Par Samuel et
Dorothée Hatzakortzian
L'apôtre Pierre,
poussé par le Saint-Esprit, avertit à l'avance les chrétiens que des faux
prophètes et des faux docteurs introduiront des sectes (hérésies) pernicieuses
dans l'Eglise. A chaque époque de l'Histoire de l'Eglise, de tels individus ont
égaré loin de la vérité beaucoup d'enfants de Dieu. Dans ces temps de la fin,
ce phénomène prendra une ampleur encore plus alarmante, c'est pourquoi il est
si important que tout chrétien sache discerner les pièges de ces faux prophètes
qui s'infiltrent au milieu de nous aujourd'hui. Ces séducteurs poussent les
chrétiens à ajouter de «nouvelles doctrines» ou «révélations» à la Parole de
Dieu et à faire des «expériences» qui n'ont aucun fondement biblique, que ni le
Seigneur, ni les apôtres n'ont jamais enseignées ni pratiquées. Car qu'est-ce
que la Bible appelle un «autre évangile», si ce n'est un évangile que ni Jésus,
ni ses apôtres n'ont prêché et accompli (Gal. 1 : 6-10).
Comment donc les
faux prophètes s'y prennent-ils pour introduire dans l'Eglise leurs fausses
doctrines et expériences extrabibliques ? L'apôtre Pierre, dans sa seconde
épître (ch. 2 v. 1-3), nous révèle la ruse et la tromperie de ces hommes pour
séduire les chrétiens et leur faire accepter de telles hérésies. Voici ce qu'il
déclare : «Il y a eu parmi le peuple de faux prophètes, et il y aura de même
parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses, et qui,
reniant le maître qui les a rachetés, attireront sur eux une ruine soudaine.
Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions, et la voie de la vérité sera
calomniée à cause d'eux. Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de
paroles trompeuses, eux que menace depuis longtemps la condamnation, et dont la
ruine ne sommeille Joint» (2Pier. 2 : 1-3).
Pierre les a appelé «faux prophètes». Le mot grec est pseudoprophetes. Pseudo
(faux) décrit quelque chose qui est «faux, de la frime, une farce, m mensonge».
Le mot «prophète» vient du grec propheteia et est composé de pro et phiemi qui
veulent dire ensemble «parler devant, parler de la part de, parler à l'avance».
Ainsi ce mot «prophète» propheteia veut dire 1) parler devant, 2) parler de la
part du Seigneur, 3) parler à l'avance.
Lorsque ces deux mots (pseudo et prophètes) sont ensemble, nous découvrons ce
que Pierre voulait dire, en les utilisant. Les «faux prophètes» sont en fait
des prophètes trompeurs, menteurs et qui prétendent être quelque chose qu'ils
ne sont pas en réalité. Ils mélangent donc leurs propres révélations avec
celles de Christ, et n'apportent pas un message entièrement conforme à la
Parole de Dieu. Ils parlent de la part de Dieu, alors qu'en réalité, ils se
prêchent eux-mêmes et deviennent les porte-parole de l'ennemi.
Quelles sont donc
les ruses qu'ils emploient pour introduire leurs hérésies dans l'Eglise et
quelles sont les conséquences tragiques de celles-ci dans leur propre vie ?
L'apôtre Pierre parle de sévères jugements de Dieu à l'encontre de ceux qui ont
trompé et séduit des chrétiens. Le chemin de ces faux prophètes conduit
lentement, mais sûrement, vers la ruine spirituelle. Considérons donc
attentivement leurs voies, leurs manœuvres, leurs fourberies et leurs
perfidies, afin de ne pas tomber dans leurs pièges. L'apôtre Pierre nous révèle
d'une manière précise six vérités cachées à leur sujet.
1er PIEGE : «Ils
introduisent l'erreur de façon camouflée...»
L'apôtre Pierre
nous révèle comment ces faux prophètes opèrent réellement. Il dit que ces
hommes : «introduiront des sectes pernicieuses» (2 Fier. 2:1). Arrêtons-nous à
la première partie de ce verset: «ils introduiront...». Ce verbe nous révèle
exactement comment ces hommes apportent leurs fausses doctrines dans l'Eglise.
Nous avons là leur mode d'opération.
Le mot «introduiront», en grec pareisago, nous donne l'idée d'introduire
quelque chose d'une manière «secrète» et «clandestine». Nous avons ici la
description de quelqu'un qui, en s'introduisant, amène quelque chose qu'il
cache. Pareisago est formé de trois mots grecs, para, eis et ago. Para veut
dire «à côté de» et exprime quelque chose qui est très près. Eis veut dire
«dans» et nous donne une idée «d'infiltration». Le troisième mot ago veut dire
«j'apporte». L'idée est donc «d'introduire quelque chose de caché que l'on
garde secrètement très près de soi».
Le mot para indique donc que ces faux prophètes tiennent leur doctrine
particulière bien «cachée», afin que personne ne puisse la voir. Nous avons là
l'image de quelqu'un qui introduit secrètement quelque chose dans l'église,
sans que personne ne s'en aperçoive.
Ces faux prophètes savent que s'ils introduisaient leur «nouvelle révélation»
tout de suite, ils seraient immédiatement rejetés, eux et leur «révélation».
C'est la raison pour laquelle ils gardent leur erreur bien «cachée», attendent
le moment propice pour l'introduire, et pendant ce temps d'attente, cherchent à
gagner la confiance des responsables comme des membres de l'église.
Le mot para indique aussi que ces faux prophètes font un mélange subtil de la
vérité et de l'erreur. C'est précisément en faisant un tel amalgame, qu'ils
arrivent à tromper leur auditoire et à produire une certaine confusion dans les
esprits. Ainsi, en plaçant la vérité «tout près de» l'erreur, ils rendent cette
dernière plus agréable à entendre, tout en lui donnant une «apparence» de
vérité.
Très souvent, ces
faux prophètes n'utilisent d'ailleurs que peu de versets bibliques dans leur
message. Ils parlent plutôt de leur «révélation», leur «nouvelle onction» ou
«expérience surnaturelle», et cela surtout dans le but d'impressionner les
chrétiens et de leur faire accepter ces «nouveautés». Pour justifier ce qu'ils
disent ou ce qu'ils pratiquent, et quand cela les arrange, ils adoptent une
mauvaise méthode d'interprétation biblique en prenant souvent des textes hors
de leurs contextes.
Après une grande
réunion, un certain faux prophète se tournant vers un ami, lui dit : «Ce soir,
est-ce que j'ai utilisé assez de textes bibliques pour rendre ma nouvelle
révélation acceptable à la foule ?» Voyez-vous, l'important pour lui n'était pas
la fidélité à la Parole de Dieu. Ce qui comptait à ses yeux, c'était plutôt de
savoir s'il avait rendu acceptable et crédible sa «nouvelle révélation». Un tel
procédé est tout spécialement dangereux pour les nouveaux convertis qui ne sont
pas encore capables de discerner la vérité de l'erreur.
Si les dirigeants
de nos églises ne prennent pas au sérieux la grande responsabilité qui leur
incombe de «prendre garde à eux-mêmes et à tout le troupeau sur lequel le
Saint-Esprit les a établis surveillants» (Actes 20 : 28), alors l'erreur fera
d'énormes dégâts, voir même un mal irréparable dans l'Eglise.
2ème PIEGE : «Ils
introduiront des sectes (hérésies) pernicieuses...»
Observons
maintenant ce que ces faux prophètes «introduisent en cachette» dans l'Eglise.
Pierre en parlant d'eux, déclare : «qu'ils introduiront des sectes
pernicieuses...» Le mot «pernicieux», en grec apoleia, veut dire «destruction,
dépérissement, pourriture ou ruine».
Le mot «secte» vient du grec hairesis et signifie littéralement «choisir». Il
signifiait simplement une ligne de conduite qu'une personne avait «choisie» de
suivre pour elle-même. Petit à petit ce mot a changé de sens, et Paul dans
Galates 5 : 22, le considère comme une œuvre de la chair, et le place dans la
même catégorie que l'idolâtrie, la magie, les querelles, les jalousies,
l'envie, l'ivrognerie etc. Ainsi, ce mot «secte» commençait à signifier bien
plus qu'une «forte opinion» ou «un choix personnel» : il signifiait une
croyance en une expérience qui n’a pas de fondement biblique.
Du temps de Pierre, le fait de croire n'importe quelle révélation ou expérience
surnaturelle et extrabiblique devenait si sérieux que ce mot «secte», en grec
hairesis, dans 2 Pier. 2:1, avait changé de sens et avait pris celui d'une foi
totalement incompatible avec les vérités fondamentales des Ecritures.
De plus, l'apôtre
appelle ces sectes (hérésies) «pernicieuses». Nous venons de voir la
signification de ce mot. En les joignant, Pierre veut nous donner
l'avertissement suivant : «si vous passez tout votre temps à rechercher de
nouvelles révélations, expériences, onctions, visions, sensations, etc.. sans
fondement scripturaire, toutes ces choses ne vous feront en aucun cas grandir
spirituellement. Bien au contraire, vous expérimenterez tôt ou tard dans votre
vie chrétienne «ruine, destruction et dépérissement».
3ème PIEGE :
«Plusieurs les suivront...»
Ces faux prophètes
séduits eux-mêmes, séduisent malheureusement aussi beaucoup de chrétiens.
Pierre dit : «Plusieurs les suivront dans leurs dissolutions et la vérité sera
calomniée à cause d'eux». Remarquons ce qui est écrit : «Plusieurs les
suivront...». Le mot «plusieurs» en grec hoipolloi parle de «masses» ou de
«multitudes» de gens. Quelle tragédie lorsque des multitudes de chrétiens
suivent aveuglément et sans aucun discernement, des leaders ou un mouvement, si
important soit-il !
Ces faux prophètes blessent de nombreux chrétiens, et pourtant beaucoup d'entre
eux les suivent, parce qu'ils sont très habiles pour les entraîner derrière
eux. Toutefois, ces chrétiens ne suivent pas vraiment ces hommes, mais plutôt
leurs styles de vie, car il est écrit que «plusieurs les suivront dans leurs
dissolutions». Ils sont donc si attirés par la façon de vivre de ces faux
prophètes, que Pierre utilise le mot «suivront», en grec exakouloutheo, et qui
veut dire littéralement «suivre avec l'idée de faire la même chose». Et ils les
suivront en quoi : «dans leurs dissolutions». Dissolution vient du grec
aselgeia, et comprend l'idée de quelque chose «d'excessif», «de démesuré», ou
«d'éhonté».
Pour des raisons
étranges que le disciple du Seigneur lui-même ne peut pleinement expliquer, il
est malheureusement vrai que, plus un serviteur de Dieu a une vie ou un
ministère étrange ou excentrique, plus certains chrétiens sont attirés par lui.
Personne ne peut attirer une grande foule aussi rapidement qu'un exalté ou un
fanatique.
4ème PIEGE : «Ils
trafiquent au moyen de paroles trompeuses...
L'apôtre Pierre
continue : «Par cupidité, ils trafiqueront de vous au moyen de paroles trompeuses».
L'expression «paroles trompeuses» est aussi très importante dans ce verset.
Elle vient du mot grec plastos, d'où nous avons notre mot «plastique».
Originellement, le mot plastos était utilisé pour illustrer l'acte par lequel
on moulait de l'argile ou de la cire dans une forme spéciale. Il désignait
aussi une «contrefaçon» comme celle d'une œuvre d'art, d'une signature ou d'un
billet de banque. Ceci révèle que ces faux prophètes n'étaient pas innocents
dans leur comportement.
S'il est impossible de «contrefaire» une œuvre d'art, sans le faire sciemment,
il est aussi impossible «d'imiter» la signature d'une autre personne, sans être
conscient de violer ses droits et de la tromper. Il est également impossible de
«falsifier» involontairement un billet de banque. Faire de telles choses, sans
intention volontaire de tromper, est tout simplement impossible.
Aucun mot ne
pouvait être plus approprié que «plastos» pour exprimer une telle pensée. En
effet, le plastique peut être courbé ou tordu, de même ces faux prophètes et
faux docteurs tordent eux aussi les Ecritures, dans le seul but de rechercher
avant tout, leurs propres intérêts.
5ème PIEGE : «Par
cupidité, ils trafiqueront...»
L'apôtre Pierre
nous donne ici la raison pour laquelle ces hommes nous apportent toutes ces
«nouveautés». Il dit que c'est à cause de leur «cupidité». Le mot grec est
pleonexia et veut dire «désirer plus et toujours plus». Dans un certain sens,
il est tout à fait normal et honorable de désirer toujours plus certaines
choses, comme par exemple : plus d'amour, de sagesse, de connaissance, de
discernement etc... Mais pleonexia signifie ici le désir de posséder ce qu'un
homme n'a pas le droit de désirer et encore moins de s'accaparer. Il est donc
plutôt question ici de mauvaises ambitions, de désirs immodérés qui
pousseraient quelqu'un à avoir plus de révélation, plus d'onction, plus
d'émotion, plus de réputation, plus d'argent, plus de pouvoir et plus d'influence
sur les autres.
Les fausses
doctrines viennent toujours du désir de mettre ses propres idées ou celles des
autres à la place de la Parole de Dieu. En un mot, ces faux docteurs sont tout
simplement coupables d'usurper la place de Jésus-Christ.
6ème PIEGE : «Ils
marchent dans la dissolution...»
Pierre veut nous
faire remarquer ici les effets des fausses doctrines. Il parle de la
«dissolution» des faux prophètes et docteurs. Le mot grec pour «dissolution»
est asalgeia et décrit l'attitude de quelqu'un d'immoral qui n'a plus honte de
son péché et qui ne craint plus, ni le jugement de Dieu ni celui des hommes.
Nous devons donc
nous rappeler ce que cachaient ces faux docteurs. Ils pervertissaient la grâce
de Dieu en une grâce inépuisable. Ils se sentaient libres de faire ce qu'ils
voulaient, même de pécher, étant donné que par grâce, Dieu pardonnerait
toujours. N'est-ce pas jouer avec la grâce ?
Une telle attitude déshonore et discrédite irrémédiablement le véritable
Evangile. La Parole de Dieu ne nous dit-elle pas que beaucoup «font profession
de connaître Dieu, mais qu'ils le renient par leurs oeuvres ?» (Tite 1 : 16).
Si nous sommes
sauvés par la seule grâce de Dieu et non par les oeuvres afin que personne ne
se glorifie (Ephesiens 2 : 8-9), et que nous pouvons avoir ici-bas l'assurance
de notre salut (IJean 5 : 13), cette même «grâce de Dieu, source de salut pour
tous les hommes, nous enseigne aussi à renoncer à l'impiété et aux convoitises
mondaines et à vivre dans le siècle présent selon la sagesse, la justice et la
piété afin d'être un peuple qui lui appartienne, purifié et zélé pour les
bonnes oeuvres» (Tite 2 : 11-14). Nous croyons donc que, par le Saint-Esprit,
le chrétien régénéré produira forcément de bonnes oeuvres, attestant ainsi la
réalité de sa foi. Ces bonnes oeuvres dont parle Paul sont bien sûr la
conséquence et non la cause du salut. Nous ne sommes pas sauvés par nos bonnes
oeuvres mais pour de bonnes oeuvres. La vraie foi qui sauve produira donc
toujours un changement radical dans la vie d'une personne, sinon une foi sans
les oeuvres serait morte, nous dit l'apôtre Jacques (Jacq. 2 : 26). En outre,
un enseignement qui justifie le péché sous prétexte que nous sommes sous la
grâce, est une fausse doctrine et un autre évangile. Car «si quelqu'un est en
Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées, voici
toutes choses sont devenues nouvelles» (2 Cor. 5 : 17).
En conclusion,
l'apôtre Pierre, par ces versets extrêmement sérieux, veut nous avertir que ces
faux prophètes et docteurs qui circulaient déjà parmi eux troublaient et
trompaient les chrétiens de son temps. Ces séducteurs, qui avaient l'apparence
d'aimer et de servir Dieu, enseignaient et pratiquaient en fait des choses en
complète contradiction avec l'enseignement du Seigneur et de ses apôtres. Le
Saint-Esprit avertissait, déjà du temps des premiers apôtres, que la fin de ces
hommes serait la destruction (2 Pier. 2 : 3). Puisqu'ils ont insidieusement
introduit de fausses doctrines dans l'Eglise, en fin de compte, celles-ci les
détruiront eux-mêmes. Dans ces temps de la fin, ceux qui égarent les autres
n'échapperont pas au jugement qui viendra certainement sur eux tôt ou tard.
Prenons tous à cœur
les dernières paroles de Pierre dans cette épître : «Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de
peur qu'entraînés par l'égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre
fermeté. Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur
et Sauveur Jésus-Christ. A Lui soit la gloire, maintenant et pour l'éternité !
Amen ! » (2 Pier. 3:17-18).
(Extrait de la brochure
N° 1 de la collection "L'amour de la vérité", "Comment éviter la
séduction spirituelle" de Samuel et Dorothée Hatzakortzian
disponible dans le catalogue du site)
Source : www.compassion-france.com