Par Leonard Ravenhill
Traduit de l'anglais par
Sylvie Kremer
"Et JĂ©sus trouva dans le temple les vendeurs
de bœufs, de brebis, de pigeons, et les changeurs, assis. Ayant fait un fouet
avec des cordes, Il les chassa tous du temple. Ses disciples se souvinrent
qu’il était écrit : Le zèle de Ta maison me dévore." (Jean 2:14-17).
Imaginez
la réaction des disciples, voyant leur maître bouleverser le décor sympathique
du temple - le bruit, la poussière, les cris, la monnaie dispersée, les tables
retournées. Comment osait-Il agir ainsi ! Tout d’abord, ils durent être
choqués, puis exaltés. C’est ce que j’aurais ressenti - " Bon travail,
JĂ©sus ! Montre-leur qui est le patron ! "
Quand
tout fut terminé, les disciples se rappelèrent les paroles de l’Ecriture disant
: "Le zèle de Ta maison Me dévore."
Ils pensèrent : "Maintenant, nous savons ce que cela signifie. Jésus aime
la maison de Son Père si intensément qu’Il n’y tolère aucun péché." Il ne
fait aucun doute que le geste de Jésus, ce jour-là , suscita l’intérêt général.
Les gens du peuple étaient excités d’avoir un héros qui osait fouler aux pieds
tous ces bavards religieux et ces cupides méprisables. Pour ce qui était de la
popularité – ou de jouer des muscles -, les disciples étaient partants.
L’ennui, c’est que l’un des principes fondamentaux de la nature humaine leur
échappait : notre zèle est mal dirigé.
BON ET MAUVAIS ZELE
Le
zèle est l’empressement ou la ferveur pour défendre une cause. Or, cette cause
peut s’avérer bonne ou mauvaise, ciblée ou erronée.
Les
Pharisiens, eux aussi, étaient pleins de zèle, mais ils manquaient souvent de
jugement. Personne ne peut nier que ces hommes étaient zélés. Tout ce qu’ils
entreprenaient Ă©tait empreint de respect religieux et de conviction. Cependant,
leur zèle reposait sur le légalisme et non sur la connaissance de Dieu. Ils
prônaient une cause austère et insipide, une cause qui rendait leur cœur
orgueilleux et arrogant.
Nous
aimons nous moquer des Pharisiens. Nous aimons lire les reproches de JĂ©sus Ă
leur encontre. Pourtant, nous sommes tous également capables d’exprimer notre
zèle dans des activités religieuses inutiles, des choses faites pour se donner
une apparence, des futilités qui génèrent de l’ardeur, sans produire de
lumière.
Lorsque
je suis devenu chrétien, j’étais zélé pour beaucoup de choses. Je n’étais pas
très attentif à la façon de gérer mon énergie, et de ce fait, je faisais un
certain nombre d'actions inutiles, déraisonnables et improductives. Elles n’ont
pas fait avancer ma relation avec le Seigneur, ni le Royaume de Dieu ici-bas.
Il nous arrive parfois de nous tromper de direction dans nos motivations.
Certains
d’entre nous, tels des Pharisiens, sommes piégés par notre propre zèle. Notre
relation avec le Seigneur est remplacée par notre activité
"légitime", et pour finir, nous essayons de gagner notre salut en
prouvant combien nous sommes zélés.
Il
y a quatre domaines dans lesquels, en général, les chrétiens, ne font pas bon
usage de leur zèle. Ils se battent pour des causes qui ne sont pas celles de
Dieu, ils jugent les autres, argumentent sur la Bible, et recherchent les
bénédictions plus que Celui qui les procure. Je veux insister sur ces points,
car ils ont un pouvoir destructeur et provoquent des dégâts dans le corps de Christ.
Examinons chacun de ces quatre domaines pour comprendre ce qu’est ou n’est pas
le vrai zèle pour Dieu.
LA PASSION CHARNELLE
Premièrement,
on ne peut être zélé pour Dieu tout en passant à côté de Son programme suprême.
Si nous ne sommes pas attentifs, nous serons alors zélés pour des causes qui ne
sont en aucun cas celles de Dieu. Pierre semblait le plus zélé des douze
disciples. Il était prêt à foncer pour dénouer des situations délicates -
charnellement, en tout cas.
Dans
le jardin de Gethsémané, Pierre nous fournit un parfait exemple de zèle
déplacé. Lorsque les soldats viennent arrêter Jésus, Pierre sort son épée et
coupe l’oreille du serviteur du sacrificateur.
JĂ©sus
dit à Pierre : "Remet ton épée en place, car ceux qui utilisent l’épée
pĂ©riront par l’épĂ©e. Ne crois-tu pas que Je puisse invoquer Mon Père, et Ă
l’instant Il m’enverrait plus de douze légions d’anges?" (Matthieu
26:52-53)
A
quoi donc Pierre pensait-il ? A la mĂŞme chose que beaucoup d’entre nous - Ă
protéger la réputation du Seigneur en employant des méthodes profanes; en
offusquant, dans la foulée, des personnes innocentes. Pierre, comme les autres
disciples, était totalement passé à côté du grand dessein de Dieu - Son plan
Ă©tait d'envoyer JĂ©sus Ă la croix.
Pierre
avait un autre plan. Il espérait toujours que Jésus fût le héros conquérant.
Evidemment Pierre était très enthousiaste à cette idée. Il n’avait cependant
pas cette mĂŞme ardeur pour devenir le compagnon spirituel de JĂ©sus. Pierre, si
vaillant pour brandir l’épée en public, était aussi celui-là même qui abandonna
JĂ©sus, au moment oĂą Il endossait la mission spirituelle la plus difficile -
S’humilier Lui-même en se livrant à la Croix.
Comment
se fait-il que nous soyons si empressés à donner l’illusion d’une foi fidèle et
téméraire et si peu enclins à nous laisser bousculer pour faire ce que Jésus
nous demande ? Notre zèle est mal orienté.
Notre
zèle doit être orienté vers l’être intérieur et spirituel en lieu et place de
ce qui est extérieur et charnel. Nous devons être moins prompts " à couper
les oreilles " au nom de JĂ©sus et plus enclins Ă nous humilier, Ă nous
rendre dans notre lieu secret de la prière, pour Le rencontrer, seul à seul, et
mettre nos vies Ă Sa disposition.
Paul
nous rappelle: " L’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce
qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même
pas." (Romains 8:7-8)
Beaucoup
de mal a été fait au nom de Dieu, par des batailles soi-disant spirituelles,
engagées charnellement. Considérez toutes les guerres de religion et les
croisades que l’on a entreprises ! Tout ce sang et toute cette destruction !
Comment peut-on s’égarer à ce point ? Comment les gens ont-ils pu commettre
tant d’atrocités en pensant agir au nom de Dieu ? Cependant, avant de se poser
en juge devant quiconque, nous devrions réaliser combien nous sommes tous
capables de placer nos intérêts avant ceux de Dieu.
EMPRESSEMENT A JUGER
Deuxièmement,
nous chrétiens, devons bien admettre que nous avons un problème - une fâcheuse
habitude de nous juger les uns les autres. Dans Luc 9, il est Ă©crit :
"JĂ©sus envoya des messagers devant Lui qui se mirent en route et qui
entrèrent dans un village de Samarie pour Lui préparer un logement. Mais on ne
Le reçut pas, parce qu’Il se dirigeait vers Jérusalem. Ses disciples Jacques et
Jean, voyant cela, dirent : "Seigneur, veux-tu que nous commandions au feu
du ciel de descendre et de les consumer ?"
Jésus se retourna vers eux et les réprimanda. " (Luc 9:52-55)
Je
doute que Jacques et Jean se soient attendu à une réprimande. On a ici tout un
village qui a rejeté Jésus - il méritait d’être rabaissé. Il avait manqué sa
chance d’accueillir Jésus. Aux yeux de ces disciples fougueux, il était temps
que ce village voie la puissance de Dieu ! Combien de fois avons-nous agi comme
Jacques et Jean ? Dans quelle mesure devenez-vous un juge, et prononcez-vous la
sentence sur celui qui est apparemment pris en faute ? Il y a des personnes qui
passent leur vie à s’établir en juge de chaque ministère, de chaque ancien, de
chaque pasteur, de chaque enseignant biblique. Ils attirent la foudre - rendant
le verdict d’un jugement impitoyable. Ils affirment vouloir essayer de
corriger, or ils écrasent, tuent, détruisent. Lorsque j’étais jeune chrétien,
j’ouvrais ma Bible et je me posais en juge. J’allais dans les assemblées, en
insistant sur leur besoin de correction. Pire mĂŞme, au bout de six mois de
conversion, je dirigeais un stage de formation. Il y avait lĂ des milliers de
personnes venues m’écouter, et je me suis laissé aller à leur dire ouvertement
ce que je pensais - en les jugeant publiquement.
Un
jour, Dieu m’a repris et m’a montré quelque chose: le jugement vient d’une
immaturité spirituelle! Les chrétiens matures prieront, discerneront, auront de
l’amour, des conseils; si besoin est, ils reprendront mais jamais dans un
esprit de critique et de destruction, et jamais en public pour blâmer et punir.
Ceci est la bonne façon d'agir.
Des
chrétiens immatures peuvent être pleins de zèle mais manquer de sagesse. Ils
peuvent être virulents dans les choses blessantes, plutôt que d’agir pour la
cause de Christ.
Je
suis tombé dans ce piège, et comme Jacques et Jean, le Seigneur m’a repris pour
avoir jugé les autres.
Voyez-vous,
lorsque nous jugeons, nous nous mettons Ă la place de Dieu. Lui seul est juge
des motivations de nos cœurs. Si Jésus avait voulu attirer le feu sur ce
village samaritain, Il aurait pu le faire Lui-même, sans l’aide de Ses
disciples. Ces derniers voulaient usurper l’autorité de Jésus, c’est pourquoi
Il a dĂ» les remettre Ă leur place.
J’ai
dû reconnaître que mon zèle, en tant que disciple - celui qui connaît la Parole
de Dieu -, devait être réorienté. Les contradictions et le péché que je
constate dans la vie des autres - et reconnaissons-le, on ne peut s’empêcher de
les remarquer - devraient m’inciter à prendre garde au péché dans ma propre
vie. A présent, si je dois être confronté au péché ou à la faute d’une tierce
personne, je devrai alors appliquer le conseil de Paul : "Frères, si un
homme vient à être surpris en faute, vous qui êtes spirituels, rétablissez-le
avec un esprit de douceur; prenez garde à vous-mêmes, de peur d’être aussi
tentés." (Galates 6:1)
Paul
savait que la correction du Seigneur était appliquée pour conduire à la
restauration des relations avec Dieu et avec le ministère - et non à la
destruction. La restauration prend du temps; or c’est le but de Dieu.
LE ZELE POUR LES MOTS
Il
y a Ă©galement un autre domaine dans lequel notre esprit de critique blesse le
corps de Christ: lorsque nous nous disputons pour des interprétations subtiles
de la Bible. J’ai entendu des personnes qui devenaient véritablement odieuses
les une envers les autres - des frères et des sœurs chrétiens !
Paul
dit : " Rappelles ces choses, en conjurant devant Dieu, qu’on évite les
disputes de mots, qui ne servent Ă la ruine de ceux qui Ă©coutent." (2
Timothée 2:14). Lorsque j’étais jeune dans la foi, je passais des heures
inutiles Ă argumenter sur les mots. Toutes ces heures mises ensemble
représentaient sans doute des semaines, voire des mois. J’argumentais sur tout
et sur rien: quand l’exaltation allait-elle se produire ?
Un
chrétien peut-il être possédé de démons ? Faut-il être aspergé ou immergé pour
être réellement baptisé ? Doit-on être baptisé au nom de Jésus seulement ou au
nom du Père, du Fils et du Saint- Esprit? Quelques uns de ces arguments
produisirent beaucoup d’émotion qui ressemblait à du zèle pour le Seigneur.
Cependant, je ne me souviens pas qu’aucun n’ait produit beaucoup de vraie
lumière. Je m’étais en quelque sorte établi là -dessus.
Après
les concerts, les gens venaient vers moi en disant : " Vous savez, je ne
suis pas d’accord avec vous sur tel ou tel sujet. " J’aimais cela ! Je
m’asseyais sur l’avant de la scène, et la foule était là , autour de moi. Je
ressortais l’Ecriture, et mon interlocuteur me renvoyait la balle avec d’autres
versets. Nous avons eu de " bons moments ", avec notre chair, au vu
et su de tous ! Je ne réalisais pas alors combien mes arguments pouvaient
causer la ruine de ceux qui m’écoutaient. Je pensais seulement que j’étais un
crack, une autorité spirituelle, quand je n’étais qu’un discoureur avec un
grand " moi." Je ne faisais qu’affûter un talent humain pour la
discussion, au lieu d’un talent spirituel pour le contrôle de soi, l’écoute et
la prière.
Paul
disait, dans ses avertissements à Timothée : " Evite les discours vains et
profanes, car ceux qui les tiennent avanceront toujours plus dans l’iniquité,
et leur parole rongera comme la gangrène" (2 Timothée 2:16-17). Quelle
image vivante! Les gens à l’époque de Timothée n’avaient pas le privilège de la
tétracycline ou de la pénicilline. Si on voyait une grosse tache bleue sur un
bras ou une jambe, on courrait chez le chirurgien pour se faire couper le
membre infecté. Il n’y avait pas d’anesthésient - à moins de s’enivrer ou de se
faire assommer. Pouvez-vous l'imaginer? Les conditions Ă©taient rigoureuses et
douloureuses. Paul s’est donc inspiré de cette image parlante pour traduire sa
pensée.
Une
dispute de mots fait ressortir un esprit querelleur et cela répand l’infection
à travers le corps de Christ, telle la gangrène. La seule manière d’y remédier,
c’est la grande et douloureuse chirurgie.
Pourquoi
est-il important de rester dans le bon esprit ? Parce que c’est bien plus important
que de savoir qui a raison ou qui a tort - je parle ici d’âmes éternelles.
"
Le serviteur attaché au Seigneur ne dois pas être belliqueux mais bienveillant
envers tous, patient dans l’injustice, plein de bonté pour corriger les
adversaires dans l’espĂ©rance que Dieu leur donnera la repentance pour arriver Ă
la connaissance de la vérité et que, revenus à leur bon sens, ils se dégageront
des pièges de diable qui s’est emparé d’eux pour les soumettre à sa volonté.
" (2 Timothée 2:24-26)
Les
chrétiens immatures confondent un esprit belliqueux avec un véritable zèle. Ils
croient connaître toutes les bonnes réponses et que chacun doit penser comme
eux. Paul nous donne quelque sévères avertissements à ce sujet dans ses épîtres
à Tite : "Mais évite les discutions folles, les généalogies, les
querelles, les disputes relatives Ă la Loi, car elles sont inutiles et vaines.
Eloigne-toi après un premier et un second avertissement de celui qui provoque
des discussions; sache qu’un homme de cette espèce est perverti et qu’il pèche
en se condamnant lui-mĂŞme." (Tite 3:9-11)
Si
nous voulons grandir en Christ, nous devons rigoureusement surveiller notre
langage. Il n’y a qu’un modèle et un considération acceptables pour Dieu. Paul
insistait Ă ce propos : "Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole
mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole qui serve à l’édification
et communiquent une grâce à ceux qui l’entendent." (Ephésiens 4:29)
LE ZELE POUR LE POUVOIR
La
dernière chose que je voudrais dire à propos du zèle relève bien plus que de
l’instruction, il s'agit d'un avertissement de Dieu adressé à chacun de nous.
Dans Actes 8:9, nous lisons l’histoire d’un homme nommé Simon qui pratiquait la
magie et la sorcellerie. Tous en Samarie étaient émerveillés par ce qu’il
pouvait faire et les gens le surnommaient "la grande puissance de
Dieu."
Puis
Philippe arriva en ville pour annoncer la Bonne Nouvelle. Les gens furent alors
sauvés et baptisés. Un mouvement de réveil se produisit et même Simon se tourna
vers le Seigneur.
Après
sa conversion, il suivit Philippe partout oĂą il allait, voyant les miracles
qu’il opérait. Les autres apôtres, à Jérusalem, eurent écho de ce qui se
passait en Samarie; c’est pourquoi Pierre et Jean furent envoyés sur place pour
constater les faits. Ils découvrirent que les nouveaux convertis n’avaient pas
reçus le baptême dans l’Esprit. C’est alors qu’ils imposèrent les mains à ces
personnes et qu’ils prièrent pour elles. AssurĂ©ment, les fidèles commencèrent Ă
recevoir l’Esprit.
"
Lorsque Simon vit que l’Esprit Saint était donné par imposition des mains des
apôtres, il leur offrit de l’argent, en disant : "Accordez-moi aussi ce
pouvoir, afin que celui à qui j’imposerai les mains reçoive le Saint-Esprit.
" Mais Pierre lui dit : "Que ton argent périsse avec toi, puisque tu
as cru que le don de Dieu s’acquérait à prix d’argent ! " " (Actes
8:18-20)
Il
est certain que la pensée de Simon était mal placée - mais a t-il abandonné son
affaire de sorcellerie pour suivre l’Evangile ? Pierre n’a-t-il pas été quelque
peu brutal Ă son encontre ?
Je
ne le pense pas. Certains parmi nous ne s’approchent–ils pas de Dieu pour de
mauvaises raisons ? Nous sommes venus parce que notre manière de vivre nous
dégoûtait - ou par manque de paix ou parce que nous avions besoin de guérison
ou parce que notre mariage était en péril - nous sommes venus pour maintes
raisons.
Depuis
l’époque de l’Ancienne Alliance jusqu’à aujourd’hui, il y a eu des personnes
qui annoncent l’Evangile avec des motivations malsaines. Elles ne suivent pas
Jésus, elles construisent leurs propres royaumes et leurs propres intérêts. Il
y a des personnes qui se rallient au christianisme parce que cela leur est
profitable - elles peuvent se faire de l’argent. Leur souci n'est pas que les
gens deviennent chrétiens, elles veulent simplement vendre leurs livres et
leurs enregistrements. Il existe des personnes qui débutent avec des
motivations sincères, mais qui se laissent dépasser par l’amour de l’argent et
de la renommée. Elles donnent toujours l’apparence de faire le " bien
", mais leurs motivations ne sont pas honorables. Elles présentent une
façade. Elles ont appris efficacement à imiter les bonnes attitudes et le
vocabulaire approprié.
Or
on ne se moque pas de Dieu. Il ne laisse jamais personne continuer dans cette
voie là . Au contraire, ces gens-là s’épuisent par des actions charnelles ou
sont démasqués publiquement et humiliés et le nom de l’Eternel en est ainsi
terni.
Nous
devons toujours vérifier ce qui nous motive à agir, même lorsqu’il s’agit d’une
bonne action. Et lorsque nous avons du succès dans les affaires de Dieu,
prenons garde que le fruit qui en résulte nous conduise à croire que c’est une
preuve de l’assentiment divin. Rien ne peut remplacer notre relation
personnelle avec Lui, pas même le fruit produit par notre ministère.
ZELE AUTHENTIQUE
Dieu
demande de vrais disciples qui agiront par une saine motivation, en passant
outre leurs intérêts personnels - et c’est cela connaître Dieu et la raison
pour laquelle Il nous a créés. Voyez-vous, Simon n’a jamais changé de
mentalité. L’Evangile l’intéressait parce que les apôtres opéraient des "
tours de magie " meilleurs que les siens. Ils lui avaient soufflé le
vedettariat. L’Ecriture dit qu’il a vraiment cru à l’Evangile, mais il est
clair qu’il n’a jamais cessé de désirer le pouvoir dans le but d’avoir plus
d’influence que quiconque. Simon avait du zèle. Il était prêt à tout pour
obtenir le pouvoir auquel il aspirait. Cependant, son zèle visait sa propre
élévation, et non la connaissance et le partage de l’amour de Dieu.
Travaillant
dans le milieu musical, je constate sans cesse cette confusion. Aujourd’hui,
nous voyons des célébrités devenir chrétiennes, mais elles ne posent jamais
leur musique sur l’autel. Elles se contentent de vendre des versions
chrétiennes de leurs chansons. Elles sont pleines de zèle, mais
l’emploient-elles à chercher Dieu ?
Avant
de donner l’impression de retourner à la forme de jugement précédemment
décrite, je dois vous exprimer ce dont j’ai été témoin. J’ai vu des célébrités
devenir chrétiennes et être propulsées sous les feux des projecteurs par des
éditeurs et des sociétés de disques, avant d’y avoir été préparées. Et
lorsqu’elles rencontrent un échec, elles s’écroulent. Puis elles déclarent que
le " christianisme est une blague – cela ne marche pas " alors que
les gens les considéraient, en disant : " Ils sont si zélés pour
Dieu." En réalité, elles cultivaient leur passion désorientée pour nourrir
leurs propres intérêts.
C’est
ce qu’a fait Simon. Pendant toute la période où il a suivi Philippe, il ne
s’est pas soumis au style de vie des disciples. Il était plein de zèle pour les
miracles, les signes et les prodiges, sans trouver grand intérêt à chercher
Dieu Lui-même. Il avait les yeux rivés sur les dons de Dieu plutôt que sur le
Dieu des dons.
Paul
a rencontré ce même zèle déplacé parmi les Juifs. Il dit : "Je leur rends
témoignage qu’ils ont du zèle pour Dieu, mais sans intelligence, ne connaissant
pas la justice de Dieu, et cherchant Ă Ă©tablir leur propre justice, ils ne sont
pas soumis Ă la justice de Dieu. " (Romains 10:2-3)
Si
Paul considérait votre vie, dirait-il la même chose à votre sujet ? Dirait-il :
" Je peux effectivement témoigner que vous avez du zèle pour Dieu. Vous
faites beaucoup de choses au nom du Seigneur, mais vous ne connaissez pas Sa
justice. Utilisez-vous votre ferveur pour une rémunération divine au lieu de
l’employer comme expression de votre gratitude envers Dieu pour tout ce qu’Il a
déjà fait pour vous ?"
Nous
pouvons être zélés dans l’application des règles. Nous pouvons être des
défenseurs zélés de la vérité. Nous pouvons même lutter avec zèle et mener des
batailles charnelles. Mais rien de cela ne correspond au zèle authentique pour
Dieu.
Qu’est-ce
alors que le zèle pour Dieu ?
C’est
mettre toute notre Ă©nergie et tout notre enthousiasme pour la cause de Dieu.
Qu’est ce que cela signifie ?
JĂ©sus
l’a clairement exprimé : " Le premier commandement est: Ecoute, Israël, le
Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur; et : Tu aimeras le Seigneur ton
Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, de toute ta
force. Le second commandement est: Tu aimeras ton prochain comme toi-mĂŞme. Il
n’y a pas de plus grand commandement que ceux-ci. " (Marc 12:29-31)
Nous
sommes censés orienter tout notre zèle vers notre relation avec le Seigneur,
puis vers notre relation avec notre prochain. Dieu veut que nous ayons les
regards sur Lui. Notre amour pour Lui doit être notre cause. Il s’occupera
alors des autres causes sans que nous ayons à nous en inquiéter; seulement, Il
ne peut nous forcer à L’aimer de tout notre cœur. Telle est notre tâche: Le
chercher de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre force.
Comme
David disait: " Comme une biche soupire auprès des courants d’eau, ainsi
mon âme soupire après Toi, Seigneur. Mon âme a soif du Dieu vivant."
(Psaumes 42:1-2)
David
décrivait la ferveur authentique. Il avait soif de Dieu. Ressentez-vous ce
genre d’affliction ? N’y a-t-il pas en vous cette sainte langueur de connaître
Dieu ?
Dieu
refuse d’être une " connaissance superficielle." Il souhaite faire
partie intégrante de votre vie -vivant en vous et investissant tout votre être
intérieur.
Le
second point à ajouter, c’est l’amour du prochain, égal à l’amour de soi. Ne
pas corriger notre prochain, ne pas se disputer avec lui, ni le juger mais
l’aimer. Et comment aimons-nous notre prochain ? Nous l’aimons en le servant et
en agissant de manière à le bénir.
"Christ
s’est livré Lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de
se faire un peuple qui Lui appartienne, purifié par Lui et zélé pour toute
bonne œuvre." (Tite 2:14). Sommes-nous zélés pour les bonnes œuvres ?
Jacques dit : " La religion pure et sans tache devant Dieu, notre Père,
consiste Ă visiter les veuves et les orphelins dans leurs afflictions et Ă se
préserver des souillures du monde. " (Jacques 1:27)
Etes-vous
zélés pour cette religion pure et sans tache ? Etes-vous impliqués dans le
service des autres - ou avez-vous le désir de servir les autres ? Le zèle qui
plait Ă Dieu consiste dans la force et le talent Ă servir les autres. JĂ©sus
rappelle à Ses disciples que si quelqu’un veut être grand dans le Royaume de
Dieu, il lui faut ĂŞtre le serviteur de tous (Matthieu 20:21).
Prenez
garde ! Notre chair dédaigne l’idée de servir les autres. Une attitude de
service va à l’encontre de notre ego ! C’est peut-être pour cette raison que
Dieu insiste autant Ă ce sujet. Or, Dieu ne tient pas compte de notre chair, Il
nous ordonne de servir les autres. Le disciple du Christ n’a pas d’autre choix
que d’exécuter ce qu’Il a ordonné de faire.
Je
peux entendre ce que beaucoup pensent parmi vous: nous n’avons pas besoin de
faire nos preuves envers Dieu ou quiconque. Il nous offre le salut comme un
don. Vous avez raison. Cependant, Il doit exciter notre zèle, pour authentifier
notre salut, dans chaque domaine de notre vie. Il souhaite que nous nous
entraînions à servir notre prochain avec zèle, dans l’amour et la compassion.
Tel
est le véritable zèle pour Dieu - Le connaître et L’aimer d’un amour intense et
dévorant, et servir les autres de la même façon que nous servons Jésus. Tout le
reste n’est qu’imitation.
FAITES
ATTENTION A CELA.
Source :
http://sentinellenehemie.free.fr