Le 3 mai 2012, les autorités d’Aceh Singkil, un département de la province d’Aceh, située au nord de l’île de Sumatra, ont fermé 17 églises* et s’apprêtent à en fermer 3 de plus dans les jours qui viennent. La raison officielle : ces églises opèrent sans permission officielle. Pourtant, certaines sont là depuis 20, voire 30 ans. Alors pourquoi prendre cette décision si brutale et si soudaine ?
Décret détourné
Pour justifier les fermetures d’églises, les autorités locales s’appuient sur un décret publié en 2006 par le ministère des Affaires religieuses et le ministère de l’Intérieur, décret qui a pour but de réguler la pratique religieuse et la construction de lieux de culte pour les minorités religieuses. Cependant, si à l’origine, le texte cherchait à protéger les minorités religieuses, aujourd’hui, il est surtout utilisé pour affaiblir les églises en restreignant leur marge de liberté.
Une Ă©glise et quatre chapelles seulement
En plus de ce décret, un traité signé en octobre 2011 entre les communautés chrétiennes et musulmanes des trois districts d’Aceh Singkil n’accordait aux chrétiens qu’une seule église et quatre chapelles alors qu’il y avait 22 églises en tout dans les trois districts concernés. Les responsables d’églises devraient bientôt rencontrer les autorités locales pour faire entendre leur voix.
*Cinq dénominations sont concernées par ces fermetures : Eglise évangélique de l’Eglise Mission, Eglise chrétienne protestante Pakpak Dairi, Eglise catholique Kampong Napagaluh, Gereja Jemaat Kristus Indonesia, et Huria Kristen Indonesia.