂ©nissez ceux qui vous maudissent, faites du bien Ă
ceux qui vous haĂŻssent, et priez pour
ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent, afin que vous
soyez fils de votre Père qui est dans les cieux; car il fait lever son
soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait
pleuvoir sur les justes et sur les injustes. Si vous aimez ceux qui
vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les publicains aussi
n’agissent-ils pas de même? Et si vous saluez seulement vos
frères, que faites-vous d’extraordinaire? Les païens aussi
n’agissent-ils pas de même?
Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5: 20-48).
Remarquez qu’à chaque fois, le Seigneur fait référence à l’ancienne alliance, en disant : « Vous avez appris
qu’il a été dit… » Puis il ajoute aussitôt: « Mais Moi, je vous dis… »
Et les commandements qu’Il donne alors sont infiniment plus exigeants que les commandements de la Loi!
Et, pour clore le tout, le Seigneur leur donne encore cet ordre: « Soyez donc parfaits, comme votre Père Céleste est parfait! »
Il est possible que certains
disciples, en entendant ces paroles, aient pensé: « Là , le Seigneur
exagère! Comment peut-Il nous ordonner d’être parfaits
comme Dieu Lui-même est parfait? »
Ils n’avaient pas compris que
tous ces commandements n’étaient que des indications de ce que le
Seigneur allait les rendre capables de faire, non seulement par
leur nouvelle naissance, mais en leur apprenant aussi Ă marcher par
l’esprit, d’une manière qui puisse Le satisfaire pleinement.
Ces commandements leur
révélaient la parfaite volonté de Dieu pour eux, et la direction
spirituelle dans laquelle ils devaient s’engager.
Mais le Seigneur ne leur a pas
révélé aussitôt de quelle manière ils pourraient atteindre des objectifs
aussi élevés. Ce n’était certainement pas par leurs
propres forces!
En tant que Juifs, les premiers
disciples devaient donc commencer par se débarrasser de la mentalité
spirituelle de l’ancienne alliance, pour adopter celle de
la nouvelle alliance.
La mentalité de l’ancienne
alliance était la suivante: « Ecoute attentivement la Parole de Dieu,
garde-la dans ton coeur, et efforce-toi de tout ton coeur
de la mettre en pratique. »
La mentalité de la nouvelle
alliance était radicalement différente: « Ecoute attentivement la Parole
de Dieu, garde-la dans ton coeur, laisse Dieu te
transformer à Son image et te remplir de Son Esprit, afin qu’Il te
rende capable d’obéir parfaitement à Sa volonté. »
Mais les disciples n’étaient pas
habitués à un tel langage, et le Seigneur a dû procéder par étapes. Il a
dû tout d’abord leur exposer en détail toutes les
exigences absolues de la volontĂ© de Dieu, puis les conduire Ă
réaliser leur incapacité personnelle à agir par eux-mêmes pour
satisfaire ces exigences, et enfin leur montrer de quelle manière ils
pourraient obéir à Dieu.
Il fallait donc que les
disciples comprennent que des « vieilles outres » ne pouvaient
certainement pas contenir le vin nouveau de l’Esprit! Ils
devaient comprendre que le Seigneur ne leur demandait pas de
rapiécer un vieux vêtement, mais qu’Il exigeait qu’ils se revêtent d’un
vêtement entièrement neuf!
Les disciples devaient donc
réaliser qu’ils devaient entièrement renoncer à eux-mêmes, à tout ce
qu’ils étaient jusque-là , pour entrer dans une dimension
entièrement nouvelle.
Là se trouve donc le coeur de tout l’enseignement du Seigneur:
« Celui qui aime son père ou sa
mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime son fils ou
sa fille plus que moi n’est pas digne de moi;
celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne
de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa
vie à cause de moi la retrouvera » (Matthieu 10:
37-39).
Quelles Ă©tranges paroles,
révoltantes pour la nature humaine, et même incompréhensibles pour
l’homme naturel! Comment retrouver sa vie en la perdant à cause de
Christ?
« Alors Jésus dit à ses
disciples: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même,
qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive. Car celui
qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra Ă cause
de moi la trouvera. Et que servirait-il Ă un homme de gagner tout le
monde, s’il perdait son âme? ou, que donnerait un homme
en échange de son âme? » (Matthieu 16: 24-26).
LĂ , le Seigneur Se fait plus
précis: Si quelqu’un veut venir après Lui, il doit renoncer à lui-même,
prendre sa croix, et Le suivre! Il n’y a pas d’autre moyen
de sauver son âme!
MĂŞme si les disciples pouvaient
comprendre ces paroles, ils ne comprenaient certainement pas de quelle
manière ils pourraient renoncer à eux-mêmes. En outre,
que signifiait exactement « se charger de sa croix? »
Le Seigneur précise même, dans l’Evangile de Luc:
« Puis il dit à tous: Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque
jour de sa croix, et qu’il me suive. Car celui qui
voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra Ă cause de moi
la sauvera » (Luc 9: 23-24).
Il ne s’agissait donc pas seulement de se charger de sa croix, mais de s’en charger aussi chaque
jour! Encore une exigence supplémentaire!
Un peu plus loin, JĂ©sus Se fait encore plus exigeant:
« Si quelqu’un vient à moi, et
s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères,
et ses soeurs, et mĂŞme sa propre vie, il ne peut
ĂŞtre mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit
pas, ne peut être mon disciple » (Luc 14: 26-27).
Le Seigneur ne peut pas ĂŞtre
plus clair! Il n’est pas possible d’être Son disciple, si l’on ne
« hait » pas toute sa famille, et même sa propre vie,
et si l’on ne se charge pas de sa croix pour Le suivre!
Nous savons, bien entendu, que
le Seigneur ne nous demande pas de « haïr » notre famille, de manière
absolue. Mais Il veut dire que l’amour que nous
devons Lui porter, en comparaison de l’amour que nous portons Ă
notre famille, en est aussi éloigné que l’amour peut l’être de la haine.
L’amour que nous portons à nos
familles ne doit en rien être pour nous un obstacle à notre obéissance
absolue au Seigneur. Il doit en être de même pour l’amour
que nous Ă©prouvons pour nous-mĂŞmes!
Dans un autre commandement célèbre, le Seigneur nous demande « d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. »
Il sait en effet que la plupart
des hommes s’aiment eux-mêmes plus que toute autre chose. Et c’est pour
cela qu’Il nous demande d’aimer nos ennemis de la même
manière que nous pouvons nous aimer nous-mêmes.
Mais ici, le Seigneur demande Ă Ses disciples de renoncer Ă leur propre vie pour Le suivre.
En fait, c’est cela, se charger
de notre croix pour suivre le Seigneur: c’est, avant tout, accepter de
soumettre totalement notre volonté à celle du Seigneur.
C’est accepter de renoncer à toute volonté propre qui serait
contraire à la volonté du Seigneur. C’est clouer à la croix, pour la
faire mourir, toute volonté personnelle différente de la volonté
de Dieu, ou opposée à la volonté de Dieu.
Renoncer à soi-même, c’est,
finalement, accepter de mourir Ă tout ce que nous Ă©tions auparavant, Ă
la vie terrestre que nous avons reçue en venant sur cette
terre, pour renaître à une vie entièrement nouvelle, la Vie de
Christ Lui-mĂŞme.
Dans les Evangiles, la
prédication de la croix s’arrêtait à cette exigence. Le Seigneur
exigeait de renoncer Ă soi-mĂŞme pour se charger de sa croix, mais Il
n’avait pas indiqué à Ses disciples comment ils pourraient faire
cela. Il savait que l’intelligence spirituelle de Ses disciples n’aurait
pas été capable de recevoir une révélation plus profonde.
Mais Il leur a promis qu’un jour, ils recevraient cette révélation:
« J’ai encore beaucoup de choses
Ă vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le
consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous
conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même,
mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses
à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui
est à moi, et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi;
c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend de ce qui est à moi, et qu’il vous
l’annoncera » (Jean 16: 12-15).
Christ tenait donc en réserve,
pour Ses disciples, une révélation plus profonde de Lui-même et de Son
oeuvre, une révélation plus profonde de la croix et de la
manière de marcher par l’esprit.
Mais ce n’était pas encore le
moment pour eux de recevoir cette révélation. Il fallait attendre que le
Saint-Esprit soit répandu et les remplisse. Il fallait
surtout attendre le ministère béni de l’apôtre Paul. Car c’est à lui
que le Seigneur a fait la grâce de confier la pleine révélation de la
croix et de la marche par l’esprit.
Voici comment l’apôtre Paul
raconte au Roi Agrippa de quelle manière le Seigneur lui est apparu, et
la mission qu’Il lui a confiée:
« Je t’ai choisi du milieu de ce
peuple et du milieu des païens, vers qui je t’envoie, afin que tu leur
ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres
à la lumière et de la puissance de Satan à Dieu, pour qu’ils
reçoivent, par la foi en moi, le pardon des péchés et l’héritage avec
les sanctifiés » (Actes 26: 17-18).
Ainsi, le Seigneur charge Paul
non seulement d’amener les Juifs et les païens au pardon de leurs péchés
par la foi en Christ, mais aussi de les amener Ă
bénéficier pleinement de leur héritage avec les sanctifiés.
C’est ce magnifique héritage
spirituel, que nous possédons en Christ, que Paul avait été chargé de
faire connaître à tous. C’est de cet héritage spirituel dont
il parlera ensuite dans toutes ses épîtres.
Plus loin, Paul précise en quoi consiste aussi cet héritage:
« En conséquence, roi Agrippa,
je n’ai point résisté à la vision céleste: à ceux de Damas d’abord, puis
à Jérusalem, dans toute la Judée, et chez les
païens, j’ai prêché la repentance et la conversion à Dieu, avec la
pratique d’oeuvres dignes de la repentance » (Actes 26: 19: 20).
Le message de Paul commençait
comme celui de Christ: repentance et conversion Ă Dieu. Mais Paul devait
aussi apprendre Ă ces nouveaux convertis comment
pratiquer des oeuvres dignes de la repentance. Tout le message de la croix et de la marche par l’esprit se trouve compris dans ces
quelques mots!
Il est extrêmement intéressant
de voir de quelle manière l’apôtre Paul a progressé, tout au long de ses
épîtres, dans son exposition du message de la croix et
de la marche par l’esprit.
Pour cela, il est indispensable
de voir dans quel ordre chronologique ont été écrites les diverses
épîtres de Paul, selon les estimations les plus
vraisemblables.
On estime que Paul s’est
converti à Christ au cours de l’hiver 36-37, vers l’âge de trente ans.
Il a ensuite passé de nombreuses années de formation
personnelle, puis d’enseignement dans les Ă©glises, notamment Ă
Antioche, avant de commencer son ministère itinérant d’apôtre.
Voici dans quel ordre ont été écrites ses épîtres:
An 51: Epîtres aux Thessaloniciens.
54-56: Epître aux Philippiens.
56: Epîtres aux Corinthiens et aux Galates.
57-58: Epître aux Romains, écrite quand Paul était à Corinthe.
En 58, Paul est emprisonné deux ans à Césarée, de 58 à 60.
61-63: Epîtres aux Colossiens, aux Ephésiens et à Philémon, pendant la première captivité de Paul à Rome.
65: Première Epître à Timothée. Epître à Tite.
67: Deuxième Epître à Timothée. Paul fut ensuite à nouveau emprisonné. On pense qu’il est mort martyr vers l’an 67.
Pour mémoire, on estime que les autres principaux écrits du Nouveau Testament ont été rédigés au cours des années suivantes:
62: Epître de Jacques.
64: Evangile de Marc.
64: Première Epître de Pierre.
Entre 70 et 80: Epître de Jude, deuxième Epître de Pierre.
Vers 80: Evangiles de Matthieu et de Luc. Actes des ApĂ´tres.
Entre 80-90: Evangile et Epîtres de Jean.
Vers 95: Apocalypse.
Ces dates sont des ordres de
grandeur. Ce qui est intéressant, concernant les épîtres de Paul, c’est
surtout de connaître leur progression
chronologique.
Il ne s’agit pas ici de faire
une étude détaillée de toutes les épîtres de Paul. Mais nous allons
simplement examiner, épître après épître, de quelle manière
l’apôtre Paul a commencé à parler de la croix, puis a développé son
enseignement, pour lui donner son plein épanouissement dans ses épîtres
les plus tardives.
Nous ne parlerons pas des épîtres pastorales, adressées à Timothée et à Tite. Mais nous n’aborderons que les épîtres générales.
Epîtres aux Thessaloniciens.
Dans ses deux premières épîtres,
adressées aux Thessaloniciens, Paul n’aborde pas encore le thème de la
croix. Il parle beaucoup des souffrances et des
tribulations auxquelles doivent être exposés tous les disciples du
Seigneur. Il aborde en détail la question du retour du Seigneur et de
l’enlèvement de l’Eglise. Il donne aussi de nombreux
préceptes pratiques que tous doivent observer.
Mais Paul n’explique pas encore
aux Chrétiens de quelle manière ils pourront observer ces préceptes,
notamment en se chargeant de leur croix et en marchant par
l’esprit.
Paul reste encore dans le
registre central de l’enseignement du Seigneur Jésus: « Repentez-vous,
ayez la foi, et marchez d’une manière digne de votre
repentance et de votre foi. »
Epître aux Philippiens.
Dans l’épître suivante, qui est,
chronologiquement, l’épître aux Philippiens, Paul commence à exposer et
à approfondir tout un corps de doctrine centré sur la
Personne et l’oeuvre de Christ, donc sur la croix.
Paul prie tout d’abord pour que
l’intelligence spirituelle des Chrétiens s’ouvre, afin qu’ils puissent
« discerner les choses les
meilleures. »
« Et ce que je demande dans mes
prières, c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance
et en pleine intelligence, pour le discernement
des choses les meilleures, afin que vous soyez purs et
irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui
est par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu »
(Philippiens 1: 9-11).
Paul sait qu’un simple exposé
des vérités profondes de l’Evangile de Christ ne suffit pas, mais que
cet exposé doit être préparé et suivi dans la
prière.
Paul présente ensuite de quelle
manière Christ S’est dépouillé, pour accepter de mourir de la mort la
plus infamante, celle de la croix:
« Ayez en vous les sentiments
qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a
point regardé comme une proie à arracher d’être égal
avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de
serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un
simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant
jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix. C’est pourquoi
aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné le nom qui est
au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou
fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que
toute langue confesse que JĂ©sus-Christ est Seigneur, Ă la gloire de Dieu
le Père » (Philippiens 2: 5-11).
Voilà la pensée qui doit tous nous animer! Voilà l’exemple que nous devons tous suivre!
Sur la croix, Christ a accompli
une oeuvre qui Lui est propre, et que nous ne pourrons jamais imiter: le
rachat de nos vies par Son sacrifice substitutif Ă la
croix. Mais Paul ajoute aussitĂ´t que nous devons partager avec
Christ cette expérience décisive de la croix, si nous voulons ensuite
partager Sa Vie de résurrection.
Nous aussi, nous devons nous
humilier nous-mêmes, renoncer à notre volonté propre, et accepter la
crucifixion, la mort que procure la croix.
Nous ne pourrons jamais devenir
de véritables disciples de Christ, si nous n’acceptons pas, un jour et
une fois pour toutes, la mise Ă mort de celui (ou de
celle) que nous Ă©tions en venant sur cette terre, pour recevoir une
nature nouvelle en Christ, celle qui nous permettra de marcher par
l’esprit, comme Christ a Lui-même marché sur cette
terre.
Toutes les choses qui Ă©taient
pour nous des gains, et tout particulièrement notre propre vie, nous
devons accepter d’y renoncer complètement, afin de gagner
Christ et de Le connaître tel qu’Il est.
« Mais ces choses qui étaient
pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de
Christ. Et mĂŞme je regarde toutes choses comme une
perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ
mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme
de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en
lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle
qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la
foi, afin de connaître Christ, et la puissance de sa
résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant
conforme Ă lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis, Ă la
résurrection d’entre les morts » (Philippiens 3: 7-11).
Tout le message de la croix et de la marche par l’esprit est déjà là . Il ne suffit que de le développer!
Paul aborde aussi pour la
première fois la question de la perfection chrétienne, dont le Seigneur
Jésus avait parlé dans le Sermon sur la Montagne:
« Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection;
mais
je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi
par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi; mais je fais
une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant
vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le
prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. Nous tous donc qui sommes
parfaits, ayons cette même pensée; et si vous êtes
en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là -dessus.
Seulement, au point oĂą nous sommes parvenus, marchons
d’un même pas » (Philippiens 3: 12-16).
Ce célèbre passage est difficile à comprendre si on ne le comprend pas de la bonne manière.
Paul dit qu’il n’a pas encore
atteint la perfection. Mais, plus loin, il affirme aussi que nous sommes
tous parfaits! Comment concilier cette apparente
contradiction?
Paul le précisera dans ses
épîtres ultérieures: nous sommes déjà parfaits dans la nouvelle nature
que nous avons reçue en Christ, c’est-à -dire notre esprit
régénéré. Mais, dans notre vie pratique, nous n’avons pas encore
atteint la perfection. Nous n’avons pas encore manifesté pleinement
cette perfection spirituelle intérieure. Et c’est Dieu
Lui-mĂŞme qui nous Ă©clairera lĂ -dessus!
Première épître aux Corinthiens.
L’épître suivante est la
première épître aux Corinthiens. Comme il le leur dit lui-même, cette
épître de Paul est écrite à des Chrétiens
« charnels », qui sont encore des enfants en Christ, encore
incapables d’absorber de la « nourriture solide. »
Nous ne pouvons donc pas encore
trouver dans cette première épître aux Corinthiens un exposé
systématique et approfondi du message de la croix.
Toutefois, Paul commence tout de même son épître en leur soulignant l’importance extrême de ce message de la croix:
« Ce n’est pas pour baptiser que
Christ m’a envoyé, c’est pour annoncer l’Evangile, et cela sans la
sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne
soit pas rendue vaine. Car la prédication de la croix est une folie
pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une
puissance de Dieu » (1 Cor. 1: 17-18).
« Les Juifs demandent des
miracles et les Grecs cherchent la sagesse: nous, nous prĂŞchons Christ
crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les
paĂŻens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont
appelés, tant Juifs que Grecs » (1 Cor. 1: 22-24).
Toute l’épître est ensuite
remplie d’enseignements pratiques sur le comportement du Chrétien et la
vie pratique de l’Eglise. Mais on sent bien que le désir
profond de Paul est de parvenir au point oĂą il pourra mieux
expliquer Ă ses chers Corinthiens le message de la croix. Il y
parviendra dans son épître suivante.
Deuxième épître aux Corinthiens.
Dans sa deuxième épître aux
Corinthiens, Paul peut à présent approfondir le message de la croix. En
effet, les Corinthiens sont passés par une réelle
repentance. Leur coeur est à présent ouvert, pour recevoir des
révélations plus profondes.
« Nous portons ce trésor dans
des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuĂ©e Ă
Dieu, et non pas à nous. Nous sommes pressés de toute
manière, mais non réduits à l’extrémité; dans la détresse, mais non
dans le désespoir; persécutés, mais non abandonnés; abattus, mais non
perdus; portant toujours avec nous dans notre corps la
mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans
notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la
mort Ă cause de JĂ©sus, afin que la vie de JĂ©sus soit aussi
manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, et
la vie agit en vous » (2 Cor. 4: 7-12).
VoilĂ le message fondamental de
la croix: Si la mort de JĂ©sus agit en nous, la Vie de JĂ©sus sera
manifestée dans notre corps mortel, et agira pour le bien de
tous ceux qui nous entourent!
Les Ă©preuves, tribulations
souffrances et détresses, pour Christ, contribuent à « faire mourir de
grain de blé », afin qu’il puisse ensuite produire
du fruit en abondance.
Il faut que ce vase de terre soit brisé, afin qu’il puisse libérer ce grand trésor qui y est enfoui!
Paul révèle aussi aux Corinthiens qu’ils possèdent un « homme intérieur » invisible, différent de l’homme extérieur visible.
« C’est pourquoi nous ne perdons
pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre
homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car
nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au
delĂ de toute mesure, un poids Ă©ternel de gloire, parce que nous
regardons, non point aux choses visibles, mais Ă celles qui
sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les
invisibles sont éternelles » (2 Cor. 4: 17-18).
Nous avons en effet « dans le
ciel », un « domicile céleste » dont nous désirons nous revêtir. Ce
« domicile céleste », c’est
notre esprit régénéré! Cet homme intérieur, contrairement à notre
homme extérieur qui se dégrade, a été rendu capable de se renouveler de
jour en jour!
Paul présente aussi pour la
première fois la grande révélation de notre mort en Christ, suivie de
notre résurrection en Christ. Il aura l’occasion de
développer abondamment ce message dans l’épître aux Romains:
« Car l’amour de Christ nous
presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous
donc sont morts; et qu’il est mort pour tous, afin
que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mĂŞmes, mais pour celui
qui est mort et ressuscité pour eux. Ainsi, dès maintenant, nous ne
connaissons personne selon la chair; et si nous avons connu
Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de
cette manière. Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature.
Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses
sont devenues nouvelles. Et tout cela vient de Dieu, qui nous a
réconciliés avec lui par Christ, et qui nous a donné le ministère de la
réconciliation. Car Dieu était en Christ, réconciliant le
monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses,
et il a mis en nous la parole de la réconciliation. Nous faisons donc
les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu
exhortait par nous; nous vous en supplions au nom de Christ: Soyez
réconciliés avec Dieu! Celui qui n’a point connu le péché, il l’a fait
devenir péché pour nous, afin que nous devenions en lui
justice de Dieu » (2 Cor. 5: 14-21).
Voyez-vous Ă quel point
l’enseignement de Paul, concernant la croix et la marche par l’esprit,
devient progressivement de plus en plus clair et profond Ă la
fois?
En Christ, nous sommes morts Ă
notre vie passĂ©e. Nous sommes de nouvelles crĂ©ations en Christ, grâce Ă
Sa résurrection. Nous sommes devenus « justice de
Dieu en Christ », dans notre nouvelle nature!
Quelle révélation! Les disciples
étaient bien incapables de la recevoir, du temps du ministère terrestre
de Christ. Mais il est temps à présent que le
Saint-Esprit expose cette révélation à l’Eglise du Seigneur!
Si nous acceptons de vivre une
vie crucifiée en Christ, alors nous pourrons vivre par la puissance de
Dieu, animés par la Vie de résurrection de Christ!
« Car il (JĂ©sus) a Ă©tĂ© crucifiĂ© Ă
cause de sa faiblesse, mais il vit par la puissance de Dieu; nous
aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons
avec lui par la puissance de Dieu pour agir envers vous » (2 Cor.
13: 4).
Epître aux Galates.
Dans l’épître suivante, l’épître
aux Galates, Paul va encore plus loin dans l’exposé du message de la
croix et de la marche par l’esprit. C’est en particulier
dans cette épître qu’il aborde de manière approfondie le conflit
entre la chair et l’esprit, et la nécessité de marcher par l’esprit.
Paul oppose ici la Loi Ă la
Grâce. Il proclame la liberté que nous avons reçue en Christ. Mais nous
ne devons pas faire de cette liberté un prétexte de marcher
selon la chair.
Il est donc possible Ă un
Chrétien de marcher selon la chair. Il est même possible à un Chrétien
de commencer par l’Esprit, et de finir par la chair. C’était
le cas des Galates, et Paul est très inquiet de les voir déchoir
ainsi de la grâce.
En se remettant sous le joug de la Loi, les Galates ont fait disparaître au milieu d’eux le « scandale de la croix »!
Paul oppose aussi les oeuvres de la chair au fruit de l’esprit. Il exhorte les Galates:
« Je dis donc: Marchez selon
l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair. Car la chair
a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et
l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair; ils sont opposés
entre eux, afin que vous ne fassiez point ce que vous voudriez. Si vous
êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la
loi » (Galates 5: 16-18).
Paul n’a pas encore bien
expliqué ce qu’était la chair. Il la définit en fonction de ses oeuvres,
que tous les hommes connaissent bien, pour les avoir tous
abondamment pratiquées!
Il affirme aux Galates que s’ils
se remettent sous la Loi, ils ne seront plus conduits par l’Esprit.
Pour être conduits par l’esprit, il faut avoir crucifié la
chair avec ses passions et ses désirs.
Or « ceux qui sont Ă
Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si
nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit »
(Galates 5: 24-25).
Voilà la grande vérité
libératrice! Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair, parce
que Christ l’a déjà crucifiée, et nous a entraînés dans Sa mort
et Sa résurrection. Il nous a donc libérés de l’esclavage du péché
et de la chair. Il nous a permis de marcher d’une manière nouvelle, dans
le renoncement complet Ă tout ce que nous Ă©tions quand
nous étions contrôlés par la loi du péché!
Paul termine son épître par cette déclaration sans appel:
« Pour ce qui me concerne, loin
de moi la pensée de me glorifier d’autre chose que de la croix de notre
Seigneur JĂ©sus-Christ, par qui le monde est
crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! Car ce n’est rien
que d’être circoncis ou incirconcis; ce qui est quelque chose, c’est
d’être une nouvelle créature. Paix et miséricorde sur
tous ceux qui suivront cette règle, et sur l’Israël de Dieu! »
(Galates 6: 14-16).
Ce qui est vrai pour Paul est
donc vrai pour tous les disciples de Christ! Par la croix de JĂ©sus, en
Lui et avec Lui, nous sommes tous crucifiés (morts) pour
le monde, comme le monde est crucifié (mort) pour nous!
Oui, ce qui est quelque chose,
c’est bien d’être une nouvelle création! Mais c’est aussi de marcher
concrètement selon cette nouvelle création, selon l’esprit
et non plus selon la chair!
Epître aux Romains.
Vient ensuite la grande épître
aux Romains. C’est là que Paul y fait son exposé le plus clair et le
plus magistral de l’oeuvre de la croix.
Paul commence par affirmer que
tous les hommes sont inexcusables, pour n’avoir pas reconnu Dieu au
travers de Sa création. Mais tous les Juifs sont aussi
inexcusables, pour ne pas avoir mis en pratique la Loi qu’ils
avaient reçue de Dieu.
Tous les hommes ont donc péché
et sont privés de la gloire de Dieu. Mais tous sont gratuitement
justifiés par sa grâce, au moyen de la rédemption qui est en
JĂ©sus-Christ.
Cette grâce, nous devons la saisir par la foi, à l’exemple d’Abraham, qui fut rendu juste par sa foi.
Paul explique que le péché est
entré dans le monde par Adam, entraînant sa mort. Puis la mort s’est
étendue à tous les hommes, parce que tous ont péché.
Mais, grâce à l’obéissance d’un seul, Jésus-Christ, tous ceux qui croient en Jésus-Christ sont rendus justes.
Les chapitres 6, 7 et 8 exposent en détail l’oeuvre de la croix, ainsi que la marche par l’esprit:
- Nous sommes morts et ressuscités en Christ et avec Lui.
- Le péché n’a plus de pouvoir sur nous, puisque le « corps du péché » a été réduit à l’impuissance par la croix.
- Nous avons à présent pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle.
- Deux lois opposées cohabitent
toujours dans la vie du Chrétien: la loi du péché et de la mort, qui
demeure dans nos membres (dans notre chair), et la loi de
l’esprit de vie en Jésus-Christ, qui agit dans notre « homme
intérieur », c’est-à -dire notre esprit régénéré.
- Ceux qui marchent par
l’esprit, et non plus par la chair, ont été libérés de la loi du péché
et de la mort par la loi de l’esprit de vie qui est en
JĂ©sus-Christ. Mais si nous continuons Ă marcher selon la chair, nous
continuons à être inutilement soumis à la loi du péché, quoique nous en
ayons été libérés! Tout se passe comme si l’on avait
donné à un prisonnier la clef de sa prison, pour qu’il en sorte en
pleine liberté, alors que celui-ci continue à se plaindre de son
emprisonnement!
- Nous pouvons à présent offrir
au Seigneur nos corps, libérés de la puissance du péché, pour qu’ils
soient des instruments de la justice de Dieu.
- Nous sommes prédestinés à être semblables à l’image de Jésus!
Les Chrétiens peuvent à présent
commencer Ă bien comprendre que tous les commandements du Nouveau
Testament sont des indications précises de ce que le Seigneur
les a rendus capables de faire, par Sa grâce et par la foi,
lorsqu’ils sont de nouvelles créations qui marchent par l’esprit!
Epître aux Colossiens.
Dans son épître suivante,
l’épître aux Colossiens, Paul franchit un nouveau palier dans
l’enseignement de la croix et de la marche par l’esprit.
L’apôtre commence encore par prier pour que s’ouvre l’intelligence spirituelle des Colossiens:
« Nous ne cessons de prier Dieu
pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de
sa volonté, en toute sagesse et intelligence
spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur et lui
être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de
bonnes oeuvres et croissant par la connaissance de Dieu,
fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte que
vous soyez toujours et avec joie persévérants et patients » (Colossiens
1: 9-11).
Cette connaissance dont parle
Paul n’est pas une connaissance intellectuelle. Mais c’est la
connaissance de la volonté de Dieu, en toute sagesse et
intelligence spirituelle, lorsque nous sommes éclairés par le
Saint-Esprit.
C’est cette connaissance
spirituelle qui nous permet ensuite, par la foi, de marcher d’une
manière digne de Dieu, c’est-à -dire de marcher par l’esprit.
Paul poursuit en nous rappelant une vérité qui doit nous apporter beaucoup de consolation et d’encouragement:
« Rendez grâces au Père, qui
vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la
lumière, qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres
et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour, en qui
nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Colossiens 1:
12-14).
Oui, par Sa grâce, Dieu nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage magnifique des saints dans
Sa lumière!
Paul insiste ensuite sur cette glorieuse vérité:
« C’est d’elle que j’ai été fait
ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée auprès de vous, afin que
j’annonçasse pleinement la parole de Dieu, le
mystère caché de tout temps et dans tous les âges, mais révélé
maintenant à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est
la glorieuse richesse de ce mystère parmi les païens, savoir:
Christ en vous, l’espérance de la gloire. C’est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute
sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ » (Colossiens 1: 26-28).
« Christ en nous, l’espérance de
la gloire »! C’est Christ qui doit être sans cesse annoncé, afin que
tout homme soit instruit de Sa Personne et de
Son oeuvre, le but étant de présenter à Dieu tout homme, devenu
parfait en Christ.
Paul aborde l’exposé qu’il fera
par la suite dans l’épître aux Ephésiens, lorsqu’il parlera du ministère
assigné par Dieu à tous les anciens, c’est-à -dire le
« perfectionnement des saints. »
La présence en nous de Christ Lui-même est pour nous la garantie de notre future perfection pratique!
Paul explique ensuite en quoi
consiste la « circoncision de Christ ». Les Juifs étaient circoncis dans
leur chair. Mais les Chrétiens ont été
circoncis dans leur coeur. Cette circoncision de Christ « consiste
dans le dépouillement du corps de la chair »:
« Et c’est en lui que vous avez
été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la
circoncision de Christ, qui consiste dans le
dépouillement du corps de la chair: ayant été ensevelis avec lui par
le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi
en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.
Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de
votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce
pour toutes nos offenses » (Colossiens 2:
11-13).
Par notre mort et notre
résurrection en Christ, nous avons été libérés de la puissance du péché,
qui demeure pourtant toujours dans la chair. Dieu nous a
rendus capables de vivre la Vie de RĂ©surrection de Christ.
Puisque nous sommes morts au
péché, nous avons la puissance, en Christ, de « faire mourir » toutes
les oeuvres de la chair dans notre propre vie, par
la foi en la puissance de résurrection de Dieu.
« Si donc vous êtes ressuscités
avec Christ, cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la
droite de Dieu. Affectionnez-vous aux choses d’en
haut, et non Ă celles qui sont sur la terre. Car vous ĂŞtes morts, et
votre vie est cachée avec Christ en Dieu. Quand Christ, votre vie,
paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la
gloire. Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre,
l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la
cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la
colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels
vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais
maintenant, renoncez Ă toutes ces choses, Ă la colère, Ă
l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes
qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux
autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses
oeuvres, et ayant revêtu l’homme nouveau, qui se renouvelle, dans la
connaissance, selon l’image de celui qui l’a créé » (Colossiens 3:
1-10).
Nous devons à présent nous
« affectionner » aux choses célestes, puisque nous sommes du Ciel et non
plus de la terre, dans notre nouvelle nature
régénérée, qui est assise avec Christ dans les lieux célestes.
Le verbe grec traduit par
« s’affectionner » signifie en fait « penser constamment » aux choses
d’en haut. Car nous sommes morts aux choses
de la terre. Nous pouvons donc « faire mourir » la puissance de
péché qui agit dans nos membres, c’est-à -dire « nous dégager » de
l’emprise de cette puissance. Nous pouvons,
non par un acte de volonté seulement, mais par un acte de volonté
qui s’appuie sur notre foi, renoncer à toutes les oeuvres mauvaises
de la chair, alors qu’auparavant, il nous était impossible de ne pas les manifester.
Paul introduit également ici les notions capitales de « vieil homme » et « d’homme nouveau ».
Il nous est clair à présent que
« l’homme nouveau » est la nouvelle création que nous sommes en Christ.
Le « vieil homme » est l’ancienne
création que nous étions avant notre nouvelle naissance.
Ce « vieil homme » a Ă©tĂ© mis Ă
mort par la mort de Christ, tandis que « l’homme nouveau » est venu à la
vie par la résurrection du
Seigneur.
Nous avons reçu cet « homme
intérieur » nouveau à notre nouvelle naissance. Cet homme nouveau
possède la faculté de se renouveler constamment, dans
la connaissance, à l’image de Celui qui l’a créé, Jésus-Christ.
Quelle grâce!
Nous pouvons à présent nous
« revêtir » de cet homme intérieur nouveau, le faire paraître au grand
jour, et le manifester dans tous les aspects de
notre vie pratique.
Nous le faisons en gardant les
yeux spirituels fixés sur Christ et sur Son oeuvre! Pourquoi donc tant
de Chrétiens gardent-ils leurs regards fixés sur leur
ancienne nature de péché, comme si elle n’avait pas été crucifiée?
L’amour de Christ est répandu
dans notre homme nouveau. Nous sommes appelés à nous revêtir de cet
amour de Christ, car il est le « lien de la
perfection » (Colossiens 3: 14).
Epître aux Ephésiens.
Vient enfin l’épître aux Ephésiens, la dernière épître générale à avoir été écrite par l’apôtre.
Il est alors au sommet de sa
maturité spirituelle. Cette épître peut être qualifiée de summum de la
révélation paulinienne, et même de toute la révélation
biblique.
Alors que l’épître aux
Colossiens nous révélait « Christ en nous », les trois premiers
chapitres de l’Epître aux Ephésiens nous révèlent « nous
en Christ »: tout ce que nous sommes, et tout ce que nous possédons
« en Christ. »
Ces chapitres nous présentent un Christ ressuscité et glorieux, « assis à la droite du Père » dans le Ciel!
« Mais Dieu, qui est riche en
miséricorde, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui
Ă©tions morts par nos offenses, nous a rendus Ă la vie
avec Christ c’est par grâce que vous êtes sauvés); il nous a
ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux
cĂ©lestes, en JĂ©sus-Christ, afin de montrer dans les siècles Ă
venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en
Jésus-Christ » (Ephésiens 2: 4-7).
« En lui tout l’édifice, bien
coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui
vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de
Dieu en Esprit » (Ephésiens 2: 21-22).
En Christ, Juifs et païens participent à la même bénédiction, pour former un seul peuple spirituel.
Après avoir exposé les
fondements de l’unité des Chrétiens, dont nous avons parlé dans un autre
article, Paul affirme que les cinq ministères de direction
spirituelle de l’Eglise n’ont qu’une seule tâche à accomplir: le
perfectionnement des saints:
« Et il a donné les uns comme
apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les
autres comme pasteurs et docteurs, pour le
perfectionnement des saints en vue de l’oeuvre du ministère et de
l’édification du corps de Christ, jusqu’à ce que nous soyons tous
parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de
Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de
Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportĂ©s Ă
tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes,
par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la
vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est
le chef, Christ » (Ephésiens 4: 11-15).
Nous avons vu qu’aucun perfectionnement des saints n’est possible sans la connaissance et la pratique du message de la croix.
Nous devons nous repentir
profondément, en tant qu’anciens du troupeau de Dieu, d’avoir si
longtemps négligé le message de la croix, ce message libérateur qui
est le fondement même de l’Evangile de Christ, et qui seul peut nous
permettre de marcher par l’esprit!
Que Dieu nous fasse grâce, et
ouvre complètement notre intelligence spirituelle, pour que nous
puissions voir briller dans toute sa splendeur ce message
vivifiant de la croix!
Le passage suivant est sans doute le plus clair exposé de la marche par l’esprit qu’il ait été donné à l’apôtre Paul d’exprimer:
« Voici donc ce que je dis et ce
que je déclare dans le Seigneur, c’est que vous ne devez plus marcher
comme les païens, qui marchent selon la vanité de
leurs pensĂ©es. Ils ont l’intelligence obscurcie, ils sont Ă©trangers Ă
la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de
l’endurcissement de leur coeur. Ayant perdu tout sentiment,
ils se sont livrés à la dissolution, pour commettre toute espèce
d’impureté jointe à la cupidité. Mais vous, ce n’est pas ainsi que vous
avez appris Christ, si du moins vous l’avez entendu, et
si, conformément à la vérité qui est en Jésus, c’est en lui que vous
avez été instruits à vous dépouiller, eu égard à votre vie passée, du
vieil homme qui se corrompt par les convoitises
trompeuses, à être renouvelés dans l’esprit de votre intelligence,
et à revêtir l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une
sainteté que produit la vérité » (Ephésiens 4:
17-24).
Paul explique tout d’abord qu’il
est possible, pour un Chrétien régénéré, de continuer à marcher par la
chair, tout au moins en partie, si son intelligence
spirituelle est obscurcie par la vanité de ses pensées charnelles.
Si ce Chrétien est dans l’ignorance par rapport à Christ et à Son oeuvre
Ă la croix, il court le risque de rester en grande
partie Ă©tranger Ă la vie de Dieu qui est pourtant dans sa nouvelle
nature.
Cette vie de l’esprit reste
alors comme emprisonnée au-delà du voile de la chair. Tout se passe,
hélas, comme le décrivait un auteur connu, lorsqu’il disait
que les hommes religieux se sont employés avec ardeur à « recoudre »
le voile qui nous séparait du lieu Très Saint, alors que ce voile avait
été déchiré par la mort du Seigneur
crucifié!
Paul insiste sur notre besoin
d’être « instruits » à nous dépouiller du vieil homme, et à nous revêtir
de l’homme nouveau. Le vieil homme a bien été
crucifié avec Christ, mais nous devons encore nous dépouiller de ce
cadavre, et de tout ce que le vieil homme avait bâti dans notre vie,
depuis notre naissance terrestre, jusqu’au moment où nous
avons compris le message de la croix.
Nous ne pouvons d’ailleurs nous
revêtir de « l’homme nouveau » que nous sommes en Christ, qu’à la mesure
où nous nous serons d’abord dépouillés du
vieil homme. C’est cela, mourir à soi-même: perdre notre « vieux
moi » pour nous installer dans le « moi » nouveau que Christ nous a
donné en Lui!
Quelle joie aussi de découvrir
que cette nouvelle création que nous sommes en Christ, que cet « homme
nouveau, » a Ă©tĂ© « crĂ©Ă© selon Dieu, (Ă
l’image de Dieu) dans une justice et une sainteté que produit la
vérité »!
VoilĂ ce que nous sommes
réellement en Christ! Sachons-le, installons-nous par la foi dans notre
nouvelle nature, et ne quittons plus jamais notre position
céleste en Christ!
Oui, c’est bien à Paul qu’a été
accordée par le Seigneur la grâce « d’annoncer aux païens les richesses
incompréhensibles de Christ, et de mettre en
lumière quelle est la dispensation du mystère caché de tout temps en
Dieu qui a créé toutes choses, afin que les dominations et les
autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par
l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu, selon le dessein
éternel qu’il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur, en qui
nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher
de Dieu avec confiance » (Ephésiens 3: 8-12).
Que Dieu soit béni pour cette
révélation, qui plonge dans l’admiration jusqu’aux dominations et aux
autorités dans les lieux célestes! Il faut que celles-ci
connaissent par l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu! Il
faut donc que l’Eglise, la première, connaisse et vive cette splendide
réalité!
A présent, la révélation de la
croix est complète. Christ est pleinement satisfait. Il a confié à Son
serviteur Paul un message qui nous permet de comprendre
pleinement tout l’enseignement de Christ dans les Evangiles.
Le message de la croix est une
clef qui nous ouvre toutes les portes de la Parole de Dieu! Nous pouvons
maintenant comprendre cet enseignement en esprit et en
vérité, afin de le mettre en pratique, également en esprit et en
vérité, pour toute la gloire de Dieu et de Christ!
Source : http://bloghenriviaudmurat.wordpress.com/