Mes Frères,
songez à l’hédonisme chrétien
Par John
Piper[1] – Traduction par Clara Meschia
Préambule
du Sarment : L’hédonisme
(du grec ancien : ἡδονή /
hēdonḗ, «
plaisir » et du suffixe -ισμός / -ismĂłs) est une doctrine philosophique grecque
selon laquelle la recherche du plaisir et l’évitement du déplaisir constituent
l’objectif de l’existence humaine. On y développe la motivation de l’activité
Ă©conomique par la recherche du maximum de satisfaction par le minimum
d’efforts. Pour l’hédonisme, le plaisir est le bien unique et suprême dans la
vie, et la recherche du plaisir représente la fin idéale de toute conduite.
Dans la Grèce antique, deux importantes théories hédonistes furent exposées,
les cyrénaïques et les épicuriens.
Lorsque
Jésus avertit ses disciples qu’on pourrait leur couper la tête (Luc 21 :16), il
les réconforta en leur promettant que, malgré cela, pas un cheveu sur leur tête
ne périrait (v. 18).
Lorsqu’il
les avertit que le fait d’être disciple signifiait l’abnégation et la
crucifixion (Marc 8 :34), il les consola en leur promettant que « Celui qui perdra sa vie à cause de moi et de
l’évangile la sauvera » (v.35).
Lorsqu’il
leur ordonna de tout quitter pour le suivre, il leur garantit qu’ils
recevraient « au centuple,
présentement…avec des persécutions, et, dans les siècles à venir, la vie
éternelle. »(Marc 10 :28-31).
Si nous
devons tout vendre, nous le faisons dans la joie car le champ que nous
souhaitons acheter contient le trésor caché (Matt. 13 :44).
Commentaire
du Sarment : Dans ces
trois exemples, l’auteur fait sans doute allusion à la joie de la foi, et il
est sans doute utile de bien le préciser. Exemple : Moïse a préféré la
captivité avec ses frères, que de jouir des avantages de sa situation auprès de
Pharaon. Sur le plan naturel, il en a résulté pour lui une perte, mais dans la
perspective spirituelle, future, il savait qu’il faisait le bon choix, un
investissement dans les trésors qui sont dans le ciel.
Dans le
domaine naturel, cette sorte de choix peut produire un Ă©tat de joie[2], mais on
ne peut pas considérer (ni enseigner) que la vie chrétienne normale DOIVE se
dérouler dans la joie, car ce serait une réduction de la vérité. On remarque en
effet que la Parole de Dieu peut avoir Ă nous encourager, dans des
circonstances (multiples) où la joie est absente, en dépit de l’obéissance et
de la foi : « Mes frères, regardez
comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez
être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience…» (Jacques 1/2), ou encore : «Réjouissez-vous, au contraire, de la part que
vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et
dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra » (1 Pierre 4/13-16). De même, le
Seigneur nous apprend que le rejet de ceux qui suivent le Seigneur doit ĂŞtre
considéré comme un privilège, en dépit des souffrances occasionnées : «Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous
haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom
comme infâme, à cause du Fils de l’homme!» (Luc 6:22).
Ainsi,
pour John Piper, l’hédonisme chrétien, c’est la joie de la foi. Mais alors
pourquoi cette redéfinition de ce qui était bien connu, et l’association de ce
terme emprunté au paganisme, au monde des hommes et des philosophies sans Dieu
?
Lorsque je
parle d’hédonisme chrétien, je ne dis pas que notre bonheur est le
bien suprême. Je dis que la quête du bien suprême résultera toujours en notre
bonheur.
Commentaire
du Sarment : Alors ce
n’est pas de l’hédonisme chrétien, c’est tout simplement de la foi et de
l’amour de Dieu ! Pourquoi paganiser le concept ? Car effectivement, la quête
de Dieu, la crainte de l’Éternel, résultera toujours en notre bonheur. Mais pas
l’hédonisme chrétien. L’hédonisme chrétien est un concept païen qu’on a vidé de
tout ce qui est incompatible avec la foi, puis dans lequel on a intégré les
principes de la foi, de la joie de l’Esprit, pour servir un nouveau cocktail
supposément biblique.
La
démarche est contestable spirituellement et philosophiquement. L’hédonisme
possède deux faces : la première est la recherche du plaisir comme principe
essentiel de l’existence, et John Piper réinterprète un certain nombre de
références bibliques pour le justifier. Mais la seconde face est plus
problématique : c’est la défiance de la souffrance, ce qui est une démarche
fondamentalement antichrist. Et l’auteur n’en parle jamais. Car si le vrai
christianisme ne doit pas chercher la souffrance, il ne doit pas non plus
chercher à l’éviter, faute de quoi il perdrait toutes les chances de conserver
son caractère.
Mais tous
les chrétiens croient cela. L’hédonisme chrétien dit autre chose encore, à savoir, que
nous DEVONS rechercher le bonheur de toute notre force.
Commentaire
du Sarment : Ce n’est
pas ce que dit la Bible, qui encourage l’homme à chercher Dieu, et non pas le
bonheur ou la félicité (qui est une quête assimilée au terrestre, dans le
Nouveau Testament). Même s’il est vrai qu’en trouvant Dieu, on trouve le vrai
bonheur (si toutefois on accepte de renoncer à faire de Dieu l’instrument de
notre accomplissement personnel).
Le désir
d’être heureux est un motif juste pour toute bonne action, et si vous
abandonnez la quête de la félicité pour vous-même, vous ne pouvez satisfaire Dieu. (non souligné dans l’original)
Commentaire du Sarment : La Bible dit que «nous sommes sauvés
en espérance»[3], ce qui ouvre un espace d’incertitude possible dans
l’obtention des choses promises, recherchées. Dieu a fait des promesses, mais
il doit demeurer parfaitement souverain. La quête de la félicité pour soi-même
peut donc être déçue.
L’encouragement
(l’enseignement) qui consiste à dire : «cherchez le bonheur pour vous-même,
Dieu agréé cela (il est même impossible de Le satisfaire en-dehors de cette
attitude)» n’est pas conforme aux enseignements des auteurs du Nouveau
Testament, qui ne faisaient aucun cas d’eux-mêmes, de leur vie[4], de leurs
ambitions au bonheur, de la réussite de leur destin[5], renonçant à tout pour
rester avec Christ, pour gagner Christ, même dans le dénuement complet.
Ce qui est
intéressant dans ce message de la justification de la recherche du bonheur (de
la joie, du plaisir), c’est qu’il n’a pas besoin d’être forcément chrétien. Il
est universel. L’homme est le but, et Dieu est le moyen pour l’atteindre. C’est
de l’humanisme arrangĂ© Ă la sauce chrĂ©tienne. En rĂ©alitĂ©, Dieu cherche Ă
entraîner chaque croyant à considérer qu’Il est le But parce que
fondamentalement nous devons tous découvrir qu’Il est le seul qui existe vraiment.
Nous ne sommes que parce qu’il est. Nous vivons, mais Lui Il existe, de toute éternité. La notion du
bonheur tel que nous l’entendons ne peut que se dissiper devant la gloire de sa
lumière éternelle.
L’hédonisme
chrétien vise à remplacer une morale kantienne par une morale biblique.
Emmanuel Kant, le philosophe allemand mort en 1804, Ă©tait le plus fervent
défenseur de la notion selon laquelle la valeur morale d’un acte diminue
d’autant que nous tentons d’en tirer profit. Un acte est bon si l’auteur est «
désintéressé ». Faire le bien devrait être une fin en soi. Toute recherche de
félicité ou de récompense corrompt l’acte.
Commentaire
du Sarment : La Bible
montre qu’il n’y a pas d’acte bon en dehors de Christ[6]. Tout ce qui sort de
l’Homme, bien ou mal, porte la marque du péché. C’est pourquoi l’Homme sans
Christ est mort pour Dieu. Peu importe qu’il se réclame de Kant ou d’Edwards.
En dehors
de la régénération, le vieil homme, même chrétien, même évangélique, demeure
frappé de condamnation et de mort spirituelle, de stérilité, d’absence de la
vraie vie, et tous ses actes, portent la marque de la corruption. Y compris son
service religieux. Ainsi, tout, absolument tout ce qui a trait à l’humain, au
terrestre, évolue dans la sphère de l’intérêt propre, c’est pourquoi Christ
propose sa nature céleste à l’Homme régénéré : afin de sortir de ce cycle, et
épouser Son intérêt, celui de l’amour de l’évangile. Finalement, John Piper
voudrait faire perdurer un système qui tourne toujours autour de l’intérêt
propre de la créature : «la quête de la félicité pour soi-même» ! On peut
effectivement citer des passages bibliques qui peuvent évoquer cette idée. Mais
c’est très inférieur à la vision spirituelle de Paul, par exemple.
A
l’encontre de cette morale kantienne (qui passe pour être celle des chrétiens
depuis trop longtemps !), nous devrions saluer sans complexe une morale biblique hédoniste.
Jonathan Edwards, qui mourut lorsque Kant avait 34 ans, exprima cette idée de
la façon suivante dans l’une de ses premières résolutions : « Je suis résolu à essayer d’obtenir le plus de
bonheur possible dans l’autre monde, avec toute la puissance, la force, la
véhémence, voire la violence dont je suis capable, ou que je puis exercer,
quelle qu’en soit la manière. »
C.S. Lewis
a présenté les choses de la façon suivante dans une lettre adressée à Sheldon
Vanauken : « Comme vous le savez,
il incombe à chaque chrétien d’être le plus heureux possible. »
Flannery
O’Connor exprime son opinion sur l’abnégation ainsi : « Toujours renoncer à un bien médiocre pour un
meilleur ; le contraire est péché. Imaginez-moi avec mes longues dents en quête
de félicité – partie sur les traces du bonheur, armée de surcroît car la quête
est hautement dangereuse. »
Selon la
notion kantienne la joie que nous procure de manière involontaire notre action
est acceptable. Mais toutes ces personnes (y compris moi-mĂŞme) recherchent
activement la joie. Nous rejetons l’idée qu’un comportement moral désintéressé
soit possible, voire même souhaitable. C’est impossible, car la volonté n’est
pas autonome ; elle penche toujours vers ce qui est perçu comme susceptible de
procurer le plus de bonheur (Jean 8 :34 ; Rom. 6 :16 ; 2 Pierre 2 :19).
Pascal
avait raison d’affirmer que (Pensée 250) : « Tous les hommes, sans
exception, sont Ă la recherche du bonheur. Ils visent tous cet objectif quels
que soient les moyens mis en œuvre pour y parvenir…Cet objectif guide la
moindre de leurs actions. C’est le but de toutes les actions de tous les
hommes, même ceux qui envisagent le suicide. »
Mais, non
seulement la morale désintéressée (faire le bien sans autre intérêt) est-elle
impossible ; elle est indésirable. En effet, elle est contraire aux préceptes
bibliques ; signifiant que plus un homme deviendrait bon, plus il serait
difficile pour lui d’agir de façon morale. Selon les Ecritures, un homme bon
n’est pas celui qui n’aime pas faire le bien mais se force à le faire par
devoir. Un homme bon aime la bonté (Michée 6 :8) et trouve son plaisir dans la
loi de l’Eternel (Ps. 1 :2). Mais comment un tel homme peut-il faire un acte de
bonté de façon désintéressée ? Plus l’homme est bon, plus l’obéissance lui
procure de joie.
Commentaire
du Sarment : Affirmer
que la morale désintéressée est impossible est bibliquement juste. Mais
affirmer qu’elle est indésirable pourrait être mal compris. En effet, Dieu nous
encourage à la perfection[7], et c’est dans ce but que la Loi a été donnée aux
hommes. Même si nous voyons l’apôtre Paul confesser d’une certaine manière
qu’il n’y a pas atteint (à la perfection ou à une morale désintéressée), nous
l’entendons nous dire qu’il dĂ©ploie tous ses efforts, toute son intensitĂ©, Ă
chercher à la saisir[8]. De même, l’épître de Pierre nous exhorte à aller en
direction de la perfection[9]. Il n’est donc pas juste de dire qu’un état moral
désintéressé est indésirable. Il est peut-être inatteignable, mais pas
indésirable. L’Homme a besoin d’un objectif qui soit inaccessible, faute de
quoi il est déjà dieu !
Kant admire
celui qui donne de façon désintéressée. Dieu aime celui qui donne avec joie (2
Cor. 9 :7). Le devoir désintéressé déplait à Dieu. Sa volonté est que faire le
bien soit notre délice et que nous le fassions avec la certitude que notre
obéissance nous procure, et augmente, la joie d’être auprès de Dieu.
Je voudrais
bannir de nos églises (non souligné dans l’original) cette notion selon
laquelle toute vertu nécessite l’accomplissement stoïque du devoir – l’idée que
le bonheur advient comme résultat de l’obéissance mais n’en est pas la
motivation. La Bible est pleine de promesses qui ne sont pas annexées correctement
comme résultats non-motivés, mais qui visent, de façon claire, courageuse et hédonistique, à motiver notre
comportement.
Commentaire
du Sarment : L’ambition
de l’auteur apparaît brièvement ici : «je voudrais bannir de nos églises…», et,
pourrait-on ajouter «je voudrais importer dans nos églises»…
Ce qui
différencie la morale biblique de l’hédonisme matériel n’est pas que la morale biblique est
désintéressée, mais qu’elle est intéressée par des choses largement plus
grandes et plus pures. Voici quelques exemples :
Luc 6 :35
dit, « Mais aimez vos ennemis, et faites du
bien, et prêtez sans en rien espérer; et votre récompense sera grande. » Remarque : 1) Nous ne devrions jamais
être motivés par une autoglorification matérielle (« n’attendez rien en retour
») ; mais 2) On nous donne la force de supporter la perte dans l’amour par la
promesse d’une récompense future.
Encore,
dans Luc 14 :12-14 : « Quand tu fais un
dîner ou un souper, n’appelle pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni
de riches voisins; de peur qu’eux aussi ne te convient à leur tour, et que la
pareille ne te soit rendue. Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des
pauvres… et tu seras bienheureux, car ils n’ont pas de quoi te rendre la
pareille: car la pareille te sera rendue en la résurrection des justes. » Remarque : 1) Ne fais pas de bonnes
actions pour des avantages matériels ; mais 2) Fais-les pour des bénéfices
spirituels et divins.
Mais
l’adepte de Kant dira, « Non, non. Ces textes n’expliquent que la récompense
qui rĂ©sultera d’une action dĂ©sintĂ©ressĂ©e. Ils ne nous enseignent-pas Ă
rechercher la récompense. »
Deux
réponses : 1) C’est de la très mauvaise pédagogie que de dire, « Prends ce
médicament et je te donnerai un sous », si vous pensez que le désir du sous
compromettra la prise du médicament. Mais Jésus était un maître sage, non un
imbécile. 2) Plus important encore, il existe des textes qui ne recommandent
pas simplement mais qui commandent de faire le bien dans l’espoir d’une
bénédiction future. Luc 12 :33 dit, « Vendez vos
possessions, et distribuez l’aumône ; équipez-vous de moyens qui ne
vieillissent pas, avec un trésor au paradis qui ne disparaît pas. »
Le lien ici
entre l’aumône et la possession d’un trésor éternel au paradis n’est pas le
simple résultat mais l’objectif : « Que ton objectif soit
d’avoir des trésors au paradis, et pour y parvenir tu dois vendre tes
possessions et distribuer l’aumône. »
Encore
selon Luc 16 :9 : « Faites-vous des amis
avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez Ă manquer, vous
soyez reçus dans les tabernacles éternels. » Luc ne dit pas que le résultat d’une
bonne utilisation des possessions est d’être reçu dans les tabernacles
éternels. Il dit « Que votre objectif soit de garantir un tabernacle éternel
par la façon dont vous gérez vos possessions. »
C’est
pourquoi il faut rejeter résolument la morale kantienne, que ce soit sur les
bancs de l’église ou lors du prêche. Sur les bancs, le cœur même de la
vénération est déchiré par la notion qu’elle peut être envisagée comme devoir.
La vraie dévotion implique deux attitudes possibles : soit le Délice de
l’Eternel, soit la repentance de ne pas l’éprouver.
Dimanche Ă
11 heures du matin, Hébreux 11 :6 entame le combat avec Emmanuel Kant. « Il est impossible de lui plaire sans foi. Quiconque
s’approchera de Dieu doit croire en sa présence et au fait qu’Il récompense
ceux qui le recherchent. » Vous
ne pouvez pas plaire Ă Dieu si vous ne venez pas vers lui comme personne qui
récompense. De ce fait, Dieu aime la vénération, la quête hédonistique de Dieu en présence duquel se
trouve la joie totale et dont les mains délivrent les plaisirs à jamais (Ps. 16
:11).
Et mes
frères, quelle différence cela fera-t-il lors de la prêche si nous sommes des hédonistes chrétiens et non plus des commandants du devoir
kantiens !
John
Broadus avait raison lorsqu’il a dit, « Le ministère peut
légitimement appeler à un désir de bonheur et à son équivalent néfaste,
l’angoisse du bonheur. Ces philosophes qui insistent sur le fait que nous
devons toujours agir bien simplement car c’est la bonne chose à faire ne sont
nullement des philosophes, car ils sont soit grossièrement ignorants de la
nature humaine ou complaisants envers de simples spéculations fantaisistes » (Sur la préparation et la délivrance
de sermons, p. 117).
Nous, les hédonistes chrétiens, savons que chaque auditeur est en
quête de bonheur. Et nous ne lui dirons jamais de nier ou de réprimer ce désir.
Nous lui expliquerons comment étancher sa soif d’âme. Nous dépeindrons la
gloire de Dieu avec de somptueuses couleurs rouges, jaunes et bleues ; et
l’enfer nous peindrons avec des ombres grises enfumées.
Nous
rallierons nos efforts auprès du Saint Esprit afin de persuader notre peuple de
: « regarder l’opprobre de Christ comme une
richesse plus grande que les trésors de l’Egypte »(Héb. 11 :26) ; qu’il est plus heureux de donner que de recevoir (Actes 20 :35) ; de regarder toutes choses comme une perte, à cause
de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ notre Seigneur, pour lequel
il a renoncé à tout, et de les regarder comme de la boue, afin de gagner Christ (Phil. 3 :8) ; que Jésus leur a dit
ces choses, afin que sa joie soit
en eux, et que leur joie soit parfaite (Jean 15 :11) ; que s’ils font de l’Eternel leurs délices, il leur
donnera ce que leur cœur désire (Ps.
37 :4) ; que c’est, en effet, une grande source de
gain que la piété avec le contentement (1 Tim. 6 :6) ; et que la joie de leur Seigneur est leur force (Néh. 8 :11).
Nous
n’essaierons nullement d’encourager leur ministère par des appels au devoir
kantien. Nous leur rappellerons juste que Jésus, en vue de la joie qui lui était réservée, a
souffert la croix (HĂ©b.
12 :2), et qu’Hudson Taylor, à la fin d’une vie pleine de souffrance et
d’épreuves, a dit, « Je n’ai jamais fait
un sacrifice » (Le
secret spirituel d’Hudson Taylor, p.30).
Commentaire
du Sarment : Oui, nous
savons bien (et surtout dans cette époque troublée de la fin) que plus que
jamais, la société est en quête de bonheur. Elle l’a toujours été, mais
l’inconscient collectif n’a jamais été autant sollicité par la quête du bonheur
personnel, l’égocentrisme, l’individualisme, la recherche du plaisir immédiat,
… Il est donc normal que dans l’Église, on fasse entrer l’hédonisme en le
parant de toutes les vertus spirituelles chrétiennes. Afin qu’il puisse
recevoir l’offrande qu’il lui revient.
Dans les
générations précédentes, le christianisme a résonné d’enseignements et d’appels
à la sainteté, à la défiance du monde, à l’évangélisation des perdus. L’âme
était élevée vers le ciel, pas ramenée sur la terre. Les réveils qui se sont
produits ont toujours été précédés de temps de repentance intenses, qui
provoquaient des expériences transformatrices de la croix, où les vies toutes
entières étaient changées. On entendait des enseignements radicaux sur la
séparation du monde et du péché, qui était totalement dénoncé, dans tous les
compartiments de l’âme et de l’esprit, parce qu’une grande lumière éclairait.
Mais aucun réveil ne s’est jamais annoncé par la recherche du plaisir, de la
joie comme motivation de la foi et de la découverte du Seigneur. On parlait de
Christ et de se donner corps et âme à sa personne, sans rien attendre en retour
que la promesse de la vie Ă©ternelle, en abandonnant tout Ă ses pieds, mais on
ne parlait pas d’hédonisme chrétien, ni d’assumer sa recherche personnelle du
bonheur. Cela aurait passé pour une iniquité, une grave compromission avec
l’esprit du siècle. Aujourd’hui, face à de tels enseignements, le monde
chrétien se divise. Mais demain, il tombera dans le panneau comme un seul
homme. C’est par cette sorte d’aménagements philosophico-doctrinaux que
l’apostasie pénètre profondément dans l’Église. Et à mesure qu’elle avance, les
enseignements deviennent de plus en plus agréables aux oreilles des
chrétiens-consommateurs, dont l’ignorance spirituelle augmente à mesure que
leur engagement et leur consécration diminue. La culture chrétienne n’a jamais
été aussi riche, tandis que la pauvreté spirituelle gagne, et que la force
de la piété disparaît.
2 Timothée
4/1 à 5 : « Je t’en conjure devant
Dieu et devant JĂ©sus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom
de son apparition et de son royaume, prĂŞche la parole, insiste en toute
occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en
instruisant. Car il viendra un temps oĂą les hommes ne supporteront pas la saine
doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se
donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront
l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre
en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’oeuvre d’un évangéliste,
remplis bien ton ministère».
Source : www.lesarment.com
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[1]
http://fr.gospeltranslations.org/wiki/Mes_Frères,_songez_à _l’hédonisme_chrétien
[2] HĂ©breux
10:34 : « vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que
vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours», Actes 5/41 : « Les
apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes
de subir des outrages pour le nom de Jésus»
[3] Romains
8/24 : « Car c’est en
espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus
espérance: ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore?»
[4] Actes
20/24 : « Mais je ne fais aucun
cas de ma vie, ni ne la tiens pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma
course, et le service que j’ai reçu du Seigneur JĂ©sus pour rendre tĂ©moignage Ă
l’évangile de la grâce de Dieu».
[5]
Philippiens 3/7 : «Mais ces choses qui
étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de
Christ. 8Et mĂŞme je regarde toutes choses comme une perte, Ă cause de
l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai
renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ…»
[6] Luc
18/19 : « Jésus lui répondit:
Pourquoi m’appelles-tu bon? Il n’y a de bon que Dieu seul»,Romains
7/18 : «Ce qui est bon, je le
sais, n’habite pas en moi, c’est-à -dire dans ma chair: j’ai la volonté, mais
non le pouvoir de faire le bien», Esaïe
64/6 : «Nous sommes tous comme
des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé; Nous sommes
tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent».
[7]
Matthieu 5/48 : « Soyez donc parfaits,
comme votre Père céleste est parfait».
[8]
Philippiens 3/12 à 14 : «Ce n’est pas que j’aie
déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection; mais je cours,
pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ.
Frères, je ne pense pas l’avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui
est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but,
pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ»
[9] 2
Pierre 1/5 à 11 : « à cause de cela même,
faites tous vos efforts pour joindre Ă votre foi la vertu, Ă la vertu la
science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience
la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. Car si
ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront
point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.
Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin,
et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C’est pourquoi,
frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre
élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en
effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur
Jésus-Christ vous sera pleinement accordée».