Le livre « Le paradis est si réel » de
Choo Thomas raconte principalement des visions du paradis, que l’auteur déclare
avoir reçues de Jésus. Ce dernier lui aurait fait un certain nombre de
révélations importantes et l’aurait chargée de plusieurs messages.
Ce livre, publié en 2003 et préfacé par le Dr
David Yonggi Cho, est présenté par l’éditeur comme un best-seller mondial. Sa
lecture fait pourtant naître un certain nombre de réticences et d’objections,
qui sont répertoriées dans cet article, afin de permettre au lecteur de
dépasser le cadre d’une lecture rapide, qui ne stimule que l’émotionnel. Il est
vrai qu’au premier niveau « Le paradis est si réel » donne tous les
gages d’une communication céleste : beaucoup de bonnes choses émergent Ã
la surface de ce témoignage, d’encouragements à ce que, par exemple, chacun
prêche la Parole, se convertisse et se purifie. Le retour du Seigneur y est
affirmé (p55) et sa proximité par rapport à nous. La valeur du sang de Jésus y
est réaffirmée (p56) comme rédemption du péché de tous ses enfants. Le manque
de foi des enfants de Dieu est déploré par celui qui se présente comme le
Seigneur Jésus (p57) et il est rappelé que prêcher l’Évangile est ce qu’il y a
de plus important (p93). La Bible est mise en avant, et honorée, ce qui donne
un sentiment positif (P97).
Mais il se glisse également des affirmations qui,
à l’examen, se révèlent bibliquement infondées, venant de celle qui se présente
comme « une prophétesse de la fin des temps » (p201), prétendant
apporter des révélations du même niveau que celles de l’Apocalypse (P163).
Pire : certaines de ces affirmations sujettes à caution émanent de celui
qui se présente comme Jésus, ce qui altère singulièrement la crédibilité de
l’ensemble. Le lecteur jugera.
Une question importante
Pourquoi émettre des objections à l’égard d’un
livre qui annonce des vérités aussi importantes que l’existence de Dieu et du
paradis ? Qui sommes-nous pour juger et critiquer des déclarations
célestes, prononcées semble-t-il par Jésus lui-même ? N’encourons-nous pas
un jugement — celui du blasphème contre le Saint-Esprit — en nous prononçant
contre des déclarations présentées comme divines ?
La réponse biblique
À la page 149 (ainsi que dans plusieurs autres
passages) le Jésus de Choo Thomas dit à propos du livre-témoignage qu’il
demande à l’auteur d’écrire : « Je veux que mes
enfants le lisent … il exposera toutes mes paroles et le royaume que j’ai
préparé … ».
En dépit de ces déclarations qui sont faites pour
servir d’attestations d’authenticité spirituelles, soit auto-descernées, soit
supposément délivrées par Dieu lui-même — et
donc des invitations à tout accepter avec confiance — nous avons le devoir et la responsabilité
d’éprouver toutes choses[1],
afin de vérifier si elles viennent bien de Dieu, en les confrontant à la somme
de révélations divines contenues dans les Écritures. Et s’il se trouve des
contradictions ou des divergences notables entre le Jésus biblique et le Jésus
de Choo Thomas, alors nous aurons la liberté (et le devoir) d’émettre des
réserves légitimes et d’avertir chacun de ne retenir que ce qui est bon[2],
ce qui implique d’être prêt à procéder à un tri (et non à tout accepter
aveuglément).
Or, la configuration du livre de Choo Thomas ne
favorise pas le libre exercice du discernement : il l’inhibe, au
contraire, en poussant le lecteur à considérer (inconsciemment) que puisque
Dieu parle, tout est vrai. Ce qui est écrit est donc « comme » la
Parole de Dieu, d’une manière plus ou moins revendiquée. Cette configuration
est idéale pour favoriser la transmission et l’implantation de tout ce qu’on
veut, du meilleur jusqu’au pire.
Déclarations suspectes, douteuses, ou fausses
Le paradis de Choo Thomas dans ses détails
et ses contradictions
P120-121 : « …Nous nous
sommes approchés de l’une des maisons. Elle avait un portail à deux battants
bordé d’or et elle était entourée de vitraux. Je remarquais particulièrement la
poignée d’or pur ! En entrant dans la demeure, je constatai que toutes les
fenêtres étaient ornées de vitraux. Le sol était couvert d’un tapis aux teintes
pastels qui conféraient à cet intérieur un aspect très classique. Les joyaux
qui ornaient les murs brillaient de mille feux. J’avais l’impression d’entrer
dans un tableau, et non dans une véritable maison ! Je gravis l’escalier
doré dont la rampe était sculptée. En haut des marches, j’entrai dans une
chambre au lit plus imposant et plus large que ceux des rois de la terre. J’en
fis le tour, puis je pénétrai dans un vestiaire paré d’or et de pierres
précieuses sur tous les murs, sauf un, qui était couvert d’un immense miroir
reflétant la beauté stupéfiante du décor ».
Commentaire : La vision du paradis proposée par
Choo Thomas est décrite avec force détails, qui dépeignent un monde
paradisiaque très proche de la vie terrestre, mais en mieux. La part de mystère
de découverte des lieux célestes en souffre, car il ne s’agit ici que d’une
sublimation du connu, c’est-à -dire que le céleste nous est décrit par le
terrestre, ce qui est une bonne définition de l’anthropomorphisme. À la manière
des peintures religieuses de la grande époque des arts catholiques, Choo Thomas
décrit une vision baroque[3] du paradis, de l’éternité et de Jésus.
P92 : « …Le miroir de la coiffeuse était aussi
entouré d’une frise de pierres bleues qui soulignaient son éclat, et dans la
salle de bains, une baignoire argentée était décorée de pierres précieuses de
toutes les couleurs. »
Commentaire : Difficile de résister ici Ã
l’ironie … certains pensaient peut-être benoîtement que les souillures
n’existeraient plus dans l’éternité, il n’en est rien. La présence d’une
baignoire nous indique qu’il faudra continuer de se laver : c’est une info
indirecte, certes, mais non des moindres.
P128 Les poissons
Nous avons marché longtemps, puis nous avons vu un
pittoresque pont en bois rouge. Lorsque nous l’avons franchi, j’ai baissé les
yeux et j’ai constaté que l’eau était remplie de poissons de diverses espèces.
« À quoi sont destinés tous ces poissons ? » demandais-je.
« C’est de la nourriture pour le royaume », me répondit le Seigneur.
Je fus ravie d’apprendre qu’au paradis, nous mangerons des fruits et du
poisson. Le fait que ce soient les aliments de base là -haut sous-entend que
nous devrions en consommer davantage sur la terre. J’ai toujours considéré les
poissons et les fruits comme des aliments très sains, et cette visite au
paradis me l’a confirmé.
Commentaire : Les choses correspondent aux
attentes (et aux habitudes) de Choo Thomas, qui nous apprend que nous pouvons
d’ores et déjà nous préparer ici-bas à réformer notre alimentation :
fruits et poissons; c’est le régime céleste, en quelque sorte. C’est une autre
info d’importance : les Écritures semblaient nous permettre d’espérer que
nous serions changés et que les conditions d’existence seraient différentes dans
l’éternité[4],
il n’en est rien, encore une fois.
P129 La cuisine
Ensuite, je l’accompagnais dans les rochers, et je
remarquai de nombreux sites de cuisson ainsi que des fours argentés, encastrés
dans la roche. Au-dessus, des grills de cuisson étaient entreposés, avec des
assiettes ovales et des fourchettes en argent. Le Seigneur pressa simplement un
bouton situé sur le côté du four, et celui-ci commença à chauffer.
Il se transforma aussitôt en cuisinier, devant moi
… Le Seigneur me regarda consommer avec joie mon repas céleste. Lorsque nous
avons fini de manger, il a pris mon assiette et ma fourchette et il les a mis
dans une bassine argentée. Puis il me dit : « comme tu le vois ma
fille, j’ai tout préparé pour mes enfants ».
Commentaire : Plusieurs nouvelles
importantes, à commencer par la présence de fours électriques (ou à énergie
propre, doit-on sans doute supposer) et la confirmation de la nécessité … de se
nourrir. Ce qui entraîne la nécessité … de faire la vaisselle, sauf erreur, et
ce n’est pas une bonne nouvelle pour tout le monde. À moins que l’existence de
fours permette d’espérer qu’on trouve aussi des laves-vaisselle, mais la
présence de cette bassine argentée nous plonge dans un abîme de circonspection.
« … Puis nous sommes retournés sur la route
et nous sommes rentrés dans l’édifice blanc où nous nous changeons toujours. Un
ange m’a conduite au vestiaire, et j’ai mis une belle robe et une couronne. Le
Seigneur m’attendait ».
Commentaire : Une belle robe, une couronne,
et Choo Thomas peut se présenter devant Dieu. La mise et les toilettes sont
aussi importantes dans le ciel que sur la terre.
P130 : « Dis à tout le
monde qu’il y a beaucoup à manger dans mon royaume. Ici, tout a bien meilleur
goût que les nourritures terrestres ! Aimes-tu le poisson ?
Commentaire : le Jésus de Choo Thomas lui a
servi du poisson à la page 128 et voilà qu’il lui demande si elle aime le
poisson… C’est bien le moment de poser la question ! Ce Jésus est un peu
distrait, à moins que la retranscription de ces épisodes célestes soit un peu
compliquée à replacer dans l’ordre chronologique. Après tout, dans l’éternité,
peu importe ce qui s’est passé hier !
P132 : « Je vis quelque chose bouger dans les
champs remplis de ce qui semblait être du blé et je m’aperçus que la vallée
était pleine de bétail qui ressemblait beaucoup à nos vaches terrestres.
« Écris ceci, Choo Nam. Je veux que mes enfants sachent ce qui les attend
au paradis. Je sais que beaucoup d’entre eux se posent des questions à ce
sujet. Certains se demandant si on y trouvera de la nourriture à manger ».
Commentaire : Le Jésus de Choo Thomas cherche
à rassurer tout le monde, afin que ceux qui s’inquièteraient à propos de la
nourriture (dans l’éternité) se préparent … à ne rien changer ! Le
problème, c’est que s’il y a de la vache, il y aura de la viande. Et s’il y a
de la viande, il y a la mort. Pourtant, à la page 137, Choo Thomas déclare que
la mort n’existe pas dans le paradis. Pas pour tout le monde,
visiblement ! Les prophéties bibliques semblaient pourtant nous rassurer
au sujet de ce côté carnassier de la création[5],
mais pas la vision présente du paradis. Dommage.
P133 « Le Seigneur me fit entrer dans une des
maisons. Elle était très différente des manoirs et des châteaux que nous avions
visité auparavant. Son intérieur était assez simple, ses couleurs sobres.
« Ce sont des maisons de plage pour mes enfants », expliqua le
Seigneur. C’était stupéfiant ! Nous aurions donc des maisons de plage au
paradis ! oui, Dieu veut vraiment que ses enfants soient heureux et
jouissent éternellement de ces plaisirs ».
Stupéfiant, c’est bien le mot.
Un détail anecdotique parmi d’autres
P84 : Jésus tient à présenter
le patriarche Abraham à Choo Thomas : « Abraham était quelqu’un de digne,
avec de longs cheveux blancs et une barbe flottante couleur de neige. Même s’il
semblait âgé, ses yeux pétillaient de jeunesse et de joie ».
Commentaire : Dans différents endroits de son
livre, (P45, 90 et 98, et dans d’autres encore) Choo Thomas explique qu’au
paradis, elle bénéficie d’un corps jeune, elle rajeunit et évolue dans une
beauté et une jeunesse éternelle … alors que le pauvre Abraham semble, lui,
éternellement vieux ! C’est bien dommage pour lui.
Plus grave : les expériences
mystiques suspectes
Choo Thomas connaît un rituel
« spirituel » très particulier, régulier, toujours le même, au
travers duquel elle est mise en condition pour entrer en présence de celui qui
se présente comme Jésus. Page 165, on en lit une courte description, que l’auteur
tient à expliciter dans tous ses détails : « Le matin du 2 mai, j’eux un
moment de prière exceptionnel. L’onction de Dieu sur moi fut plus prononcée que
d’habitude et lorsque je terminai mon intercession, je tremblai de tous mes
membres. Cela sembla ne jamais devoir s’arrêter ! Les grognements de mon
esprit ressemblèrent à des convulsions internes. J’eus de la fièvre et je
transpirai abondamment » …
(p168), elle change de voix durant « l’onction » : « la voix que je prenais toujours lorsque
j’avais des visions réapparut et resta en moi pendant longtemps ».
Commentaire : les manifestations décrites par
Choo Thomas n’évoquent aucune des expériences bibliques faites par les
prophètes et les oints de l’Eternel. Bien au contraire, ces symptômes correspondent
plutôt à des manifestations médiumniques qui amènent le corps en contact avec
des forces spirituelles qui l’instrumentalisent.
À la page 182, l’auteur explique que durant ces
expériences, elle perd le contrôle de sa personne : « Depuis 1995, cette onction a été si forte
que je ne peux maîtriser ni mon tremblement, ni d’autres manifestations
physiques ».
À la page 191, elle ajoute encore : « Au cours de ces moments sublimes, le
Seigneur me parlait directement et personnellement, puis il entamait un travail
préparatoire dans mon organisme. À ce moment-là , je n’avais plus aucun
contrôle sur mon corps pendant deux à quatre heures … Souvent il me parlait
pendant que mon corps tremblait violemment. Parfois il m’expliquait ce qu’il
ferait la fois suivante, et lorsqu’il sentait que mon cœur contestait son plan,
il me reprenait en m’ordonnant : « Obéis-moi ! » …
Celui qui se présente comme Jésus est entouré de
démons :
« Lorsque les séances du soir ont commencé, j’ai vu des visages
démoniaques tout autour de la pièce ; ils étaient répugnants et
effrayants, mais ils ne me firent pas peur. Je les vis voleter derrière la tête
du Seigneur, mais lorsque je les repoussai, ils disparurent
instantanément ».
P193, perte de contrôle : « Lorsqu’il
accomplissait son saint travail sur moi et avec moi, je n’avais plus aucun contrôle sur mes
mains ni sur aucune partie de mon corps. Toutefois, Ã la suite
de cela, je reçus une véritable force physique surnaturelle. Lorsque je prie
pour les autres en leur imposant les mains, je tapote souvent leur tête ou
leurs épaules, parce que la puissance du Saint-Esprit se déverse par moi.
Lorsque je suis ointe, personne ne peut retenir mes mains, parce qu’elles
s’agitent rapidement sous la puissance du Saint-Esprit ».
P195, symptômes bien connus de catalepsie et de
lévitation :
« Parfois, lorsque le Seigneur travaillait dans mon organisme et mes
mains, tout mon corps devenait
noir et froid [6]. Au début, cela me
surprenait et me terrifiait, mais la présence du Seigneur balayait toutes mes
craintes. D’autres fois …tout mon corps devenait invisible …Au cours de
certaines de ces séances, le Seigneur élevait et abaissait mon corps. Sous son
influence, mon organisme restait tout droit ou tournait sur lui-même … Bien des
fois, il élevait et rabaissait mon corps quarante-neuf fois par nuit … La puissance du Saint-Esprit était si forte que, par moments, j’avais l’impression
de perdre la tête ».
Commentaire : Choo Thomas présente des
symptômes évidents de transes mystiques, accompagnées de manifestations non
répertoriées par la Bible, mais bien connues des cercles de l’occultisme. La
demande « de l’esprit » d’abandon total de l’ensemble de la personne,
revient à employer le mot de possession consentie. La présence d’une autre voix
intérieure vient étayer cette hypothèse, qui fait rapprocher ce cas d’une
situation mystique/spirite très poussée, probablement guidée par un esprit
religieux qui évoluerait ici aux confins de la vérité, probablement aux fins de
semer dans les cœurs un levain mauvais. Il est bon de rappeler ce verset de la
2è épître de Paul aux Corinthiens (11/14) : « Et cela n’est pas étonnant, puisque
Satan lui-même se déguise en ange de lumière ».
Sur de telles bases, il ne serait pas surprenant
que Choo Thomas manifeste, à l’avenir, d’autres signes et prodiges mensongers,
comme les stigmates par exemple.
Elle raconte avoir été l’objet de trente-trois déblocages physiques particuliers,
véritable initiation épuisante durant laquelle « Jésus » la prive de
sommeil, lui impose des exercices éreintants (page 198) : « Après dix jours de repos, le Seigneur s’est
mis à travailler dans mon organisme de nombreuses façons différentes, comme
s’il libérait un potentiel dans mon corps. Par exemple, lorsque j’étais
couchée, il me faisait asseoir, ou il me tirait de mon lit pour me mettre
debout. Tout cela s’effectuait par la puissance du Saint-Esprit et non de mon propre chef. Tout ce travail
corporel inhabituel m’épuisant, parce que cela faisait se lever et
s’agenouiller mon corps devant lui sept fois d’affilée, à maintes reprises. Je sanglotais pendant tout le processus, car cette œuvre dans ma vie était éreintante
et humiliante. Parfois, j’étais
tellement épuisée que je n’en pouvais plus. »
Après le déblocage de son « trente-troisième
verrou[7] », Choo Thomas reçoit la visite de
Celui qui se fait appeler Jésus (p203) : « Il tenait une
boule d’or réhaussée de pierres précieuses … puis il la plaça dans sa main
droite et il dit « je vais mettre cette onction sur ta tête ».
Lorsqu’il ouvrit la boule, il en sortit une fumée, qu’il répandit sur moi
…Après cela, il me montra tout l’océan et le monde entier, et il déclara :
« Le monde est à toi. »
Commentaire : Tout cela ressemble vraiment Ã
un rite initiatique, aux antipodes du baptême du Saint-Esprit biblique. On
imagine mal les douze disciples passant par de telles
« préparations », avant d’entrer dans leur ministère.
Un jour, Choo Thomas interroge celui qui dit être
Jésus :
« Pourquoi m’as-tu choisie, Seigneur ? ». Il me répondait clairement :
« Parce que tu es très malléable » (211).
Commentaire : C’est dans cette sorte de
dialogue que jaillissent des éclairs de vérité, dans une certaine naïveté de
l’auteur. Il est effectivement nécessaire de trouver un sujet qui s’abandonne
et qui accepte tout sans poser de questions. Nous sommes alors davantage dans
un statut de médium que dans un statut de prophétesse…
« Révélations » sur les
conditions du Salut
P47 : « Ma fille, nous
sommes allés dans le royaume … seuls, mes enfants obéissants et au cœur
pur s’y rendront » ;
P48 « le Seigneur
ajouta : ceux qui ne donnent pas leur dîme sont des enfants
désobéissants »
Commentaire : de manière allusive, on relie
ici le salut à la nécessité de donner sa dîme. Cet enseignement sera rappelé
avec insistance (p247). Ici, celui qui se présente comme étant Jésus donne les
critères d’acceptation au paradis, qui sont : « le cœur pur et obéissant » ; et à la page suivante, il
annonce que le fait de ne pas donner sa dîme fait tomber sous le coup de la
désobéissance … donc, par association d’idée, nous sommes amenés à penser que
ceux qui ne donnent pas leur dîme n’iront pas au paradis. La citation de la
page 161 est très explicite :« Tout chrétien qui ne donne pas la dîme ne
peut pas être béni, parce qu’il aime l’argent plus que ma parole. Ceux qui
entrent dans cette catégorie ne verront jamais mon royaume. Tu sais déjà où ils
iront à la fin »…
Le sous-entendu final résonne comme une menace
éternelle … Ce raccourci peut raisonnablement être qualifié (au mieux) de
suspect et très simpliste. Au pire, il est tout simplement faux, destiné sans
doute à égarer ceux qui y croiront et à les éloigner de la révélation de
l’Évangile.
Chacun convient de l’importance de donner, que cet
acte soit appelé « la dîme » ou « l’entraide » ou « la
participation à l’œuvre de Dieu » ou des « offrandes ». Mais le
Jésus de Choo Thomas est bien différent de celui des évangiles, lui qui avait
montré que ni la dîme, ni l’observance de la Loi, ne sauvent, mais plutôt la
foi en son sacrifice. Intégrer l’obéissance à la dîme au même niveau que la
reconnaissance du sacrifice de Christ est une nouveauté dont la Bible ne fait
pas état. De plus, la nouvelle alliance ne demande pas la dîme, mais la
totalité[8]de
ce que nous sommes.
On commence donc ici à percevoir une influence, et
c’est davantage de celle de Choo Thomas dont il s’agit, et de « son »
christianisme, qui repose visiblement sur certaines doctrines d’églises,
doctrines dénominationnelles, lesquelles se retrouvent dans la bouche de
« son » Jésus. Cela pose un sérieux problème de crédibilité à propos
de la véracité de l’ensemble de ce témoignage.
« Révélations » sur la perte du
salut
p. 78, Choo Thomas découvre
que sa mère est en enfer, et elle s’y trouve car elle « ignorait tout du
Seigneur, car personne ne lui avait jamais annoncé ». Le Jésus de Choo Thomas
reviendra sur ce thème dans un autre passage du livre.
L’affirmation contenue ici pose la question du
Salut, de la perdition, et plus largement de la Justice de Dieu : le Jésus
de Choo Thomas nous apprend que la perdition est également réservée à ceux qui
ont vécu dans l’ignorance de l’existence d’un Salut. C’est un peu comme si nous
disions à un homme qui n’a pas de femme qu’il est coupable de ne pas avoir
d’enfants. La Bible développe une vision du Salut qui repose sur Christ, son
œuvre, son autorité, et ce salut est reçu par la foi pour ceux qui croient dans
son sacrifice substitutif. Il nous est clairement annoncé également que les
hommes seront jugés selon leurs œuvres[9],
ce qui permet de penser que le Juste Juge appréciera Justement les vies de
chacun. Une doctrine excessive voudrait que les hommes qui n’ont pas reconnu
Christ soient tous perdus par le fait même. Mais cette doctrine est fausse,
rendue caduque par les deux versets cités ici. La présentation de la
justice de Dieu qui est faite par le livre de Choo Thomas est religieuse,
asservie à un dogme dénominationnel qui rapproche de l’obscurantisme.
« Révélations » sur les
problèmes de foi des chrétiens
P29 « il m’a montré
(Jésus) que beaucoup de croyants sont, en réalité, des athées notoires qui ne
croient pas vraiment à l’existence du paradis »
Commentaire : L’enjeu du livre est clairement
la foi dans le paradis ; on relie ici l’athéisme (mot très fort, qui va
beaucoup plus loin que l’incrédulité) avec la contestation de l’existence du
paradis. Ne pas croire que le paradis existe ramènerait le croyant au rang
d’athée. Il s’agit encore là d’un raccourci sévère, dont l’esprit est davantage
proche du légalisme que de l’amour de la vérité. Bien des croyants des temps
passés sont morts sans connaître certaines révélations, souvent parce que Dieu
les tenait en réserve pour des temps futurs : sont-ils pour autant privés
de l’éternité ? Il est difficile d’adhérer à une telle vision des choses,
qui ne résiste pas à une réflexion approfondie. Elle ressemble davantage à une
conception humaine étroite et limitée.
« Révélations » sur les
manifestations et onctions spirituelles
P27 : « l’onction du
Saint-Esprit fait chanter, parler en langues, et rire » ; P40-41 : « Dans certains cercles, ce phénomène est
appelé « le saint rire ». Je peux dire sans aucune réserve que, je le
sais, c’est une manifestation de la présence du Seigneur ».
Commentaire : Les exemples bibliques manquent
cruellement à ceux qui veulent à tout prix sacraliser une onction divine qui
fait rire. Nous ne contestons pas qu’il existe une onction qui provoque le
rire, et nous ne contestons pas qu’elle soit spirituelle, mais nous contestons
qu’elle soit d’origine divine. Que ceux qui expérimentent cette onction
continuent de s’y livrer en choisissant de croire qu’elle est divine, en dépit
du fait qu’elle n’est pas validée par les Écritures : c’est leur choix.
Mais cela n’authentifiera jamais bibliquement la chose. Le rire « dans
l’esprit », comme l’exhalaison de parfums, sont des manifestations bien
connues des spirites et gourous orientaux[10].
Singulièrement, la Bible encourage à pleurer, mais jamais à rire[11].
Cette « attestation spirituelle de l’origine divine du rire dans
l’Esprit » est donc une tentative d’authentification en bonne et due
forme, qui pèche par la pauvreté de sa confirmation scripturaire. Il existe une grande différence
entre le surnaturel et le merveilleux. La recrudescence de signes
surnaturels est prophétisée par la Bible, qui les attribue à la puissance de
satan[12],
et non pas à Dieu — ce que beaucoup de chrétiens semblent oublier. Les signes
qui accompagneront ceux qui auront cru sont clairement décrits par Jésus
lui-même, et le christianisme de la fin des temps semble se satisfaire quant Ã
lui de signes qui ne sont que des nuées sans eau (qui ne servent à rien et ne
changent pas les cœurs).
Preuve de supercherie
À la page 196, Choo Thomas décrit plusieurs
apparitions au cours de veilles de Noël : « Lorsque le Seigneur me rend visite, il
porte généralement une robe blanche, mais au cours des veilles des Noëls 1996,
97, 98, 99, 2000, 01 et 02, il a revêtu une somptueuse tunique et une superbe
couronne. Celle-ci était en or, et des pierres précieuses multicolores y
étaient enchâssées. Sa tunique rouge était bordée d’or. « Seigneur,
pourquoi portes-tu une si belle tunique et une couronne ? ».
« Ma fille, c’est mon anniversaire ! », répond-il en
souriant ».
Commentaire : Même le ridicule n’a pas
éveillé les soupçons du préfaceur, le Dr David Yonggi Cho, pas plus que ceux
des éditeurs, ou des vendeurs de livres chrétiens ! Voilà que le
Jésus de Choo Thomas se présente à elle le soir du 24 décembre — dont nous
savons avec la certitude historique la plus absolue qu’elle n’est pas sa date
de naissance — pour nous déclarer avec un sourire béat que … c’est le jour de
son anniversaire ! On touche ici à un point qui, s’il est relevé, peut
faire vaciller l’ensemble de cet édifice. Si encore il avait pris soin de nous
dire « c’est mon anniversaire … dans votre culture religieuse », la
chose aurait peut-être pu passer. Et encore : il aurait fallu admettre
qu’il avait fait le choix d’entretenir une confusion religieuse plutôt que de
l’éclairer de la lumière de la vérité… Ici, le lecteur est entraîné dans des
considérations religieuses — et pire : des pratiques — qui doivent être
clairement réprouvées. Ce Jésus ne peut pas être le Jésus de la Bible.
« Révélations, chiffres et prophéties
invérifiables »
- Anges : Ã la page 205, nous trouvons une
description faite par celui qui se présente comme Jésus, à propos de l’archange
Michel : « Michel est un
très bel ange. Il mesure plus de deux mètres, il pèse cent cinquante kilos, il
a des yeux bleus et des cheveux blonds ».
On s’interroge sur l’utilité de ces détails
- Le caractère de Jésus (p209) : « Beaucoup de gens s’imaginent que le
Seigneur est très strict, mais pour moi, il est quelqu’un de gentil, plein
d’humour, compréhensif, patient, aimant et compatissant. Il me parle toujours
tendrement, sauf quand je remet en question quelque chose qu’il me demande de
faire. Alors il se fâche contre moi. J’ai appris qu’il n’aime ni les remises en
question, ni les lamentations … »
Jésus est très sympa, mais il y a certaines
questions qu’il ne faut pas poser.
- L’état du christianisme (p210) : « Il m’a expliqué que seuls, vingt pour cent
des chrétiens lui sont agréables …Il a dit aussi que ce livre serait un
instument de salut pour des millions d’âmes ».
Sans commentaire
- Le salut des enfants : Ã la page 281,
l’auteur précise « il faut que les
femmes qui se sont faites avorter ou dont les enfants sont morts avant l’âge de
sept ans[13] sachent que leurs petits sont tous auprès
de Jésus dans son royaume. Que les parents des enfants soient croyants ou non,
ils sont tous avec Jésus. »
Voir note 13
- Le sexe des anges : Ã la page 282, Choo
Thomas écrit « Il y a environ deux ans, en allant me garer au parking
d’une grand centre commercial, j’ai fait des expériences avec deux anges
différents, l’un de sexe masculin, l’autre de sexe féminin ».
Aveu de fragilité
Choo Thomas a vraisemblablement été en bute à de
nombreuses oppositions et elle cherche à légitimer son message. À la page 172,
elle dit : « Je sais que
certains éprouveront quelques difficultés à comprendre comment on peut faire
des expériences telles que celle que j’ai eu le privilège de vivre. Ils
objecteront : « Ce n’est pas dans la Bible ! ». Mais en
réalité, la plupartdes points que Dieu m’a
montré sont rapportés dans la Bible… » . Ailleurs, page186, le ton est plus
pressant et l’argumentaire plus affirmatif : « Tout ce que le Seigneur m’a dit et montré est
vrai. C’est parfaitement biblique ».
L’auteur est elle-même partagée entre certaines de
ses expériences : tantôt elle est consciente d’évoluer dans un cadre
subjectif non-biblique, tantôt elle cherche à légitimer l’ensemble de son
histoire – et donc des déclarations spirituelles de « son » Jésus.
Conclusion
Les lecteurs en diagonale n’y verront que du feu,
mais pour les autres, il apparaît que ce livre est un mélange de parties
douteuses et de déclarations conformes à la Bible, ce qui rend difficile le
jugement spirituel que nous sommes appelés à exercer[14].
Ce qui est certain, c’est que la prétention à l’infaillibilité, revendiquée par
l’auteur, est sérieusement remise en question, ce qui altère, par conséquent,
l’autorité de celui qui se présente comme Jésus.
« Le paradis est si réel » entraîne le
lecteur dans des zones de « révélations » inexplorées, sur lesquelles
la Bible a laissé un voile, mais que Choo Thomas prétend nous révéler. Il faut
se souvenir en effet que lorsque le Saint-Esprit entraîna l’apôtre Paul
jusqu’au « troisième ciel », il lui fut révélé des choses … qu’il ne
lui fut pas permis de répéter[15].
Il emploie le mot « ineffable » pour qualifier ce qu’il a vu et
entendu, et ce qualificatif n’est malheureusement pas applicable aux « révélations »
de Choo Thomas …
Les visions du paradis que Choo Thomas propose
ressemblent à des idéalisations terrestres, sortes de peintures naïves qui
n’évoquent rien que de très humain.
Pour un certain nombre de raisons qui ont été
rassemblées ici, nous pouvons nous estimer fondés à déconseiller la lecture de
ce livre, qui contient des ferments dangeureux. Il valide incontestablement
beaucoup de symptômes occultes, qu’il fait passer pour des manifestations
spirituelles divines. Inconsciemment, il pourrait préparer les esprits (surtout
en orient, là où cette mentalité est plus répandue) à accepter certaines voies
qui seront bientôt proposées à grande échelle (soaking, auto hypnose, transes
…).
On pourrait penser que la multiplication de
visions du ciel et de l’éternité représente un apport positif pour la
connaissance de Dieu ; mais il est important de replacer ces choses dans
un contexte spirituellement réaliste : il faut noter que dans le même
temps où apparaissent des signes de cette nature, nous voyons disparaître de
plus en plus les signes bibliques originels. Les manifestations qui se
prétendent relever de la puissance de Dieu (onctions de ceci ou de cela,
révélations du paradis, rires, poudres d’or, danses « spirituelles »,
folklores judaïsants, ballets de bannières, etc), ne relèvent finalement que du
domaine de la cosmétique spirituelle. Rien de tout cela ne change les vies. Il
faut le reconnaître : la puissance de Dieu appelée « la grande »
se tient loin d’un christianisme en pleine apostasie, qui enregistre une baisse
sévère (voire même une absence) des signes qui accompagnaient ceux qui, jadis,
croyaient en Jésus-Christ : en son nom, ils guérissaient les malades,
chassaient les démons, etc.
Ce livre continue de faire des émules,
principalement parce qu’il continue d’être commercialisé par les plus grands
éditeurs chrétiens du moment. C’est un produit qui se vend bien ! Mais il
contient un poison insidieux, ce qui fera peser sur toute la chaîne de
distribution de ces impuretés une lourde responsabilité spirituelle. À écarter
comme profane.
Jérôme Prekel/Le Sarment/05/2011 : www.lesarment.com
[1] 1
Jean 4/1 : « Bien-aimés, ne croyez pas tout
esprit; mais éprouvez les
esprits, pour savoir s’ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont
venus dans le monde ».
[2] 1
Thessalonniciens 5/21 : « ne méprisez pas
les prophéties, mais éprouvez toutes choses, retenez ce qui est bon »
[3] La popularité et le succès du baroque
sont encouragés par l’Église catholique romaine quand elle décide que le côté
théâtral du style des artistes du baroque pouvait promouvoir des thèmes
religieux avec une implication directe et émotionnelle. C’est un art du
catholicisme tel qu’il fut défini en 1545-1563 par le concile de Trente, dont
le décret le plus significatif est le « Décret sur l’innovation et les reliques
des saints, et sur les images saintes ». C’est donc une esthétique de la
Contre-Réforme. Cette esthétique rencontre de fortes résistances dans les pays
acquis à la Réforme, où se développe un art protestant. L’Angleterre reste très
réfractaire, la France également (http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_baroque).
[4] Matthieu
22/29 : « Jésus leur répondit:
Vous êtes dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la
puissance de Dieu. Car, à la résurrection, les hommes ne prendront point de
femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme les anges de Dieu dans le
ciel ».
[5] Esaïe 11/6 : « Le loup habitera avec l’agneau, Et la
panthère se couchera avec le chevreau; Le veau, le lionceau, et le bétail qu’on
engraisse, seront ensemble, Et un petit enfant les conduira. La vache et
l’ourse auront un même pâturage, Leurs petits un même gîte; Et le lion, comme
le boeuf, mangera de la paille », Esaïe 65/25 : « Le loup et l’agneau paîtront ensemble, Le
lion, comme le boeuf, mangera de la paille, Et le serpent aura la poussière
pour nourriture. Il ne se fera ni tort ni dommage Sur toute ma montagne sainte,
Dit l’Eternel ».
[6] Symptôme surnaturel extérieur de mort,
ou de processus mortel (gangrène par ex) : « En général, dans tous les types de
gangrène, le premier symptôme est une perte de la sensibilité et de la
mobilité. La zone atteinte devient froide, prend progressivement une coloration
sombre et finalement, se nécrose » (Dictionnaire médical).
[7] Pourquoi ce nombre ? Dans les
rites initiatiques de la loge écossaise de la franc-maçonnerie, il existe un
trente-troisième niveau qu’il faut atteindre pour parvenir à la pleine
connaissance…(L’Edifice, la bibliothèque maçonnique du net)
http://www.ledifice.net/6026-3.html
[8] Romains
12/1 : « Je vous exhorte
donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un
sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte
raisonnable » ; Luc
18/22 : « Jésus, ayant
entendu cela, lui dit: Il te manque encore une chose: vends tout ce que tu as,
distribue- le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis, viens,
et suis-moi ».
[9] Apocalypse
20/12 : « Et je vis les
morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres
furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et
les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d’après ce qui était écrit dans ces
livres » , 2
Corinthiens 5/10 : « Car il nous
faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive
selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps.».
[10] Le célèbre médium Stanton Moses, par exemple, au
cours de séances de spiritisme, exhalait des parfums, le fait ayant été Ã
maintes reprises constaté et analysé sans aucun doute possible: aldéhydes,
alcools, phénols. Quant au gourou Bhagwan Shree Rajneesh, il lui suffisait de
paraître devant ses disciples préparés par des assistants et soigneusement
conditionnés pour qu’ils commencent à pleurer et à rire d’une manière
incontrôlable. Ils se mettaient à danser, à sauter, ou à tomber inconscients,
par sa simple présence (http://www.lesarment.com/2007/11/difference-entre-surnaturel-et-merveilleux/).
[11] Jacques
4/9 : « Sentez votre
misère; soyez dans le deuil et dans les larmes; que votre rire se change en
deuil, et votre joie en tristesse », Ecclésiaste 7/4 : « Le coeur des sages est dans la
maison de deuil, et le coeur des insensés dans la maison de joiee.
[12] 2
Thessaloniciens 2/9 : « L’apparition
de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de
miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de
l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la
vérité pour être sauvés ».
[13] Croyance d’origine catholique, et
adoptée dans l’église Réformée : « nous tenons que nul
enfant mort avant l’âge de raison (7 ans) ne sera privé du bonheur
éternel ». (Citation
J.J Rousseau, Emile, tome 2). Le Catéchisme de l’Église catholique § 1261
laisse entendre que les enfants morts sans baptême vont au ciel : « Quant aux enfants morts sans baptême,
l’Église ne peut que les confier à la miséricorde de Dieu. En effet, la grande
miséricorde de Dieu qui veut que tous les hommes soient sauvés (cf. 1 Tm 2, 4),
et la tendresse de Jésus envers les enfants, qui lui a fait dire : » Laissez
les enfants venir à moi, ne les empêchez pas » (Mc 10, 14), nous
permettent d’espérer qu’il y ait un chemin de salut pour les enfants morts sans
baptême ».
[14] 1
Corinthiens 2/10 et 15 : « Car l’Esprit
sonde tout, même les profondeurs de Dieu »… « L’homme spirituel, au
contraire, juge de tout ».
[15] 2
Corinthiens 12/2 : « Je connais un
homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu’au troisième ciel si
ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu
le sait). Et je sais que cet homme si ce fut dans son corps ou sans son corps
je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu’il entendit des
paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer ».