Y a-t-il un sujet qui fasse imprimer plus d'ouvrages
ces temps-ci dans notre monde évangélique ?
«12 clefs pour être un excellent leader, 10 secrets
pour faire grandir votre église, 7 conseils pour développer votre potentiel, 5
leçons pour réussir dans toutes vos entreprises...»
Titres factices, mais toute ressemblance avec des
ouvrages actuels et connus serait tout à fait volontaire !
Notre société nous conditionne de multiples manières Ã
rechercher la «réussite». Cette pression conduit malheureusement certains Ã
jeter parfois un regard négatif sur l'oeuvre que Dieu leur a confiée, quand
celle-ci ne remplit pas ces notions modernes du «succès».
Mais, que valent ces critères au regard de ce que La
Bible enseigne?
Le succès est-il
obligatoire pour plaire à Dieu ?
Que signifie «réussir»
à ses yeux ?
D'où vient cette
tyrannie qui parfois nous maintient dans l’insatisfaction ?
D'où vient ce besoin de
recettes toutes faites pour s'assurer que nous aurons du «succès» ?
Est-ce le nombre d'églises implantées, le nombre de
convertis, la taille de notre assemblée, sa croissance, notre sphère
d'influence, ou encore les signes et miracles obtenus qui déterminent la
«réussite» de notre vie ?
Ou simplement notre
obéissance à Sa volonté ?
Je voudrais vous partager ici un exemple rencontré
dans le cadre de notre service:
Une missionnaire de renom qui avait été investie
dans de nombreuses oeuvres, vint un jour nous rencontrer. Elle nous expliqua
que malgré les réalisations remarquables dont elle avait été à l'origine, elle
n'était jamais parvenue à trouver de satisfaction intérieure dans sa relation
avec Dieu. Ses années de service ne lui avaient jamais permis de savoir si
«elle en avait fait assez» pour «réussir» sa vie aux yeux de son Sauveur !
Incroyable, non ?
Nous étions interpellés par cette personne, au nom
respecté par tous comme synonyme d'immense «succès» dans le Ministère, qui nous
partageait la douleur secrète de son coeur. Serait-il possible que ce qui est considéré comme une
réussite aux yeux de tous les croyants, ne soit pas source de contentement
spirituel ?
Dans cette recherche, elle finit un jour par prendre
le risque de demander à Dieu ce qu'Il en pensait. Voici ce qu'Il lui répondit:
«Ce que j'attends de toi, c'est que tu sois une intercesseur devant moi, et
c'est tout».
C'était tellement simple ! Elle avait toujours eu
envie de passer plusieurs heures par jour chez elle à prier, mais cela ne lui
avait jamais semblé être «suffisant» pour satisfaire les «exigences» de Dieu.
Elle était passée Ã
côté de ce que Dieu attendait d'elle, car elle ne trouvait pas «suffisante» une
vie consacrée à la prière!
Sa vie «réussie» selon Dieu, était qu'elle soit fidèle
dans le secret de l'intercession, invisible aux yeux des hommes et non qu'elle
fasse mille et une choses... Cela fait plusieurs années aujourd'hui qu'elle s'y
est investie et plus jamais elle n'a connu ce manque de paix et de joie dans sa
relation avec Jésus. Quelle leçon !
Dans le même esprit, comment aurions-nous jugé le ministère
de l'apôtre Paul si nous avions vécu à son époque ?
Homme aux multiples conflits, souvent persécuté,
abandonné par beaucoup de ses collaborateurs, critiqué par des assemblées qu'il
avait lui-même implantées, qui passa de nombreuses années de sa vie en prison,
longtemps malade, jamais guéri et finalement exécuté...
Un succès ?
Et pourtant, il dira peu de temps avant sa mort 2
Timothée 4:8 «qu'il avait combattu le bon combat, gagné la course,
gardé la foi et qu'il ne lui restait plus qu'à recevoir la couronne de justice»
N'est-ce pas ce dont nous rêvons tous?
Christ seul jugera la valeur de nos fruits et fera
passer par le feu les oeuvres de notre vie. Ne subsistera que ce qui aura
été fait selon Son plan ! (1 Co 3:13-14)
Obéir à Sa volonté pour notre vie, même si pour cela
nous devons aller à contre-courant des modes. Résister aux pressions du moment
par fidélité à notre appel, telles semblent être les clefs d'une vie «réussie»
en Christ.
Son objectif est de nous permettre, tout en accomplissant
Sa volonté, de nous épanouir à son service par la découverte de qui nous sommes
«cachés» en Lui !
Retenons ces paroles difficiles prononcées par Jésus
sur ceux qui le suivaient:
«Ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur!
N'entreront pas tous dans le Royaume des cieux, mais celui-là seul qui
fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.
Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur,
n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? N'avons-nous pas chassé des démons par
ton nom? Et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton Nom?
Alors je leur dirai
ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui
commettez l'iniquité». (Matthieu 7:21-23)
La lecture du psaume 73, nous révèle le combat
intérieur d'Asaph sur la question du succès d'une vie.
Sa foi faillit chanceler, à cause de la «réussite» que
rencontrent dans leur vie certains incroyants qui ne semblent manquer de rien:
ils ont de l'argent, une bonne santé, des honneurs, de la reconnaissance, du
bonheur familial... quand de son côté, il livre dans sa vie toutes sortes de
combats...
«Pourquoi
Seigneur est-ce si facile pour eux et pas pour moi qui te sers?»
Cette question résume à elle seule, sa crise
spirituelle...
N'avons-nous pas tous eu, comme lui, cette interrogation
?
Ce psaume merveilleux se termine par la prise de
conscience d'Asaph, que seule la fin des choses et la préparation pour la vie
éternelle apportent l'explication au sens de notre vie: ce qui compte le plus,
n'est pas de déterminer le succès d'une vie au regard de ce que nous pouvons
posséder ou à l'aune de nos réussites professionnelles ou financières, mais Ã
l'obéissance apportée à la Parole de Dieu et à la relation que nous aurons
entretenue avec Lui.
Cependant, si ce texte traite de la «réussite»
d'inconvertis, qu'en est-il quand il s'agit de croyants ?
Le succès peut-il être un piège pour les chrétiens?
J'ai souvent entendu cette réflexion: «Dieu me bénit,
c'est donc qu'il est d'accord avec moi»
Comprenez: «mon
service porte des fruits, donc ma vie plaît à Dieu».
Or, si cela est souhaitable, ce n'est malheureusement
pas toujours le cas.
Il se peut tout à fait que Dieu bénisse Sa Parole et
la foi d'un auditoire, sans que cela induise automatiquement qu'Il approuve la
vie de son serviteur.
Samson à force de se trouver toujours en situation de
force et de triompher de ses adversaires, aveuglé par ses succès, ne vit pas
venir sa chute, tout convaincu qu'il était de s'en sortir comme à chaque fois.
De même, David, fort de son accession au trône et de
ses victoires militaires, ne se tenait plus sur ses gardes face au péché qui
menaçait son coeur, le piège eut tôt fait de se refermer sur lui et de
l'entraîner dans une chute aux conséquences funestes.
La réussite dans un
ministère peut fermer notre coeur à la voix de Dieu, sur
des sujets que nous ne désirons pas aborder avec Lui.
Oui, le succès peut
nous endurcir face à Dieu et retarder notre
croissance ou notre délivrance. C'est pour cette raison, qu'il est la dernière
chose à souhaiter pour tout jeune débutant dans un service.
Trop souvent, nous retrouvons face à nous des hommes
et des femmes de Dieu dont la vie représente parfaitement cette expression:
«réussite publique, échec privé»
En réaction, les croyants doivent-ils rechercher une
vie de privations, pour plaire à Dieu ?
Certains croient en
effet, qu'une vie chrétienne «réussie» doit être faite de pauvreté, de
souffrance et de renoncement à toute ambition... ?
Il nous faut faire très attention à ne pas remplacer
la pensée de l'Ecriture par celle de notre culture !
Les vies d'hommes tels qu'Abraham, ou Salomon, nous
rappellent que servir Dieu ne rime pas forcément avec avoir une vie dénuée de
bonheur. Sainteté ne signifie pas plus pauvreté, que servir Dieu ne signifie
mener une vie faite uniquement de frustrations.
Oui, l'Ecriture dit que Christ était «un homme de douleur, habitué à la souffrance» (Esaïe 53:3).
Et Paul que «nous
sommes aussi héritiers de Dieu et donc cohéritiers du Christ, puisque nous
souffrons avec Lui pour avoir part à sa gloire».
(Romains 8:17)
Mais de quelles souffrances est-il question ici ?
Premièrement de celles de Christ à la croix, qui sont les seules souffrances
expiatoires acceptées par le Père pour notre rachat; de celles que nous endurons dans notre combat quotidien contre notre
nature charnelle et nos convoitises, qui font «la guerre à notre âme». (1
Pierre 2:11), et de l'opposition ou
des challenges que notre témoignage peut occasionner.
Nos souffrances ont une
valeur très souvent formatrice dans notre marche avec Dieu, mais elles n'en ont
par contre aucune pour nous gagner des mérites à Ses yeux.
Nous sommes appelés à mourir à nous-mêmes et à notre
vie de péché, mais aussi à ressusciter à une vie nouvelle en Christ. «Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le
Christ en Dieu». (Colossiens 3:3).
Or cette vie nouvelle contient des notions de
croissance et d'épanouissement dans notre découverte des plans de Dieu pour
notre vie, qui sont «des
projets de paix et non de malheur, afin de nous donner un avenir et de
l'espérance». (Jérémie 29:11).
Dieu s'y plaît à bénir ses enfants de toutes sortes de
bénédictions spirituelles et matérielles, car il est notre Père qui nous aime.
Là est une vie «réussie» en Christ !
Méditons 2 Corinthiens 9: 8-11 !
Source : http://xavierlavie.blogspot.fr