Par Ralph Shallis
Le plus grand privilège
Le
Saint-Esprit cherche à développer ta communion avec Dieu, afin que tu partages
le plus possible avec lui. Or, cette communion s'exprime surtout par la prière,
c'est pourquoi il t'apprend à prier.
La prière
est l'activité la plus importante dans la vie d'un homme, car elle est la seule
qui le mette directement et consciemment en rapport avec celui qui est la
source de son être.
L'écoute
est aussi nécessaire que le parler, car Dieu a mille et une choses à nous dire.
La prière est un dialogue, un libre échange de désirs et de pensées; c'est un
partage. C'est le «téléphone céleste!»
La Bible
est un vaste manuel de prière. Je veux concentrer ton attention ici sur un
aspect de la prière qui est intimement lié au sujet de la plénitude de
l'Esprit. Il s'agit de l'intercession de l'Esprit.
1° Il intercède pour toi, il prie
lui-même pour toi auprès du Père.
2° Il intercède par toi, par ton moyen;
il intervient en faveur des autres par ton intermédiaire. Il se sert de toi dans
le but de prier pour ceux qui ne savent pas prier.
1° L'Esprit
intercède pour toi
Jean
14:16-17, 1Jean 2:2. Tu as deux avocats; l'un est au ciel, à la droite du Père,
et l'autre au-dedans de toi. Quelle force incalculable!
Hébreux
7:24-26, 10:19-20. Avec de telles promesses et de telles exhortations, pourquoi
tant de chrétiens sont-ils si lents à bénéficier de cet accès direct à la
présence de Dieu? As-tu saisi, mon frère, l'immensité de l'oeuvre de Jésus en
ta faveur? Non seulement il t'a sauvé du jugement divin en effaçant tes péchés,
mais il vit pour te sauver aujourd'hui de la puissance du péché. Il t'offre non
seulement un salut au temps passé mais un salut, une délivrance actuels, Ã
chaque instant de ta vie.
L'activité
que Satan vise avec le plus de malice et de persistance, c'est ta vie de
prière. S'il peut bloquer ta prière, il a paralysé toute ta vie spirituelle.
Le diable
enchaîné?
Satan
lié? Il est vrai que son activité est limitée, comme elle l'a toujours été,
même du temps de l'Ancien Testament, Job 1:12, 2:6, par l'autorité de Dieu.
Mais lié? L'Apocalypse dit que, le jour où il sera lié, il ne séduira plus les
nations, Apocalypse 20:3. Qui oserait prétendre que Satan ne séduit plus les
nations aujourd'hui? Si à présent Satan est lié, c'est avec une drôle de
chaîne!
Jésus,
qui connaissait dès l'origine l'état du coeur de Judas, n'a pas prié pour lui,
mais il a prié pour Pierre et pour les autres afin que leur foi ne défaille
pas, Luc 22:32, Jean 17:9,15. Nous avons un avocat qui prie pour nous et que le
Père exauce ! Jamais, jamais nous ne saurons suffisamment remercier Dieu pour
ce don. L'intercession du Fils de Dieu nous est aussi nécessaire que sa mort
expiatoire.
L'accusateur et
l'avocat
La Bible
est un livre d'images. De façon très claire, l'Esprit t'apprend la vérité de
l'intercession. Il te fait voir ton avocat assis à la droite du Père. Debout Ã
sa gauche se tient l'accusateur. Dès que tu commets une faute, Satan te
réclame: «Selon la loi de Dieu, insiste-t-il, cette âme m'appartient; son péché
me donne des droits sur sa personne.» Satan, en t'accusant devant Dieu, s'en
réfère aux exigences de la loi; il cherche à s'en servir pour t'écraser. Il
exerce par ce moyen une pression terrible sur ta conscience, pour te faire
croire, s'il est possible, que c'est en réalité Dieu qui t'accuse.
Qu'il est
triste de voir de chers enfants de Dieu s'effondrer sous le poids de ces
accusations sataniques, parfois pendant des années entières ! Ils se sentent
tellement culpabilisés qu'ils n'ont plus le courage de prier; car comment Dieu
écouterait-il la prière d'un coupable ? Moins un croyant prie, plus sa vie
spirituelle dépérit et plus il trouve difficile ensuite de reprendre la prière.
Il n'a pas la force nécessaire pour repousser l'action du diable.
Satan aurait-il un
droit d'accès ?
Un
voyageur m'a raconté une fois l'histoire d'un champ qu'il avait vu dans un pays
oriental. Le propriétaire, en le vendant, avait tenu à garder pour lui
l'olivier qui se trouvait en plein milieu du champ. L'acquéreur comprit trop
tard, non sans chagrin, que l'ancien propriétaire pouvait y accéder autant
qu'il le désirait pour s'occuper de son arbre, et que la loi ne lui permettait
en aucun cas de l'en empêcher.
Ce cas
illustre exactement ce que je viens de dire. Le Seigneur Jésus nous a rachetés;
nous lui appartenons et le diable ne peut plus nous avoir. Si nous donnons au
Seigneur tous les droits sur notre personne, notre âme est protégée des
interventions sataniques, mais si nous lui refusons un seul domaine de notre
vie, le diable parvient à y accéder sous prétexte qu'il a encore des droits «de
propriétaire». Nous avons mille fois intérêt à céder à notre Sauveur tous les
droits sur notre personne.
Quand un
homme écoute la voix de l'accusateur, il s'enfonce de plus en plus dans le
découragement. Alors comment doit-il faire pour s'en libérer ?
Le Saint-Esprit
intervient en ta faveur
C'est lÃ
précisément que nous voyons l'efficacité de l'intercession du Saint-Esprit.
«L'Esprit
nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il nous convient
de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs
inexprimables; et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est la pensée de
l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints.» Romains
8:26-27
Au moment
où Satan t'écrase par ses accusations, le Seigneur Jésus répond pour toi devant
le Père avec l'argument de son sang versé. Cet argument suffit et le diable ne
peut le contredire. Alors que Jésus plaide ta cause au ciel, le Saint-Esprit
agit sur ta conscience de manière à t'ouvrir les yeux sur ce qui se passe. Au
lieu d'entendre la voix de ton accusateur, il te faut écouter celle de ton
avocat pour que ta conscience soit libérée de son fardeau. Le Saint-Esprit
s'accorde avec le Seigneur Jésus pour effacer de ta conscience le sentiment
intolérable de culpabilité qui bloquait ta prière et te plongeait dans le
désespoir. Autrement dit, le Saint-Esprit intercède pour toi. Loin de te
condamner, il prend ta défense, il te relève, il te redonne la joie de ton
salut.
...si tu es rempli
de l'Esprit
Seulement,
ne te laisse pas bercer par l'illusion désastreuse qu'il le fera
automatiquement quels que soient ton comportement et ton attitude. N'oublie pas
que l'intercession de l'Esprit, comme es autres opérations progressives que
nous avons étudiées est une manifestation de sa plénitude. Son intercession
sera efficace dans la mesure où tu lui permettras de te remplir et pour cela il
te faut veiller à marcher selon les principes qu'il a révélés.
Souviens-toi des
trois conditions essentielles de sa plénitude:
la
repentance instantanée, accompagnée d'une confession de péché; l'obéissance
instantanée et une foi entière, qui compte sur Christ pour toutes choses. Si tu
1'attristes, si tu lui résistes, si tu es incrédule, il ne te remplira pas. Il
va sans dire que l'Esprit de vérité exige de toi une véracité absolue. Il veut
que tu admettes toute ta faute et que tu places honnêtement ta cause entre ses
mains sans chercher à te justifier, à te «blanchir» ou à t'excuser. Tu
retrouveras ta communion avec Dieu à condition de marcher dans la lumière, ce
qui signifie: purifier chaque fois ta conscience, par la confession de ton
péché.
Quand un
homme doit faire face à un procès, il se confie normalement à un avoué. Il lui
livre tous les détails de la situation et ensuite il compte sur lui pour mener
à bout sa défense.
L'avoué,
à son tour, après avoir pris connaissance des faits, remet la cause de cet
homme entre les mains d'un avocat de son choix. C'est ensuite à l'avocat de
paraître devant le juge et de plaider oralement la cause de l'accusé. Il y a
ainsi un accord parfait, une collaboration indispensable entre l'avoué et
l'avocat.
Cette
analogie répond très bien à la conception biblique de l'intercession. Si Jésus
est ton avocat, celui qui parle pour toi devant la face de Dieu, l'Esprit est
alors plutôt ton «avoué». C'est lui qui effectue la liaison nécessaire entre la
terre et le ciel, entre toi et le Sauveur. Quand tu as péché, ou quand tu es
troublé, il place ta cause entre les mains de Jésus et il t'apporte la réponse
du ciel, le verdict: «Tu es acquitté; la loi n'a rien contre toi.»
L'intercession
de l'Esprit a eu son effet. Tu peux sauter de joie !
Un symbolisme
précieux
Aaron,
revêtu de ses robes sacrées, portait sur ses épaules deux pierres d'onyx sur
lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus d'lsraël. Il portait
également sur sa poitrine un pectoral avec douze pierres précieuses, chacune
ayant le nom d'une tribu, Exode 28:12,29. L'analogie est claire et elle nous
touche de très près: notre grand sacrificateur, Jésus, porte les noms des
siens, le tien aussi, à la fois sur ses épaules et sur son coeur. Autrement
dit, il se charge de la responsabilité de ton être entier. Par sa
toute-puissance, il prend sur ses épaules tout ton fardeau; il répond pour toi
devant le Père.
Mais il
le fait, non comme un simple devoir mais comme expression de son amour,
puisqu'il a gravé ton nom sur son coeur même. Mon frère, prends courage ! Dieu
n'aurait pu trouver une image plus convaincante pour exprimer l'efficacité de
sa grâce, la délivrance que son Esprit opère en ta faveur.
Les mains de Jésus
Ton
avocat n'a qu'Ã montrer les cicatrices dans ses mains devant la face de son
Père pour que toute contestation cesse. Tout est dit. La bouche de l'accusateur
est fermée. Tu entends la voix de Jésus qui te console: «Voici, je t'ai gravé
sur mes mains !», Esaïe 49:15,16.
Le Père
se penche sur toi, le coeur ému, pour te prendre dans ses bras avec cette
parole d'amour: «Mon enfant, tu es pardonné, tu es à moi, je t'aime... mais
regarde une fois de plus les mains de mon Fils !»
Ne vois
tu pas ? À chaque retour, à chaque confession de péché, à chaque intervention
du Saint-Esprit en ta faveur, tu es plus proche de Dieu. Le péché te paraît
plus affreux que dans le passé, l'amour de Dieu se manifeste en une grâce plus
abondante, le sacrifice de Christ te parle avec plus de force que jamais.
2° L'Esprit
intercède par toi
Jude nous
exhorte à prier par le Saint-Esprit, Jude 20. Jean dit que Dieu a fait de nous
des sacrificateurs, Apocalypse 1:6. Pierre dit que nous sommes un saint
sacerdoce royal, 1Pierre 2:5,9.
Le rôle
du sacrificateur consiste à s'interposer entre le peuple et l'Éternel de
manière à effectuer une réconciliation entre les deux.
Apprends ton métier
d'intercesseur
Ton plus
grand privilège - et ta plus grande responsabilité - consistent à plaider la
valeur du sang de Christ pour ceux qui ne savent ou ne peuvent encore le faire.
Ton rôle
en tant que sacrificateur chrétien consiste à utiliser l'argument de son sang
versé.
La puissance de
l'homme de Dieu
Je ne
crois pas me tromper en disant que les deux choses les plus puissantes sur
cette terre sont l'amour et la prière, et elles vont ensemble. Élie a fermé les
cieux pendant trois ans et demi par la prière, ensuite il les a ouverts
toujours par la prière. Par la prière, il a appelé le feu du ciel sur son
sacrifice. Jacques dit qu'Élie était pourtant un homme de la même nature que
nous mais qu'il pria avec instance. La différence entre lui et les autres
hommes se situe, non dans son caractère, mais dans sa vie de prière.
Tous les
hommes de Dieu dans la Bible savaient prier avec foi et Dieu a fait des choses
à peine croyables en réponse à leur cri. Regarde Moïse devant la mer Rouge. Regarde
Daniel jeté aux lions parce qu'il refusait d'arrêter de prier ! Par sa prière,
Juda est revenu dans la terre promise. Paul, dans toutes ses épîtres, assure
ses lecteurs qu'il prie pour eux jour et nuit et, en même temps, il exige d'eux
qu'il prient pour lui. Il a parsemé toute l'Asie Mineure et les Balkans de
jeunes églises en une quinzaine d'années parce qu'il connaissait Dieu face Ã
face dans la prière. Sa vie était une intercession perpétuelle pour les nations
et les individus et, en outre, il portait sur son coeur l'immense fardeau des
communautés qu'il avait fondées.
L'histoire
de l'Église est remplie d'exemples d'hommes et de femmes de tous les siècles
qui, par la prière de la foi accomplirent des exploits impensables au nom de
Dieu le pense à une foule de noms: Huss, Waldo, Böhler, le Frère Laurent,
Wycliffe, Jonathan Edwards, William Booth, John Sung, Raymond Lull... Je
pourrais remplir des pages de leurs noms et encore je n'en aurais mentionné
qu'une petite fraction. Cette armée de l'Éternel a maintenu, au cours des
générations, la flamme de la vérité: elle a ouvert les frontières et implanté
l'évangile là où il avait été totalement inconnu; elle a souffert et accepté
d'innombrables fois le martyre... Toutes ces personnes avaient une vie de prière
et d'intercession extraordinaire.
Des exploits
fantastiques
Pense Ã
ce petit groupe de frères Moraves, réfugiés à Herrnhut en Saxe chez le comte
Zinzendorf en temps de persécution: ils instituèrent une permanence de prière
qui dura cent ans ! De chez eux sortirent les premiers grands missionnaires,
allant aux quatre coins du monde alors connu. C'est par eux que Wesley trouva
la vérité évangélique par laquelle Dieu le régénéra et le poussa Ã
révolutionner la vie spirituelle de l'Angleterre au XVIIIème siècle.
Pense
également à Hudson Taylor, souffrant et trahi par ceux qui auraient dû le
soutenir ! Il apprit à dépendre de Dieu seul pour les multiples besoins de son
immense oeuvre d'évangélisation pionnière en Chine. Par la foi il obtint
d'abord vingt-quatre nouveaux missionnaires pour ce pays et ceux ci furent
suivis par mille autres. Toute cette action fut accomplie sans recourir à des
moyens humains pour assurer l'approvisionnement des besoins matériels de
l'oeuvre.
Pense Ã
George Müller qui, par la prière, en comptant sur Dieu seul, éleva des milliers
d'orphelins, maintint à peu près 250 missionnaires à l'oeuvre à travers le
monde, sans jamais demander aux hommes un seul sou.
La vie
extraordinaire de John Hyde
Un jeune
missionnaire nommé John Hyde alla en Inde en 1892. Pendant le long voyage en
mer, il avait rencontré Dieu d'une façon nouvelle. Une fois arrivé, il
paraissait à ses collègues trop piétiste car il mettait la prière et l'étude de
la Parole de Dieu au-dessus de toutes ses autres responsabilités. Pourtant il
apprit très correctement deux langues indiennes: l'ourdou et le pendjabi.
Il y
avait à cette époque des retraites chrétiennes annuelles à un endroit appelé
Sialkot auxquelles John Hyde assistait. Avant l'une de ces retraites, il prit
l'initiative de passer un mois entier dans l'intercession, accompagné de deux
autres hommes. Cette année-là , l'Esprit de Dieu s'empara de tous les assistants
d'une façon inouïe. On estime que des dizaines, sinon des centaines de
chrétiens autochtones furent appelés au service du Christ et, par la suite, des
milliers d'âmes sauvées.
Chaque
année John Hyde répétait cette expérience avec des résultats de plus en plus
extraordinaires. À longueur d'année, outre l'évangélisation des villages et
d'innombrables autres travaux, il passait des nuits et des jours entiers dans
l'intercession. Le fardeau des millions d'êtres humains perdus, ignorants de
l'évangile, risquant l'enfer, l'amenait à se saisir de la puissance de Dieu
avec toujours plus d'insistance.
Après
seize ans de ministère extrêmement bénis, il reçut de Dieu une nouvelle vision,
un nouveau fardeau. Le Saint-Esprit fit une telle pression sur son âme qu'il
exigea de Dieu le salut d'une âme en moyenne par jour au cours de l'année
suivante. Cette année, plus de quatre cents personnes furent, sauvées et
baptisées.
L'année
suivante, l'Esprit de Dieu redoubla sa pression sur John Hyde: il fut poussé Ã
demander au Seigneur une moyenne de deux âmes chaque jour et cette année plus
de huit cents furent en effet sauvées. L'année d'après, Dieu lui donna la foi
de demander trois âmes par jour et cette prière fut également exaucée.
À cette
époque Dieu se servit de cet homme à travers tout le vaste pays de l'Inde. Un
Indien non chrétien remarqua un jour que Hyde «ressemblait à Dieu»: c'était
l'impression qu'il faisait même sur les inconvertis. Il y avait dans son regard
une lumière céleste, le rayonnement de son intimité avec Dieu. Des nuits
entières passées face contre terre, dans la présence divine, marquaient son
comportement; un amour extraordinaire émanait de sa personne et animait ses
gestes. Pourtant, il était souvent mal compris et devait subir parfois les
critiques d'autres missionnaires qui n'étaient pas habitués à son insistance
sur la priorité absolue de la prière et de l'obéissance à la voix de Dieu,
coûte que coûte.
La
dernière année de sa vie, il demanda à Dieu non moins de quatre âmes par jour.
Sa santé, qui n'avait jamais été robuste devenait de plus en plus fragile et
pourtant il n'avait qu'une cinquantaine d'années. Il souffrait parfois
beaucoup, mais rien n'arrêtait la flamme d'intercession qui jaillissait de son
âme vers Dieu. Ceux qui l'ont connu estiment que des dizaines de milliers
d'indiens furent convertis durant sa courte vie. Il est parti pour être «avec
Christ» en 1912.
Une foi née de
l'Esprit
Je pense
aussi à ce missionnaire exceptionnel, J.O. Fraser, que Dieu envoya faire une
oeuvre d'évangélisation pionnière auprès des tribus primitives des Lisous, dans
le pays montagneux aux confins de la Chine et de la Birmanie. Musicien et
savant, il perdit sa vie pour apporter le salut à un peuple abandonné et plongé
dans l'occultisme. Il comprit enfin que la seule manière d'implanter l'église
dans cette région consistait à convertir des familles entières.
Un jour
de 1905, après quatre ans d'efforts, de prières et de souffrances, Fraser eut
la conviction que Dieu lui lançait un défi: le Saint-Esprit l'invitait Ã
demander avec foi la conversion de plusieurs centaines de familles lisous. Il
reçut alors la certitude de son exaucement; Dieu ne lui accorda pas la foi d'en
demander mille, mais une conviction inébranlable qu'il fallait un minimum de
plusieurs centaines de familles sauvées. Cependant il dut persévérer dans
l'évangélisation des tribus pendant dix ans sans voir aucune véritable réponse
à sa prière.
Finalement,
en 1915, le Saint-Esprit lui lança un deuxième défi: celui de demander à Dieu
d'en fixer le moment. Si la réponse ne venait pas cette année-là , il partirait
travailler ailleurs en attendant que Dieu intervienne d'une autre façon.
Le jour
même où il commençait sa «dernière» tournée des villages, l'Esprit de Dieu
tomba sur la région. Non seulement famille après famille, mais village après
village se tournèrent vers le Dieu vivant. En cette même année Fraser récolta
une moisson d'environ six cents familles, un total de trois mille personnes
environ.
Quand l'Esprit
pria par un cordonnier
Je pense
également à ce pauvre cordonnier, il y a près de deux cents ans en Amérique,
qui priait en pleurant pour sa ville tout en réparant les souliers dans son
atelier.
Un
certain vendredi, son fardeau spirituel devint intolérable. Fermant sa
boutique, il s'en alla dans les champs intercéder face contre terre pour cette
population indifférente. Vers trois heures de l'après-midi, il se releva,
convaincu que Dieu l'avait exaucé. Il demanda au pasteur de la région
d'organiser une réunion spéciale pour les gens qui s'intéressaient au salut de
leur âme. Le pasteur, incrédule, accepta à contrecoeur d'annoncer une réunion,
pour le lundi soir suivant, dans une maison particulière.
Ce soir
là , la pièce fut bondée. Personne ne parla pendant longtemps. Le pasteur se
sentait dépassé et resta dans le silence. Finalement, un homme se leva, tout
ébranlé, pour demander si quelqu'un pouvait lui expliquer la voie du salut.
Après lui, d'autres se levèrent pour demander la même chose et cette nuit à une
succession de conversions. Ce qui est encore plus extraordinaire, c'est que
toutes ces personnes témoignèrent d'une conviction irrésistible concernant leur
état de perdition à partir de trois heures de l'après-midi le vendredi
précédent.
Un mourant qui
peut tout
Je pense
également à ce chrétien moribond tuberculeux, dont Charles Finney nous raconte
l'histoire remarquable. Un voisin très riche, mais athée, lui rendit un jour un
grand service. Le malade ne savait comment le lui rendre, mais il comprit enfin
qu'il pouvait au moins prier pour le salut de son voisin, ce qu'il fit. À
l'étonnement de toute la ville, ce grand athée devint un vrai disciple du Christ.
Le pauvre
chrétien pensa alors qu'il pouvait utiliser le peu de temps qui lui restait sur
la terre à intercéder pour d'autres personnes. Bientôt il se mit à prier
sérieusement pour l'oeuvre de Dieu dans trente endroits dispersés à travers le
monde.
D'un jour
à l'autre il recevait de Dieu la conviction qu'il avait été exaucé quant à l'un
ou l'autre de ces lieux, et il en notait la date dans un carnet. Finalement il
put marquer une date pour tous les trente. Puis il mourut.
Finney se
donna la peine d'écrire aux trente endroits en question et découvrit que dans
chaque lieu un véritable réveil spirituel avait éclaté et que, dans la plupart
des cas, la date de l'action de l'action de l'Esprit correspondait à la date
indiquée dans le carnet.
Voici,
pour terminer, encore un exemple de l'intercession de l'Esprit. Hudson Taylor,
ce grand homme de Dieu, nous raconte l'histoire d'un médecin missionnaire du
siècle dernier, en Chine, qui dut aller à la banque dans une ville lointaine
pour retirer une forte somme d'argent que des amis lui avaient fait parvenir
d'Angleterre pour agrandir son hôpital.
Avec un
frère chinois, il fit le voyage bien dangereux, à travers une chaîne de
montagnes. À son retour, chargé de ce gros trésor, il dut dormir en pleine
forêt sur la montagne avant de reprendre la route. Le lendemain il arriva sain
et sauf chez lui.
Au bout
de quelques années, on lui amena à l'hôpital un bandit célèbre, gravement
malade. Cet homme, la crise passée, fit un aveu extraordinaire au médecin. Il
lui confessa qu'il l'avait vu à la banque, en ce jour mémorable, en train de
retirer l'argent. Puis il l'avait suivi avec une bande armée jusque dans la
montagne, en pleine forêt, avec l'intention de le tuer, lui et son ami, et
d'emporter l'argent.
«Pourquoi
donc ne l'avez-vous pas fait?« lui demanda le missionnaire, ébahi par cet aveu.
- «C'est
simple, répondit le brigand, c'est parce que vous étiez si bien armés !»
- «Mais,
répondit le missionnaire, nous n'avions pas une seule arme et nous n'étions que
deux contre vous tous.»
- «Ah non
! répliqua le brigand, vous aviez vingt-quatre soldats bien armés qui faisaient
la garde autour de vous pendant que vous dormiez. Je les ai comptés. Nous
n'avons pas osé nous attaquer à une force pareille.»
Quelques
années plus tard, ce même missionnaire racontait son expérience devant un
groupe de chrétiens en Angleterre.
À la fin
de la réunion, l'un des amis présents, très ému, lui demanda s'il se souvenait
de la date de cette aventure. Le missionnaire, après avoir réfléchi et calculé,
lui en précisa la date.
«À ce
moment-là , répondit l'ami, nous étions vingt-quatre personnes ici même Ã
intercéder pour vous.»
3° La contrepartie satanique
Le
contraire de l'esprit d'intercession, c'est l'esprit de médisance,
d'accusation. Nous en avons parlé dans notre étude sur la communion de
l'Esprit.
Si tu
accuses ton frère, et surtout à son insu, «dans son dos», tu fais l'oeuvre même
du diable. Si tu intercèdes pour ton frère, tu fais l'oeuvre du Seigneur Jésus.
Selon ton attitude, tu peux être soit avocat, soit accusateur.
Ou tu
édifies l'église ou tu la détruis. On peut être certain qu'un homme qui a
l'esprit critique, qui accuse les frères ou qui médit, n'a rien de la plénitude
du Saint-Esprit, quelles que soient ses prétentions.
Tout
enfant de Dieu a en lui le Saint-Esprit, même s'il n'en est pas rempli; mais
tout enfant de Dieu a également en lui la racine du péché qui resurgit sans
arrêt, si elle n'est pas contrôlée, et qui est susceptible de se manifester de
mille manières dangereuses.
C'est
pour cette raison que l'apôtre Paul nous exhorte à offrir à Dieu nos corps,
Romains 12:1: nos yeux, nos oreilles, notre cerveau, nos mains et nos pieds.
Mais le membre qui a le plus besoin d'être offert à Dieu, c'est notre langue.
«La
langue, dit Jacques,... souille tout le corps et enflamme le cours de la vie
étant elle-même enflammée par la géhenne... La langue, aucun homme ne peut la
dompter; c'est un mal qu'on ne peut réprimer; elle est pleine d'un venin
mortel... De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Jacques
3:2-12.
C'est pourquoi
Dieu dit:
«La mort
et la vie sont au pouvoir de la langue», Proverbes 18:21
Mon
frère, ta langue peut démolir un homme, éteindre l'action de l'Esprit dans une
église, exposer le Fils de Dieu à l'ignominie. Elle peut perdre une âme. Ce qui
arrête l'oeuvre de Dieu plus que toute autre chose, c'est la langue qui fait le
travail de Satan.
Mais, par contre, ta
langue peut devenir porteuse de la Parole de Dieu.
«Si tu te
rattaches à moi, dit l'Éternel, je te répondrai... Si tu sépares ce qui est
précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche», Jérémie 15:19.
Si tu es
rempli de son Esprit, Dieu, par ta langue, communiquera aux hommes la parole
prophétique du Christ, le message d'un salut véritable, la puissance de la régénération.
Par ta
langue il édifiera l'église, consolera la veuve, instruira l'orphelin,
protégera le pauvre et l'étranger. Par ta langue les hommes atteindront une
vision de l'éternité et seront attirés vers le Dieu qui les aime.
Ta langue
deviendra la langue du Seigneur Jésus. Lui qui intercède nuit et jour pour tes
frères saura par ta langue exprimer les douleurs de son enfantement des âmes;
cette langue qui, dans l'intimité de Dieu, apprend les mystères ultimes de la
grâce, saura l'adorer et lui redire ce qu'il désire si ardemment entendre - la
parole d'un pécheur racheté devenu saint et homme de Dieu, disant par la
prière: je t'aime !
Voici un
commandement de Dieu
«Faites en tout temps par l'Esprit toutes
sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière
persévérance.» Ephésiens 6:18
«Il faut toujours prier et ne point se
relâcher» Luc 18:1
«Priez, afin que vous ne tombiez en tentation»
Luc 22:40
«Priez sans cesse» 1Thessaloniciens 5:17.
C'est cela, la
plénitude de l'Esprit.
De Ralph Shallis