« À quoi vous attendiez-vous? » Cette phrase est plus que la question d'un supposé
cynique, c'est un axiome qui explique pourquoi vous êtes si frustrés et déçus
par les autres. A chaque fois, c'est parce que vous attendez d'eux quelque
chose que vous n'avez pas obtenu. Si nous aimions comme le Christ, nous ne nous
attendrions à rien, et serions agréablement étonnés de recevoir « un peu de bonté
» en retour. Mais de nos jours, cela arrive rarement.
Jésus nous a dit de plutôt nous attendre à la persécution, à
l'excommunication, et aux tribulations. Puisque les chrétiens s'attendent
aujourd'hui à la bénédiction, à l'acceptation, et à la prospérité, il est
facile de comprendre pourquoi ils sont si déçus quand DIEU ne répond pas à
leurs attentes. En définitive, vous aurez les mêmes attentes à l'égard de Dieu
que celles vous avez à l'égard des autres, LE tenant personnellement
responsable de ce qu'ILS ont fait ou n'ont pas fait pour vous. La semence de
l'apostasie est plantée dans mon coeur, dans votre coeur, dans le coeur de
chaque chrétien: c'est-à-dire, la perception peu réaliste et non biblique de la
façon dont Dieu et les autres sont sensés se comporter avec nous.
Jésus savait ce qu'il y avait dans le coeur des hommes. Il pouvait
percevoir leurs raisonnements et murmures contre Lui. C'est pourquoi Il pouvait
aimer sans réserve - Il n'attendait rien en retour. Pourquoi l'aurait-Il dû?
Les gens étaient et sont, intrinsèquement et sans réserve, égocentriques,
égoïstes et individualistes. C'est la nature d'Adam, et c'est notre nature.
Certes les chrétiens ont maintenant une nouvelle nature, mais la plupart ne la
connaissent qu'en théorie et non par expérience.
Jésus ne s'attendait pas à ce que Ses disciples Lui restent
fidèles simplement parce qu'Il leur avait lavé les pieds. Sa connaissance de
l'homme Lui avait donné la liberté de les aimer et de n'attendre rien en
retour. Il pouvait laver les pieds des disciples tout en sachant que tous
l'abandonneraient. Ce n'était pas comme s'Il s'était fâché quand ils sont
partis, en se disant « après tout ce que J'ai fait pour eux. » Cela, c'est
NOTRE manière de faire. Mentalement, nous gardons un registre des dettes et des
créances et NOUS NOUS ATTENDONS à ce que les autres nous traitent « justement
», ou qu'ils nous soutiennent, simplement parce que nous leur avons appliqué la
règle d'or. Si nous étions à Sa place, notre ligne de raisonnement serait la
suivante: Je puis compter sur Pierre, Jacques et Jean; le reste, je n'en suis
pas sûr; Judas me trahira probablement; mais, si JE leur manifeste un amour
inconditionnel, si je leur lave les pieds, et prie pour eux, ils se tiendront
sûrement à mes côtés au moment où je souffrirai.
O Chrétien, combien de fois avez-vous raisonné ainsi, faisant la
somme de vos dettes et vos créances envers les autres et vous attendant à ce
qu'ils vous traitent comme vous les avez traités? Combien de fois vous
êtes-vous attendus à ce que le prédicateur vous rende visite, que votre voisin
soit aimable avec vous, que votre ami vous écoute, que votre mari vous aime,
que votre épouse vous honore, que vos enfants vous obéissent, que vos parents
vous comprennent? À quoi vous attendiez-vous? A être applaudi? A être reconnu?
A être compris? A être apprécié?
O Prédicateur, qu'avez-vous attendu? L'éloge des masses? La
reconnaissance universelle de votre don spécial? Les attributs extérieurs d'un
ministère réussi, avec en retour 100 fois plus de fruits succulents? Vous
êtes-vous attendu à être consulté en tant que leader incontesté, acclamé en
tant qu'expert en matière de croissance de l'église, glorifié comme homme ou
femme de Dieu du moment?
Oui, vous l'avez attendu, je l'ai attendu, nous avons tous attendu
quelque chose des autres - et c'est ici que se trouve le problème: non pas dans
ce que les autres nous ont fait, que ce soit juste ou injuste, ou ce qu'ils
n'ont pas fait par négligence, manque de mémoire ou rancune. Le fond du
problème, le point d'achoppement, est votre attente irréaliste que les gens se
comportent envers vous de façon prévisible, pieuse, biblique, chrétienne ou
affectueuse. La plupart du temps, ce n'est pas le cas.
Et cela nous dérange. Nous nous attendons à ce que les autres approuvent
nos articles, notre musique, notre « parole », notre ministère, notre
perspicacité, notre révélation, nos valeurs, notre position doctrinale. Et ils
attendent la même chose de nous, et que Dieu vienne en aide à celui qui ne rend
pas l'honneur à qui il est dû! Le « MOI » est toujours caché derrière un tel
désir, il n'est donc pas surprenant que nous nous irritions quand on ne nous
accorde pas l'appréciation et le respect que nous pensons mériter. Si ceux qui
agissent ainsi ne sont pas chrétiens, nous haussons les épaules en disant: «
que voulez-vous? Ils ne connaissent même pas le Seigneur. » Et puis des gens
qui affirment connaître le Seigneur (certains le connaissent peut-être même
vraiment) ne répondront pas non plus à nos attentes. Nous ne nous attendons pas
à la compassion d'un pécheur, mais qu'en est-il lorsqu'elle fait défaut de la
part des saints? Quelle épreuve! Nous pouvons pardonner les insultes, les
offenses et les méfaits de la part des perdus et les excuser parce qu'ils ne
sont pas sauvés. Mais comment faites-vous pour excuser ceux qui vous
maltraitent tout en prétendant être du côté de Dieu? Je maintiens qu'il nous
est plus difficile d'aimer « les frères qui pensent comme nous ».
Puis bien évidemment, un de ces prédicateurs « bien intentionnés »
vous dira que vous pouvez vous attendre à être prospère, guéri, et victorieux.
L'espoir grandit, et vous le croyez. « Attendez-vous à un miracle! »
s'écrient-ils. Et la prospérité que vous avez prévue ne se matérialise pas; la
guérison « ne se manifeste pas »; et la victoire semble s'éloigner à l'horizon,
bien au-delà de votre portée.
Le temps nécessaire varie selon l'individu, mais chacun de nous
faisant face à l'effet cumulatif des attentes inassouvies, rencontrera le même
obstacle sur la route. Par la suite le centre de notre attention passera de ce
que les autres nous ont fait, à ce que Dieu n'a pas fait pour nous. Il nous
semble que Dieu intervient, rarement, sinon jamais, en notre faveur, défend
notre cause, ou sollicite ce que nous voulons des autres. Juste une fois, juste
UNE FOIS, nous voudrions voir le bavard frappé de mutisme. Juste une fois nous
voudrions voir celui qui convoite frappé d'aveuglement, ne fût-ce que pour un
temps! Pour une fois, voir ceux qui nous pointent du doigt frappés par la lèpre
- alors ils nous écouteront! Peut-être un ange descendra du ciel au milieu nos
adversaires, et leur dira-t-il « vous êtes tous dans l'erreur, et cet enfant de
Dieu a raison. » Il serait si facile pour Dieu d'étendre Sa main et de vous
élever parmi le peuple, et de proclamer Son appui constant envers vous et Son
rejet éternel envers pour eux!
Mais une démonstration aussi impressionnante de puissance ne vient
pas et elle ne viendra probablement jamais. Bien des intercessions sont
centrées autour de cette espérance peu réaliste que nous pouvons commander aux
personnes, aux événements, aux nations, et à Dieu Lui-même par le jeûne, la
prière et les larmes. Combien de fois le « moi, moi, moi » est caché derrière
nos plus saintes requêtes et nos prières les plus spirituelles. Nous croyons
que Dieu nous répondra d'une manière particulière, selon notre pensée limitée
et notre raisonnement humain - qui est, encore, en grande partie égocentrique.
Nous adorons Dieu, et croyons qu'Il se manifestera à nous par une
certaine évidence ou un sentiment réel de joie, de paix, de force ou de
proximité de Sa présence. Dans un sens, cela ressemble beaucoup au chien de
Pavlov, qui a appris comment appuyer sur un bouton afin d'obtenir une
friandise. Est-ce cela « en esprit et en vérité »?
Nous lisons et étudions la Bible, croyant que Dieu nous accordera
une révélation dans Sa Parole, que nous pourrons grandir en connaissance et
maturité spirituelle en tant que chrétien. Ou bien, prédicateur, vous espérez
voir sortir votre sermon du dimanche du texte qui est là devant vous. Mais
viendra un temps où, comme Watchman Nee le dit, la Bible apparaîtra devant vous
comme un roc massif dont vous ne pouvez tirer aucune nourriture. Que faire
alors?
Que faisons-nous quand Il ne répond pas comme nous l'espérions?
Que faire alors, O Chrétien? Que ferez-vous? Que croirez-vous? Peut-être
direz-vous comme l'épouse de Job, Maudis Dieu et meurt! Pourquoi rester intègre
plus longtemps? Ne meure pas simplement, mais MAUDIS DIEU d'abord, puis vas-y ,
meure! Tu as de la colère au-dedans de toi, n'est-ce pas? Tu as de l'amertume
dans ton coeur, n'est-ce pas? Dieu t'a béni par le passé, mais aujourd'hui tu
es maudit! Dieu t'a fait prospérer par le passé, mais aujourd'hui tu es en
faillite! Dieu t'a guéri par le passé, mais aujourd'hui la chair pend sur tes
os! Tu es un gâchis infect. Tu es sans valeur, un perdant, un moins que rien.
Voilà le résultat de ta vie de foi! Voilà comment Dieu traite finalement tous
Ses enfants, en les envoyant sur une croix cruelle et en les crucifiant dessus,
nus devant tous, sans défense face à la mafia religieuse, impuissants devant le
diable! Tu t'es trompé quelque part, Job. Tu as mal compris Dieu. Tu as failli
quelque part le long du chemin. Renonce Job. Maudis Dieu et meure!
N'est-ce pas intéressant? Quand Dieu agit conformément à nos
attentes, le réveil vient, la mutation est obtenue, le cancer est guéri, le
mariage est reconstitué, l'orage passe à côté de nous - dans ce cas, nous ne
protestons pas de ce que nous sommes indignes, et ne discutons pas la décision
de Dieu de nous bénir. À moins que l'on se trouve en présence d'une
manifestation peu commune de la grâce, nous en accordons à peine le crédit à
Dieu. Mais que Dieu tarde à agir, ou « nous fait défaut pour nous donner ce
qu'on attend, et observez avec quelle rapidité notre attitude se retourne
contre Lui!
Les gens sont-ils votre problème? Non. Dieu est-il votre problème?
Non! VOUS êtes votre problème, et votre attente vous conduira à votre chute.
C'est sûr, vous pouvez attendre de grandes choses de Dieu - mais définissez ce
que vous voulez dire par grand. Ne pensez pas que les grandes choses sont
nécessairement agréables, plaisantes, faciles. Je vous dis simplement que vous
pouvez vous attendre à l'opposé. Puisque vous et moi sommes nés avec une nature
Adamique, qui nous rend en soi égoïstes, têtus et avides, Dieu doit nous
conduire le long d'un chemin d'abnégation, abandonnant ce que nous « aimons »
en faveur de la conformité à l'image de Son Fils, qui est tout sauf
égocentrique.
Ainsi quand nous regardons Job, nous voyons qu'il était juste mais
ignorant. Tout ce qu'il connaissait était la bénédiction, la prospérité, et
vivre sans soucis. Oui, il est beau de vivre sans soucis. Tout ce qu'il
touchait était béni; il était protégé contre l'échec. Job a-t-il adoré Dieu
pour ces bénédictions? Vous pouvez en être certain! Et comme la plupart, il
pensait que la bénédiction était le résultat de sa propre justice et de son
service. Mais Satan a su démontrer que la bénédiction et la protection était la
chose même qui maintenait Job aussi fidèle.
Par conséquent l'épreuve de Job est valide, cruciale, et un
creuset par lequel chaque chrétien sera purgé, tamisé, et jugé. A quelle fin?
Elle se résume dans les mots de Job lui-même alors qu'il approchait de la fin
de son épreuve: « j'avais entendu parler de Toi, mais maintenant mon oeil T'a
vu. » MAIS MAINTENANT! MAIS MAINTENANT! MAIS MAINTENANT! Avant il avait entendu
parler de Lui, mais maintenant il Le voit, et tombe à la terre. Avant il
L'adorait ayant entendu, maintenant il adore après avoir vu et connu. Je vous
affirme que Dieu l'a établi pour une telle connaissance expérimentale en
permettant qu'il soit soumis aux assauts du diable, à la rudesse de son
environnement, aux malentendus de ses amis, à la perte de sa famille et de ses
possessions matérielles, et à son infirmité physique. Je vous affirme que si
quelqu'un désire prendre la croix et suivre le Christ, ce type d'épreuve est la
seule espérance réaliste à laquelle Son disciple peut s'attendre.
Nombreux sont ceux qui, rapidement, ont souligné le fait que Job
avait été plus béni à la fin qu'au début. Mais si notre objectif est d'être
doublement béni en endurant de telles afflictions, nous passons à coté de
l'objectif du test, et nous ne faisons que démontrer la propension de l'homme à
être centré sur lui-même, même dans les situations les plus difficiles.
Je vous écris à vous, O chrétiens, qui êtes si remplis d'attentes
sur ce que devrait être la vie spirituelle, vous qui êtes si sûrs de connaître
Dieu, si certains de comprendre Sa Parole! Avez-vous vu Dieu? Ou adorez-vous ce
que vous avez entendu, vous soumettant à une force invisible dans les nuages,
attendant une certaine bénédiction, un sentiment, une voix ou un don? Où serez-vous,
quand il n'y aura plus aucune « assurance bénie » en vous, quand votre échec en
tant que chrétien apparaîtra de façon évidente, quand la « paix comme un fleuve
» aura quitté votre chemin?
J'écris à celui qui est sur la pente glissante de l'apostasie, prêt
à renoncer à sa foi (pas ouvertement bien sûr, mais intérieurement) parce qu'il
a entretenu un rêve, une attente, un souhait ou une espérance irréaliste, selon
laquelle, après TOUT ce par quoi il est passé , sans aucun doute Dieu le
bénira, le récompensera ou lui répondra! Prenez garde! Il est plus probable que
Dieu veuille savoir si vous L'adorez pour Ses dons ou pour Lui-même; et comme
naturellement vous savez qu'IL le sait, c'est donc à VOUS qu'il appartient de
le savoir.
Le Seigneur le savait, et Pierre pensait le savoir, mais au chant
du coq, Pierre a reconnu qu'il ne le savait pas, et nous savons qu'il ne le
savait pas non plus. Ceux qui pensent le savoir, ne le savent pas, pas encore.
Peut-être avez-vous besoin de la fosse aux lions pour être face à face avec
Dieu, d'une fournaise ardente pour rencontrer le quatrième Homme. Peut-être
avez-vous besoin d'une croix de bois avec des échardes au lieu d'une croix
plaqué or.
Combien il est facile et grandiose de parler de martyr et de
mourir pour le Christ. N'importe qui peut MOURIR pour lui: MAIS QUI VIVRA POUR
LUI? L'épreuve n'est pas dans la mort, mais dans la vie; pas dans un acte final
de sacrifice, mais dans un million de petites obéissances chaque jour! Oui! Si
vous ne pouvez pas, si vous ne voulez pas prendre la croix et mourir à ce qui
est mondain et à la monotonie de la vie quotidienne, au ICI et MAINTENANT, vous
n'êtes pas aptes à mourir de la mort des martyrs dans l'obscurité inconnue de
quelque persécution future.
Les gens ne se détournent pas de leur foi et ne deviennent pas
apostats une fois menacés par la mort. Ils tombent quand ils deviennent amers
contre des personnes, en colère contre Dieu, et offensés par Sa façon de
s'occuper d'eux. Ce n'est pas une décision soudaine à laquelle vous êtes
confrontés, mais une chose invisible qui prend racine dans votre être intérieur
et qui, petit à petit, empoisonne votre âme. C'est certainement un danger clair
et actuel, et c'est en vous maintenant, peut-être sous une forme inerte et
embryonnaire, peut-être comme une vraie désillusion et colère contre Dieu, mais
c'est LÀ, attendant que vous succombiez, se nourrissant de vos attentes.
Approchons-nous de Dieu, et demandons à être réduits à Christ.
Acceptons ce qu'Il considère salutaire pour nous, que cela réponde ou non à
notre attente. Sachez qu'avant que le coq ne chante trois fois, vous pouvez
maudire et jurer que vous ne connaissez pas cet Homme. Bienheureux celui qui ne
trouve aucune occasion de chute en Lui. Aimez les autres, mais n'attendez rien
d'eux. Appréciez Dieu, aimez-Le, obéissez-Lui: soyez contents et satisfaits
avec cela.
Source : www.connaitrechrist.net
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