Sur
mon curriculum vitae ici-bas, sera toujours marqué : Femme au foyer, sans
profession.
Je
me souviens comment Madame Pagès du Crédit Agricole m’a regardée avec dédain –
du haut de sa position de responsable – et comment elle m’a fait comprendre que
ma situation était précaire, et m’a incitée à prendre une assurance décès pour
mon mari pour m’assurer une sécurité financière en cas de décès de ce dernier,
ce que j’ai refusé.
Je
vois qu’aux yeux de beaucoup, je suis tout juste une femme sachant lire. Ma
simplicité vestimentaire et mon dépouillement justifient ce regard.
Pour
obéir à Ton appel, ô mon Roi, j’ai laissé tomber mes diplômes (*), la recherche
d’une position sociale, une quelconque reconnaissance professionnelle, et ai
accepté d’endosser l’opprobre du balai, de la serpillière, du tablier et des
couches de bébé.
Je
ne reçois aucune rémunération ici-bas, mais Ton approbation et le contentement
de Ton cœur sont ma suprême récompense.
Et
lorsque Pénina se moque de moi en mettant en évidence ma stérilité (sociale,
professionnelle) et cherche à mortifier mon âme, que l’espérance d’un Samuel
enfanté dans le secret de la prière, de la souffrance et de l’opprobre, console
mon cœur.
Ce
qui est encore opprobre, voilĂ©, - je le reçois par la foi - devient au fur et Ă
mesure que l’aurore avance, gloire et sujet de grande joie. Car le Seigneur est
le Rémunérateur de ceux qui Le cherchent.
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mon Dieu, face au travail immense qui consiste Ă veiller sur le bien-ĂŞtre de
mon Ă©poux, de mes enfants, Ă amener ces derniers sur le chemin de la
connaissance de Christ comme le Sauveur et Seigneur souverain de leur vie, aux
tracas de la vie domestique, que la certitude de Ton approbation me donne la force
et le secours dont j’ai besoin pour chaque jour.
Permets
qu’au commencement de chaque journée, Tu me trouves à Tes pieds pour recevoir,
dans Ta présence, toutes les ressources, en foi, en vie, en amour, en joie et
en force pour mener à bien le service que Tu me confies jour après jour, auprès
des miens.
Qu’Ă
Ton trône, chaque membre de la famille soit porté; que chaque défi de la
journée soit déposé devant mon Roi.
Et
qu’au soir, à Tes pieds encore, je vienne Te faire le rapport de la journée,
ses joies, ses difficultés, ses combats, les disputes et colères des enfants;
déposer à Tes pieds les fardeaux du jour, mais aussi Te rendre grâce pour les
victoires acquises, les leçons apprises, Ta bonté et Tes bienveillances pour ce
jour.
Et
que notre foyer se couche et s’endorme, en paix, sous Ton saint regard.
*
Note: L'auteur de ce texte tiré de son journal personnel (en date du 3 mars
2006), mère au foyer de 32 ans, de deux enfants, a préféré garder l'anonymat.
Elle est titulaire d'un diplĂ´me de DESS en Droit Public de la Sorbonne, Paris.
Par un auteur anonyme (*)
Source : http://sentinellenehemie.free.fr