Par
Georges Muller
Ouvrons
notre Bible au chapitre 7 de l’Evangile selon Saint Matthieu où nous trouvons
écrit, dans les versets 7 et 8 " Demandez et il vous sera donné ;
cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque
demande reçoit, celui qui cherche trouve et l’on ouvre à celui qui frappe
". La promesse donnée ici par la bouche même de notre précieux et adorable
Seigneur Jésus-Christ en ce qui concerne la prière, est aussi pleine, aussi
vaste, aussi profonde, et aussi précieuse que nous pourrions le désirer ;
si cela nous avait été donné, mes bien-aimés en Christ, de pouvoir nous-mêmes
faire une promesse sur ce sujet, je ne sais pas comment nous aurions pu
l’élargir davantage que cela nous est donné ici.
Cette
promesse est donnée à tous ceux qui ont reçu le Saint-Esprit, c’est-à -dire qui
sont entrés dans la repentance et la foi au Sacrifice expiatoire de Dieu le
Fils en Croix. (Actes 2-32/33). Dans la simplicité d’un enfant, nous devrions
chercher à nous saisir de cette Parole ; car c’est cela, la FOI :
nous saisir de la Parole de Dieu et recevoir ce que Dieu dit être vrai, sans
poser de questions se reposer sur elle, et le Lui dire, simplement ! VoilÃ
la prière de foi. Beaucoup de personnes pensent que la foi consiste en des
sensations particulièrement profondes. Mais cela est une grande erreur. Possède
la plus grande foi celui qui est le plus capable, dans une simplicité
enfantine, de recevoir la Parole comme la VERITE même de Dieu et de demeurer
sur cette Parole, d’être satisfait par elle et d’être entièrement assuré que
Dieu fera exactement ce qu’Il dit. Les hommes et les femmes qui sont ainsi
capables de recevoir la Parole de Dieu, de se reposer sur elle, ceux-là sont les
plus forts dans la foi. Et c’est exactement ce à quoi nous devons tendre
continuellement : être pleinement satisfaits avec la Parole de Dieu, nous
disant à nous-mêmes "II en sera ainsi simplement parce que Dieu l’a
dit".
Comparons
l’Ecriture avec l’Ecriture.
Et
maintenant, nous devrions littéralement mettre dans nos cœurs une telle
promesse et la presser sur notre sein comme un bon vieil ami en disant "
Mon Dieu et Père agit sûrement selon cette Parole qui est la sienne : car
son Fils unique Jésus l’a donnée comme une promesse à l’Eglise dont Il est
Lui-même la Tête ". Toutefois, bien que ces versets soient d’un sens si
vaste, si plein, si profond et si précieux, nous avons néanmoins à comparer
1’Ecriture avec l’Ecriture afin que, comme vous le savez, nous puissions
obtenir des instructions supplémentaires pour que nos cœurs soient davantage
éclairés, que nous soyons davantage établis et que nous puissions voir encore
plus clairement ce que Dieu a en vue au sujet de ce passage. Et cela m’apparaît
un moment très important quand, avec une telle promesse, nous comparons par
exemple une autre parole concernant la prière, comme celle que nous trouvons
dans l’épître de Jacques où nous lisons, au troisième verset du quatrième
chapitre : " Vous demandez et vous ne recevez pas, parce que vous
demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions ".
Jacques
se réfère à des gens qui s’appellent eux-mêmes des chrétiens, des disciples du
Seigneur Jésus et qui, cependant, ne priaient pas, comme cela est dit dans la
fin du verset précédent : " Vous avez des querelles et des luttes, et
vous ne possédez pas parce que vous ne demandez pas ". Il y en avait
quelques-uns parmi eux qui ne priaient pas du tout. Et puis, il y en avait
d’autres certes qui priaient mais...
Ils
ne priaient pas de la bonne façon.
"Vous
demandez et vous ne recevez pas parce que vous demandez mal". Et
maintenant, la question se pose ici naturellement : " Que puis-je
comprendre par "demander mal" ? "Je mentionne spécialement
ce point parce que, dans mes travaux de pastorat, et parmi les dizaines de
milliers de chrétiens dont j’ai pu faire la connaissance dans toutes les
parties du monde, j’ai toujours et à nouveau trouvé que la plupart, devant ce
"demander mal", comprenait que si l’on n’était pas entièrement libre
du péché et sans imperfections, on ne pouvait pas s’attendre à obtenir une
réponse à nos prières parce qu’alors on demandait "mal".
Cela
n’est évidemment pas du tout la signification du passage qui nous occupe. Si le
sens en était vraiment là , il est certain qu’aucun chrétien ne recevrait jamais
de réponses à ses prières : car je ne me suis jamais attendu à trouver,
dans aucune partie du monde, des chrétiens qui soient et parfaits, et saints,
et vivants en tous points comme le Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il était sur la
terre. J’ai vécu 52 ans comme disciple du Seigneur, et alors que j‘ai rencontré
des milliers de saints, de chrétiens bons et même excellents, je n’en ai pas
encore vu un seul qui soit en même temps et parfait et saint comme l’éternel Fils
de Dieu lorsqu’Il était dans la chair.
Et nous
verrons que le Saint-Esprit donne la signification de cela dans le passage qui
suit " Dans le but de satisfaire vos passions " ; c’est-à -dire
des personnes qui demandent les bénédictions de Dieu pour la gratification de
leur esprit charnel, afin de se réjouir pour elles-mêmes, de pouvoir fortifier
leurs vieilles natures mauvaises. Si ces personnes demandent dans un de ces
buts, c’est alors qu’elles demandent " mal " et n’ont aucune garantie
de la part de l’Ecriture pour attendre une réponse à leurs prières. Mais si
cela n’est pas le cas, si nous demandons en vérité pour la gloire de Dieu,
alors nous ne demandons pas " mal ". Et c’est en effet là que semble
se trouver le point primordial pour ce qui concerne la prière ; cela
devrait toujours rester présent à la mémoire des rachetés.
Non
pas "notre" mérite, mais le Sien.
Un autre
point très important pour nous est de rejeter toute attente de réponse basée
tant soit peu sur nos propres mérites ou notre propre dignité, afin de ne
réclamer toutes choses que sur la base des mérites et de la dignité du seul
Seigneur Jésus-Christ. Il est le seul fondement sur lequel nos prières puissent
recevoir une réponse. Le Nouveau Testament exprime généralement cela ainsi,
c’est que nous demandions dans " le Nom du Seigneur Jésus "
(Colossiens 3-17, Jean 15-16). Le pécheur ne peut entrer au ciel sur la base de
ses propres mérites, mais uniquement comme perdu, sur la base des mérites et
souffrances pour lui de son précieux et adorable Seigneur. Par la foi en son
Nom, il peut s’attendre à être admis dans la Présence de Dieu : devenus
enfants de Dieu, nous ne pouvons venir à Lui, dans la prière, que si nous avons
mis de côté nos mérites et notre soi-disant dignité et sommes entrés dans un
chemin de repentance véritable.
Nous
avons à nous renier nous-mêmes, à nous cramponner et attacher au seul Seigneur
Jésus-Christ de façon à apparaître devant Dieu comme unis avec le Christ
ressuscité et cachés en Lui : nous mettons Christ devant nous, nous
cachant en Lui pour venir demander à Dieu, sur la base des mérites et de la
pleine suffisance du sacrifice de Christ, qu’Il lui plaise de répondre à nos
demandes. Et maintenant, voici où trouver notre réconfort : le précieux
Seigneur Jésus-Christ est digne de tout recevoir de la main de Dieu, Son
Père ; et Dieu, en effet, est pleinement disposé à tout lui donner sur la
base de son œuvre médiatrice, à cause de la perfection de Ses services et de Sa
sainteté irréprochable. Si nous nous approchons ainsi de Dieu dans la prière,
il nous est alors tout à fait permis d’attendre une réponse, pour ce qui
concerne ce point en tout cas.
"Si
vous demandez, je ferai" (Jean 14-14)
Un autre
point très important est que nous exercions notre foi dans la puissance de
Dieu, foi dans la volonté de Dieu de répondre à la prière. Il est naturellement
peu de chrétiens qui mettent en doute la question de la puissance de Dieu mais
la tentation est généralement bien plus fréquente de douter du DESIR de Dieu de
répondre à nos prières. Il peut le faire, acceptons-nous ; mais veut-Il le
faire ? C’est alors que nous pouvons nous dire Dieu nous a fait le plus
précieux des dons qu’il pouvait, c’est-à -dire son Fils unique ; et Il nous
a fait la promesse que, de même qu’Il nous l’a donné uniquement par grâce,
c’est de même dans sa grâce qu’il nous donne toutes choses avec Lui. (Rom.
8-32). Telle est sa propre déclaration. Nous avons donc à nous reposer sur
cette promesse et à dire : " Non seulement, Dieu peut le donner, mais
il veut le donner, aussi sûr que ce que je demande est pour la gloire de son
nom, aussi vrai que je plaide les seuls mérites et souffrances du Seigneur
Jésus-Christ ; avec autant de certitude il répondra, pour l’Amour de
Christ et avec lui, Ã ce que je demande de Lui ".
J’insiste
davantage sur ce point, parce que j’ai vu, durant les 52 années où j’ai connu
le Seigneur Jésus-Christ, que chaque fois où je fus capable dans la prière de
croire que je recevrais ce que j’avais demandé, cela s’est accompli avec
certitude (Marc 11-24). Considérez ce qu’il en est de vous-même lorsque vous
priez : croyez-vous que vous recevrez ? Exercez-vous la foi dans la
puissance et dans la volonté de Dieu de répondre à la prière ? SI VOUS
CROYEZ DE CETTE FAÇON VOUS RECEVREZ. Mais si cela vous manque, il vous faut
d’abord prier pour la foi, demander que Dieu vous aide à croire. Et maintenant,
supposons que ces trois points soient réalisés : pour la gloire de Dieu,
au nom des mérites et de la dignité du seul Seigneur Jésus-Christ et dans un plein
exercice de foi ; c’est alors qu’entre en jeu un autre point très
important.
Dieu ne
nous a donné aucune promesse concernant le délai de réponse à nos prières. Il
nous est seulement demandé de continuer calmement dans la prière et la louange
jusqu’à ce que Dieu donne la réponse. C’est là que se trouve le secret. J’ai vu
des milliers et des dizaines de milliers de prières, dont la réponse me fut
accordée durant les 52 années où j’ai été connu du Seigneur. " Mais
", demanderez-vous, " quand furent-elles exaucées ? ". Des
milliers et des milliers de prières furent immédiatement exaucées, un assez
grand nombre après quelques jours et même quelques semaines ; d’autres
après des mois seulement ; d’autres encore seulement après des années. ICI
DIEU TRAVAILLE A SA FAÇON PARCE QU’IL EST DIEU, et Il nous fera voir toujours Ã
nouveau qu’il est Dieu, que nous sommes Ses créatures, et qu’Il agit comme il
lui plaît. C’est par milliers que mes prières ont été exaucées immédiatement,
souvent avant même de quitter ma chambre le matin, quelquefois deux, trois et
quatre réponses alors que j’étais en train de m’habiller ; puis d’autres
réponses encore dans le cours de la journée. Mais cela n’a pas toujours été
ainsi. Il m’a fallu parfois attendre des jours, des semaines, des mois ; dans
d’autres circonstances ce furent quatre, cinq, huit, dix, douze, quinze et même
vingt années et encore davantage avant que ne vienne la réponse.
Le point
important est de savoir si nous sommes décidés à attendre calmement le moment
de Dieu. Il a promis qu’Il répondrait si les demandes sont selon sa pensée (1
Jean 5 14-15). Au mois de novembre prochain cela fera 33 ans que je prie pour
deux individus. Et, alors que j’ai eu des dizaines de milliers d’exaucements,
en ce cas-là , je prie pour ces deux personnes et elles ne sont pas encore
converties. C’est pourquoi, comme vous pouvez le voir, quoique Dieu réponde Ã
la prière des siens, il éprouve aussi grandement leur foi (note : ces deux
hommes furent sauvés après la mort de Georges Muller). Toutes ces choses sont
relatées dans le but d’encourager mes bien-aimés frères et sœurs en Christ, car
s’ils s’attendent patiemment à Dieu, la bénédiction viendra. Et alors, quand
elle est là , la réponse est d’autant plus douce et précieuse que le temps a été
long pour la recevoir.
"Au-delÃ
de tout ce que nous pouvons demander" (Ephésiens 3:20).
Si Dieu
est prêt à répondre à nos prières sans tenir compte de nos infirmités, de notre
faiblesse, de nos manquements, il veut aussi trouver en nous l’honnêteté, la
sincérité et la droiture du cœur, car il ne répond pas si nous vivons dans le
péché (Psaume 66-18, Esaïe 59:1-2), si nous ne pardonnons pas, ou si nous
répétons machinalement les mêmes phrases, chaque jour (Matthieu 6). La prière
est une communion qui nécessite deux personnes bien disposées : Dieu et
nous. Il nous faut absolument être droits et sincères. Le combat contre les
mauvaises tendances naturelles doit être constamment mené et nous ne devons pas
nous permettre de vivre dans le péché. Si tel était le cas, nous n’avons aucune
garantie pour attendre des réponses à nos prières. (Proverbes 28-9). Par Christ
seul, Dieu est bien disposé envers nous. Le serons-nous aussi ?
Ce que
nous avons à faire est de nous attendre à Dieu, et d’obéir à Sa Parole, la
Bible. C’est pourquoi, encourageons-nous à nous attendre à Lui, espérons de
grandes choses de Sa part, et nous verrons que ni notre attente ni notre
exercice de foi ne seront vains ; mais en fin de compte, Dieu donnera
extraordinairement au-delà de ce que nous avons espéré : nous recevrons
au-delà de notre plus vaste attente (Ephésiens 3-20 ; Psaume 27-14, 62-6,
130-5 ; Esaïe 30-18, 40:29-31 ; Lamentations 3-25 ; Habakuk
2-3).
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