Les
paroles du pasteur bien connu, A.W.Tozer, Ă©crites pourtant il y a de nombreuses
années, sont d'une actualité et d'une lucidité étonnantes concernant la
légèreté de la foi et du message enseigné dans beaucoup d’églises de nos jours.
Il déclare :
«
Sans avertir
et presque inaperçue, une nouvelle croix s'est introduite dans les milieux
évangéliques de notre époque. Elle ressemble à l'ancienne, mais elle est
différente : les similitudes sont superficielles, mais les différences
fondamentales »
.
1. La «nouvelle croix» ressemble Ă
l’ancienne, mais les différences entre les deux sont fondamentales
Tozer continue en ces termes : « Cette
nouvelle croix a fait germer une autre philosophie de la vie chrétienne, de
laquelle est née une nouvelle technique évangélique : un nouveau style de
réunion avec un nouveau genre de prédication. Cette nouvelle façon
d'évangéliser emploie le même langage que l'ancienne, mais son contenu n'est
pas le mĂŞme et sa puissance n'est plus celle d'autrefois.
La vieille Croix
n'avait aucun rapport avec le monde. Pour la chair orgueilleuse
d'Adam, elle signifiait la mort. Elle mettait à exécution la sentence imposée
par la loi du Sinaï. La nouvelle croix n'est pas opposée à la race humaine ;
elle en est, au contraire, une partenaire amicale et, si je comprends bien,
elle alimente le flot d'amusements légitimes et d'innocentes réjouissances.
Elle laisse Adam vivre sans entrave, avec une motivation inchangée ; il peut
continuer Ă vivre pour son plaisir, et maintenant, au lieu de se rĂ©jouir Ă
chanter des chansons douteuses en buvant des boissons fortes, il se rĂ©jouit Ă
chanter des cantiques et Ă regarder des films religieux. L'accent reste
toujours sur la jouissance qui se tient cette fois sur un plan plus élevé.
La nouvelle croix, dans la prédication de l’Évangile, encourage une approche
toute nouvelle. L'évangéliste
moderne ne réclame plus le renoncement à l'ancienne vie pour que la vie
nouvelle puisse s'installer. Il ne prĂŞche pas des contrastes, mais
des similitudes.
Il cherche Ă
se mettre au diapason de l'intérêt général, en montrant que le
christianisme n'a pas d'exigences désagréables ; au contraire, il offre tout ce
que le monde offre, mais à un niveau supérieur. Tout ce après quoi le monde,
corrompu par le péché, aspire de nos jours, est habilement présenté comme très
proche de ce qu'apporte l'Évangile, le produit religieux étant, bien entendu,
meilleur ».
2. La « nouvelle croix » prêche un
message dévié de l’Évangile pour être accepté du public
Tozer poursuit : « La nouvelle croix ne met pas le pécheur à mort, elle le
réoriente. Elle le renvoie dans une
autre direction, dans un mode de vie plus sain et plus heureux, tout en
sauvegardant son amour-propre. A celui qui est autoritaire, elle dit : « Viens
et affirme-toi pour Christ ! » A celui qui est imbu de lui-même, elle dit : «
Viens et glorifie-toi dans le Seigneur ! A celui qui est avide d'Ă©motions, elle
dit: Viens et repais-toi de communion fraternelle ! » Le message de
l'Évangile est dévié dans le sens du courant en vogue, pour être accepté du
public.
La philosophie qui se tient derrière est sans doute sincère, mais sa sincérité
ne l'empĂŞche pas d'ĂŞtre fausse. Elle est fausse parce qu'elle est aveugle. Elle passe
complètement à côté de la signification fondamentale de la Croix.
Prêchons la vieille croix et nous connaîtrons la puissance des premiers
chrétiens.
Nous qui
prêchons l'Évangile, ne nous considérons pas comme des agents de relations
publiques, envoyés pour établir de bons rapports entre Christ et le monde.
Ne nous imaginons pas être chargés de mission pour rendre Christ acceptable
auprès du grand commerce, de la presse, du monde du sport, ou de l'enseignement
moderne.
Nous ne
sommes pas des diplomates, mais des prophètes, et notre message n'est pas un
compromis, mais un ultimatum ».
3. Cette déviation dans la
prédication de l’Évangile a engendré un véritable fiasco spirituel
Cette
déviation dans la prédication de l'Évangile a engendré chez certains chrétiens
un véritable fiasco spirituel, et chez d'autres une profonde confusion et un
vide intérieur.
Tout cela a ouvert la porte à l'esprit du monde, à la séduction et à toutes les
nouvelles hérésies extrabibliques actuelles. Si
pour tant de chrétiens, le problème est un manque de consécration, pour
d'autres, c'est l'excès contraire.
Leur consécration est réelle, mais mal orientée, et cela se traduit par un zèle
sans connaissance avec toutes les tragiques conséquences et les désordres qui
en découlent. Quand le diable ne peut nous retenir,
il nous pousse.
Le message
de la consécration du chrétien, telle que la Bible l'enseigne, est donc
actuellement l'un des besoins les plus urgents dans l'Église. Il
réglerait rapidement et durablement bien des problèmes complexes et insolubles,
tant personnels que communautaires.
Dès lors, la
question que tout chrétien devrait se poser est la suivante : Suis-je un
chrétien consacré ? Ma vie glorifie-t-elle réellement le Seigneur ?
Comment le savoir et de quelle manière y parvenir sera précisément le sujet de
cette étude. Dieu s’attend vraiment à ce que la vie
de chaque chrétien soit une offrande à Dieu (Ro 12:1,2).
4. Tous les disciples sont des
chrétiens, mais tous les chrétiens ne sont pas des disciples
D'après le Nouveau Testament, un chrétien consacré est un disciple de
JĂ©sus-Christ. Les
disciples sont des chrétiens, mais tous les chrétiens ne sont pas des disciples.
Certes, ils le sont potentiellement s'ils sont nés de nouveau, mais pas
automatiquement, parce qu'il y a un prix Ă payer pour y parvenir (Mc
8:34). Selon les Évangiles, le mot «disciple» est le terme qualifiant le mieux
le chrétien consacré. Ainsi, pour découvrir le caractère d'une telle personne,
il est indispensable d'étudier les qualités d'un disciple de Jésus-Christ.
ĂŠtre un
disciple de JĂ©sus-Christ n'est pas un nouveau programme en vogue Ă
essayer pendant un laps de temps, mais c'est une consécration pour l'éternité. Il ne
s'agit pas non plus d'appartenir Ă une Ă©lite, Ă un groupe ou Ă une Ă©glise qui
serait supérieure aux autres ; c'est surtout connaître, aimer, suivre Jésus et sa Parole
de tout son coeur. Jésus n'a pas dit : « Suivez un homme ou une église qui me représente ». Il a dit : « Suivez-moi... Apprenez de moi » (Jn 1:43 ;
Mt 11:29).
Cependant,
beaucoup se considèrent chrétiens et n'étudient que rarement la Bible d'une
manière sérieuse. Il y a là une attitude regrettable. Ils laissent
aux pasteurs ou Ă d'autres enseignants le soin de le faire pour eux. L'aide des
autres est nécessaire, mais elle ne doit jamais se substituer à notre étude
personnelle.
5. La « vieille croix », c’est offrir
au Seigneur JĂ©sus la direction totale de sa vie
On a demandé un jour au général William Booth
(fondateur de l'Armée du Salut) quel était le secret de son succès. Il a
répondu avec des larmes dans les yeux : « J'ai offert au Seigneur le contrôle total de ma vie
». Voilà résumé, en peu de mots, ce que signifie être un chrétien consacré. Cet
homme a fait comme nous le savons tous, un merveilleux travail pour le
Seigneur, connu dans le monde entier.
Quelqu'un s'est approché un jour de Georges Muller
(un autre serviteur de Dieu bien connu), en lui demandant Ă©galement quel Ă©tait
le secret de son ministère. Il répondit : « Il y eut un jour où Georges Muller mourut,
mourut complètement ». Tout en parlant, il se courba, se courba si
bas qu'il toucha le sol. Et il continua : « Je mourus à Georges Muller, à ses opinions,
à ses préférences, à ses goûts et à sa volonté. Je mourus au monde, à son
approbation ou à ses critiques, à l'approbation ou au blâme même de mes frères
et amis. Et depuis, je n'ai désiré qu'une chose, être approuvé de Dieu
». Quel bel exemple de consécration ! Lui
aussi a fait une oeuvre extraordinaire pour le Seigneur.
Un vrai
chrétien est un disciple qui cherche avant tout à faire ce qui plaît à Dieu.
C'était la manière de vivre des premiers chrétiens.
Ils savaient que JĂ©sus-Christ Ă©tait vivant et ils le montraient dans leurs
décisions de chaque jour. Aussi, leur vie soumise à sa personne lui
était totalement consacrée. Ils avaient un amour fervent pour leur Maître et
rendaient un témoignage fidèle et puissant, ce qui a permis à l'Évangile de se
répandre et d'atteindre le monde d'alors.
PUISSIONS-NOUS ETRE DE CE NOMBRE !
L’Église d’aujourd’hui, a un urgent
besoin d’hommes ayant la vision de la « vieille croix », apportant le message
de la croix, et portant les marques de la croix.
Extrait du livre de Samuel et Dorothée Hatzakortzian :
(« LA CONSÉCRATION, fruit d’une
vraie conversion »)
Source : www.compassion-france.com