Par Leonard Ravenhill
"Je
n'ai besoin de rien." Eglise de Laodicée
"Voici
quel a été le crime de Sodome, ta sœur. Elle avait de l'orgueil, elle vivait
dans l'abondance et dans une insouciante sécurité." Ezéchiel 16:49
"L'Eternel
est-il prompt à s'irriter ? Est-ce là sa manière d'agir?" Michée 2:7
"Toute
église dirigée par un homme au lieu d'être gouvernée par Dieu, est vouée à
l'échec. Un ministère formé dans une école biblique sans être rempli de
l'Esprit n'opère pas de miracles." Samuel Chadwick
"L'homme
dont la courte prédication se limite à dire: "Repentez-vous", va à
contre-courant de son siècle et il se verra persécuté sans pitié par cette
génération dont il défie la moralité. Une seule issue attend un tel homme,
"qu'on lui coupe la tête !" Mieux vaut pour vous ne pas essayer de
prêcher la repentance, tant que vous n'aurez pas recommandé votre tête au
ciel." Joseph Parker
Quand on embrasse la situation de l'Eglise aujourd'hui, on
en arrive à se demander combien de temps encore un Dieu saint se retiendra
d'exécuter sa menace de vomir cette chose laodicéenne de sa bouche. Car s'il
est un point sur lequel tous les prédicateurs s'accordent, c'est pour
reconnaître que nous nous trouvons à l'âge de l'Eglise de Laodicée.
Alors que l'épée de Damoclès du rejet nous menace, nous,
croyants, nous sommes paresseux, dépourvus d'amour et négligents. Nous aimons
le luxe. Même si notre Dieu miséricordieux pardonne nos péchés, purifie notre
iniquité et a compassion de notre ignorance, notre cœur tiède reste une
abomination à ses yeux. Nous devons être bouillants ou froids, enflammés ou
gelés, dévorants ou rejetés. Dieu hait le manque de chaleur et le manque
d'amour.
Christ reçoit encore maintenant ses blessures "dans la
maison de ceux qui l'aiment" (Zacharie 13:6). Le Saint Livre du Dieu
vivant souffre davantage à l'heure actuelle aux mains de ses partisans qu'à
celles de ses adversaires.
Nous faisons preuve de laxisme dans l'utilisation des
versets bibliques, de déséquilibre dans leur interprétation, et de paresse,
presque d'impotence, pour nous approprier leur richesse incommensurable.
Monsieur le prédicateur déploiera toute son éloquence dans ses sermons, avec
une grande ferveur d'esprit, servant le Seigneur avec force et transpiration
pour défendre l'inspiration de la Bible. Pourtant, ce même homme, après avoir
repris son souffle, commencera, avec un parfait sang-froid, à rationaliser
cette même Parole inspirée. Il prétendra que ses miracles sont périmés et il
déclarera avec fermeté: "Ce texte n'est pas pour aujourd'hui." Il en
résulte que l'eau glacée de l'incrédulité du prédicateur vient doucher la foi
bouillonnante du jeune croyant.
Seule l'Eglise peut "limiter le Saint d'Israël" et
aujourd'hui, elle s'y emploie avec un art consommé. S'il existe des degrés dans
la mort, alors le plus terrible que je connaisse, c'est celui de prêcher sur le
Saint-Esprit sans l'onction du Saint-Esprit.
Dans la prière, nous nous permettons l'impardonnable
arrogance de réclamer que l'Esprit béni vienne avec sa grâce, mais sans ses
dons !
A notre époque, le Saint-Esprit est limité et relégué dans
un coin, même dans les milieux fondamentalistes. Nous disons que nous aspirons
à l'accomplissement de Joël 2 et nous en avons besoin. Nous nous écrions:
"Répands ton Esprit sur toute chair !" et nous ajoutons cette
recommandation intérieure: "Mais que nos jeunes filles ne prophétisent
pas, et que nos jeunes gens n'aient pas de visions !"
"Oh
mon Dieu ! Si par notre incrédulité entretenue, et notre crépuscule théologique,
notre impuissance spirituelle, nous avons attristé ton Saint-Esprit, et si nous
continuons à l'attrister, alors, dans ta miséricorde, vomis-nous de ta bouche !
Si tu ne peux rien faire avec nous et par nous, alors, s'il te plait, Dieu,
fais quelque chose sans nous ! Passe outre et prends un peuple qui ne te
connaît pas encore ! Sauve-le, sanctifie-le et revêts-le du Saint-Esprit pour
que son ministère manifeste des miracles ! Envoie-le "beau comme la lune,
pur comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières"
(Cantique des Cantiques 6;10) réveiller une Eglise malade et bouleverser un
monde plongé dans le péché !"
Songez à ceci: Dieu n'a plus rien à donner à ce monde. Il a
donné son Fils unique pour les pécheurs, Il a donné la Bible pour tous les
hommes, Il a donné le Saint-Esprit pour convaincre le monde et équiper
l'Eglise. Mais à quoi sert un carnet de chèques si l'on ne tire pas les chèques
? A quoi sert une réunion, même fondamentaliste, si le Seigneur vivant en est
absent ?
Nous devons interpréter correctement la Parole de vérité. Le
verset: "Voici, je me tiens à la porte et je frappe" (Apocalypse
3:20) ne fait pas allusion à des pécheurs, ou à un Sauveur qui attend à la
porte. Non ! Il présente l'image tragique de notre Seigneur à la porte de sa
propre Eglise de Laodicée, qui s'efforce d'entrer. Est-ce concevable ? Dans la
majorité des réunions de prière, un autre verset revient tel un leitmotiv:
"Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux".
Mais trop souvent, Il n'est pas au milieu; Il est devant la porte ! Nous
chantons ses louanges, mais nous fuyons sa personne !
Avec une pile de livres derrière nous et des notes dans la
marge de notre Bible en guise d'accessoires, nous avons presque réussi à nous
immuniser contre la vérité brûlante de l'immuable Parole de Dieu !
Je ne m'émerveille plus autant de la patience dont fait
preuve le Seigneur envers les pécheurs au cœur de pierre de notre époque. Après
tout, ne ferions-nous pas preuve de patience à l'égard d'un homme qui serait à
la fois aveugle et sourd ? Cela correspond à l'état des pécheurs. Cependant, je
m'émerveille de la patience du Seigneur envers l'Eglise assoupie, léthargique
et égoïste ! Une Eglise prodigue dans un monde prodigue, voilà le véritable
problème de Dieu.
Quels croyants en faillite, aveugles et prétentieux nous
sommes ! Nous sommes nus et nous ne le savons pas. Nous sommes riches (nous
n'avons jamais possédé autant de biens matériels), mais nous sommes pauvres
(nous n'avons jamais eu moins d'onction) ! Nous n'avons besoin de rien, et
pourtant nous manquons de presque tout ce que possédait l'Eglise apostolique.
Peut-Il se tenir "au milieu de nous" alors que nous nous exhibons
sans honte dans notre nudité spirituelle ?
Oui, nous avons besoin du feu ! Où est la puissance du
Saint-Esprit qui foudroie les pécheurs et remplit les autels ? Aujourd'hui,
nous semblons nous intéresser d'avantage à l'air conditionné dans les églises
qu'à la qualité de nos prières. "Notre Dieu est aussi un feu dévorant"
(Hébreux 12:29). Dieu et le feu sont inséparables; c'est aussi vrai des hommes
et du feu. Chacun de nous foule en cet instant un chemin de feu - le feu de
l'enfer pour le pécheur, le feu du jugement pour le croyant ! Puisque l'Eglise
a perdu le feu du Saint-Esprit, des millions d'êtres se dirigent vers le feu de
l'enfer.
Le prophète Moïse reçut son appel par le feu. Elie fit
descendre le feu. Elisée alluma un feu. Michée annonça le feu, Jean-Baptiste
s'écria: "Il vous baptisera du Saint-Esprit et de feu". Jésus
déclara: "Je suis venu jeter un feu sur la terre". Si nous redoutions
autant de manquer le baptême de feu que nous redoutons de manquer le baptême
d'eau, nous aurions une Eglise ardente et une autre Pentecôte. Le "vieil
homme" peut résister au baptême d'eau, mais le baptême de feu le détruit,
car Il "brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint point"
(Matthieu 3:12). Tant que le feu ne vint pas les purifier, les disciples qui
faisaient des miracles et qui contemplèrent la gloire de sa résurrection, ne
purent prêcher à propos de la croix.
Par quelle autorité certains hommes prêchent-ils Dieu
aujourd'hui, dans leur pays ou au-delà des mers, alors qu'ils n'ont pas fait
l'expérience de la "chambre haute"? Nous ne manquons pas de
prédicateurs sur la prophétie, mais nous connaissons un manque navrant de
prédicateurs prophétiques. Nous ne réclamons pas des hommes qui vont faire des
prédictions spirituelles ou des pronostics à sensation. Il ne reste pas
beaucoup de place pour la prédiction, car nous avons le Livre, et la pensée du
Seigneur s'y trouve dévoilée. Mais nous avons besoin d'hommes qui proclament.
Nul homme ne peut monopoliser le Saint-Esprit, mais le Saint-Esprit peut
monopoliser des hommes. Les prophètes appartiennent à cette catégorie. On ne
les attend pas, rien, ni personne ne les annonce, ni ne les présente - ils
arrivent simplement. Ils sont envoyés, scellés et sensationnels. Jean-Baptiste
"n'a fait aucun miracle", c'est-à-dire qu'une foule d'hommes
abandonnés ne s'est pas jetée sur lui pour qu'il les guérisse ou qu'il les
touche. Néanmoins, il réveilla une nation spirituellement morte !
Certains s'émerveillèrent devant nos évangélistes éhontés
qui annoncent qu'ils viennent de connaître un merveilleux réveil, que des
milliers de personnes se sont approchées de l'autel, puis, qui ajoutent, pour
apaiser les fondamentalistes rigoristes: "Le tout sans désordre, sans
agitation!" Le ministère torride de Wesley n'engendra-t-il pas des
commotions ? L'Eglise d'Angleterre claqua toutes les portes à la face d'un
homme envoyé de Dieu et qui s'appelait John Wesley. Toutefois, ces "Canuts
religieux" n'arrêtèrent pas la vague de réveil du Saint-Esprit.
Wesley, cet homme béni, avait quitté l'université d'Oxford
après un "échec total" bien visible, pour reprendre ses termes (et
ce, bien qu'il fût un érudit émérite, un zélateur ardent, un orateur éloquent),
dans ses efforts pour conduire d'autres personnes à l'Agneau. Puis arriva le 24
mai 1738, jour où John Wesley naquit de l'Esprit à une réunion de prière; il
fut plus tard rempli de l'Esprit. En l'espace de treize ans, cet homme baptisé
de feu bouleversa trois royaumes. Savonarole ébranla Florence, au centre de
l'Italie, au point que le visage du "moine fou" terrorisait les
Florentins de cette époque, et qu'il devint un objet de dérision pour les gens
religieux.
Frères, à la lumière du "trône du jugement", mieux
vaudrait vivre six mois avec un cœur volcanique, à dénoncer le péché chez les
grands et les petits de ce monde, et à séparer notre nation de la puissance de
Satan pour qu'elle se tourne vers celle de Dieu (à l'instar de Jean-Baptiste),
que mourir avec tous les honneurs ecclésiastiques et les diplômes théologiques,
mais être la risée de l'enfer et des nullités spirituelles. Brocarder les
empereurs de l'alcool et maudire les politiciens corrompus ne nous attire pas
de châtiments. Nous pouvons très bien agir ainsi et conserver notre tête et
notre chaire. Les prophètes subirent le martyre parce qu'ils dénoncèrent les
fausses religions en termes très clairs. Et, quand nous aussi, nous voyons des
"religions mensongères" tromper les hommes dans la vie et nous voler
des bien-aimés dans la mort, ou quand nous observons des prêtres les conduire
en enfer, un crucifix en guise de bannière, nous devrions nous enflammer d'une
sainte colère contre eux. Plus tard, peut-être, pour ouvrir la voie à une
Réforme du vingtième siècle, brûlerons-nous sur des bûchers de martyrs.
"O
Dieu, envoie-nous une prédication prophétique qui sonde les cœurs et qui brûle
à vif ! Envoie-nous une race de prédicateurs martyrs, des hommes avec un
fardeau, courbés, ployés et brisés sous la vision du jugement imminent et du
sort des impénitents dans un enfer sans fin !"
Les prédicateurs rendent des chaires célèbres; les prophètes
rendent des prisons célèbres. Que le Seigneur nous envoie des prophètes, des
hommes effrayants qui parlent haut et fort et qui n'épargnent personne, qui
répandent sur les nations des malheurs dictés par l'onction, des hommes trop
bouillants pour se contenir, trop durs à entendre, trop impitoyables pour
épargner. Nous sommes lassés de ces hommes aux vêtements élégants, aux discours
mielleux, qui déversent des fleuves de paroles avec une seule goutte d'onction.
Ils s'intéressent davantage à la compétition qu'à la consécration, à la
promotion qu'à la prière. Ils confondent propagande et propagation, et se
soucient davantage du bonheur de leur église que de sa sainteté !
Comparés à l'Eglise néo-testamentaire, combien nous sommes
en dessous des normes apostoliques! Une doctrine solide a plongé la plupart des
croyants dans un sommeil profond, car la lettre ne suffit pas. Elle doit
prendre feu ! Pour "procurer la vie", l'Esprit doit venir s'ajouter à
la lettre. Une prédication correcte, grammaticalement parfaite, et sans la
moindre erreur d'interprétation peut s'avérer aussi insipide qu'une bouchée de
sable. Pour dépouiller Rome et pour paralyser le communisme, nous avons besoin
d'une Eglise baptisée de feu. Un buisson ardent conduisit Moïse; une Eglise en
flammes attirera le monde, et du milieu d'elle, ils entendront la voix du Dieu
vivant.
Source: La Foi de Nos Pères
Source :
http://sentinellenehemie.free.fr